Cette fois-ci, le mano a mano a bien eu lieu entre Jorge Martín et Francesco Bagnaia. Et c'est "Pecco" qui l'a emporté en faisant craquer le Martinator dans le 6e virage à 15 tours de l'arrivée. Le double champion du monde en titre collait au train du leader du championnat et a fini par provoquer la faute de son rival alors que les deux hommes enquillaient les meilleurs tours en course.
Sous les yeux de son patron Valentino Rossi, Marco Bezzecchi pointait à la 2e place mais il ne faisait aucun doute que le pilote VR46 allait être croqué tôt ou tard par Marc Márquez qui réduisait l'écart avec Bagnaia. À 12 tours de la fin, MM93 est passé, sous les vivats de la foule de Jérez. En l'espace de deux boucles, le Majorquin était sur les talons du Turinois. Capable rouler plus de 3 dixièmes plus vite que le pilote Ducati qui ne sous-performait pas, l'aîné de la fratrie Márquez démontrait que, même sur une Desmosedici GP23, il était amplement au niveau de la version GP24.
Une passe d'armes dantesque
Mais Bagnaia a été intelligent. L'Italien a remis les gaz pour retrouver un peu d'air. Regain de courte durée face à un pilote déchaîné : Márquez a répliqué pour revenir à moins d'une demi-seconde. Après le troisième secteur, il ne restait guère plus d'un dixième. 1.37.655 : MM93 était intenable et les 5 derniers tours s'annonçaient interminables pour Bagnaia.
Le reste appartient déjà au panthéon de cette saison 2024 : dans le virage 9, Márquez est passé, Bagnaia a répliqué, les deux pilotes se sont touchés et c'est finalement "Pecco" qui a emporté cette première explication, "à la Márquez". Deuxième occurrence et deuxième victoire du Turinois alors que MM93 ne parvenait pas à conserver la corde.
À ce moment-là, il n'existait plus rien. Les chutes précoces de Dani Pedrosa et Johann Zarco, l'accrochage en Jack Miller et Franco Morbidelli et même la remontée de Pedro Acosta, 19e après le premier tour et finalement 10e.
Pour tenir tête à un totem tel que Márquez, il fallait être féroce. Et Bagnaia n'a pas eu peur de l'être, de se confronter au phénix renaît de ses cendres depuis qu'il a rejoint Gresini. 1.37.449 : Bagnaia a sifflé la fin de la récréation avec un chrono supersonique à l'entame des deux derniers tours. Une victoire, sa deuxième après le Qatar, qui marque une saison, bien au-delà des 25 points récupérés sur le Martinator.
