Si l'ASVEL est dans le dur, c'est aussi de la faute de Tony Parker

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Si l'ASVEL est dans le dur, c'est aussi de la faute de Tony Parker
Tony Parker a certaines responsabilités.
Tony Parker a certaines responsabilités.Profimedia
Après le renvoi de Gianmarco Pozzecco, Tony Parker a chargé son désormais ex coach dans les colonnes de L'Équipe. Sans jamais prendre ses responsabilités.

Gianmarco Pozzecco s'en est donc allé sur une victoire. Le désormais ex coach de l'ASVEL a vu les siens l'emporter sur le Zalgiris jeudi soir à l'Astroballe, mais cela n'a pas été suffisant pour sauver sa tête, comme cela était pressenti depuis quelques jours. La saison est désormais pliée, Pierric Poupet va prendre les rênes de l'équipe.

Mais visiblement, Tony Parker avait quelque chose à prouver dans les colonnes de L'Équipe, et a tancé le technicien italien. Morceaux choisis de l'interview du président de l'ASVEL et analyse. 

"On avait pris le risque de signer quelqu'un qu'on ne connaissait pas, et qui n'était pas mon premier choix"

Personne n'a obligé l'ASVEL à recruter un coach, surtout si le profil ne correspond pas. L'option de terminer avec une solution interne - qui va finalement être adoptée - aurait pu être choisie dès octobre. 

"Tout le monde sait que nous voulions Gordon Herbert (l'entraîneur de l'Allemagne championne du monde, à qui sa Fédération avait mis un veto)"

Jusqu'à preuve du contraire, Gordon Herbert n'avait jamais donné son accord, il avait simplement déclaré à Kicker : “J’ai discuté avec la fédération de la possibilité d’entraîner à la fois l’ASVEL et l’équipe nationale. Elle n’était pas d’accord avec cette idée. Je l’accepte. Je ne ferais jamais ça sans son accord." Laisser croire que Herbert n'est pas venu à cause de sa fédération, alors qu'il n'a jamais déclaré publiquement vouloir entraîner l'ASVEL, n'est pas glorieux. 

On a dû prendre un coach par défaut, parce qu'il n'y avait pas grand monde sur le marché. 

Voilà l'effet pervers du système. Pourquoi ne pas avoir renvoyé TJ Parker cet été, après qu'il a achevé la campagne d'Euroligue par 14 défaites et échoué à atteindre la finale nationale ? Quel coach peut résister à 14 revers d'affilée, quel que soit le sport ? À l'intersaison, un coach de qualité était peut-être disponible, et ce dernier aurait pu remodeler l'effectif et faire la préparation lui-même. Tout le monde doit assumer ses choix, et ne pas renvoyer le coach à l'intersaison pour le faire après à peine plus d'un mois de compétition est tout bonnement inadmissible pour un club du standing de l'ASVEL.  

"Quand au bout de deux semaines, il te dit qu'il veut un effectif resserré, à onze, douze, que huit ou neuf vont vraiment jouer, et que Nando (De Colo) fera tous les matches de Championnat, je savais que cela ne fonctionnerait pas, que ça finirait comme ça"

Pourquoi ne pas le renvoyer à ce moment-là puisque, visiblement, la confiance n'a jamais été là ? Pourquoi attendre ? 

"Ne fallait-il pas discuter de ces choses-là avec lui avant de l'engager ?

(Il s'esclaffe). Bien sûr qu'on en a discuté avant. À chaque fois, les coaches disent oui, oui, oui. Mais quand la réalité arrive, ils sont plus égoïstes et ne pensent qu'à gagner les matches. Lors de nos entretiens, il ne m'a jamais dit qu'il comptait travailler à effectif réduit. Il a dit qu'il ferait jouer les jeunes et ne l'a pas fait"

Qui est responsable du sportif ? Le président ou l'entraîneur ? Si le coach juge que les jeunes en question n'ont pas le niveau, doit-il tout de même s'appuyer dessus alors qu'il a été engagé pour une mission sauvetage, pour avoir des résultats instantanés ? L'interférence de la direction dans les décisions sportives d'un club a rarement été couronnée de succès. "Les coachs ne pensent qu'à gagner les matchs" : mais à quoi d'autre doivent-ils penser ? 

"Quant aux jeunes, j'en ai discuté avec lui, je lui ai dit de regarder les matches de Boris (Dallo), expliqué que c'était un joueur capable d'évoluer des postes un à trois, qu'il avait fait de gros matches avec Cholet"

Le président engage un entraîneur expérimenté, qui a coaché une sélection nationale qu'il a amené en quarts de finale de la dernière Coupe du monde. Mais visiblement, ce n'est pas assez pour connaître le basket. On aimerait alors savoir si Tony Parker agissait de la même façon avec son prédécesseur. 

"C'est dommage, dans ces circonstances, au lieu de démissionner, d'attendre de se faire virer"

Le gâteau dans la cerise ! L'entraîneur a été victime d'ingérence dans sa gestion sportive et, en plus, il devrait courber encore l'échine en renonçant à son contrat. 

"Il n'allait pas laisser de l'argent sur la table. C'est le business. Donc on s'est mis d'accord au lendemain de Kaunas. On lui a donné son année de contrat. Ses deux années de plus dépendaient d'une clause. On savait qu'on prenait un risque, on n'aurait pas signé un coach pour trois ans sans porte de sortie"

Le sentiment qui prédomine, c'est que jamais Tony Parker n'a voulu signer Gianmarco Pozzecco. Pourtant, il déclarait lors de son arrivée : "Je suis très heureux d’accueillir Gianmarco ! Il va donner un nouvel élan à notre saison en apportant son énorme énergie et son expérience du haut niveau. Je suis impatient de voir les premiers effets de son arrivée sur le terrain". Si les discours de façade sont la norme dans ce genre de cas, personne n'est obligé de les faire. Le fait de mettre une clause au bout de huit mois de contrat laisse bien à penser que jamais l'ASVEL n'aurait conservé l'Italien après 2024, et qu'il a été pris parce que sa principale qualité était d'être disponible. En quoi est-ce du bon management ? 

"Et par rapport à comment on grandit, ce qu'on a déjà réussi à faire depuis 2014, et avec la (nouvelle) salle aujourd'hui sur les matchs contre le Bayern, le Real, l'Olympiakos, en battant des records d'affluence et de chiffre d'affaires, c'est plus qu'encourageant"

Pourquoi continuer de délocaliser des matchs à l'Astroballe - comme c'était le cas jeudi - si la nouvelle salle est si florissante ?  

"(au sujet du coach de la saison prochaine) vu ce qui s'est passé avec Pozzecco, croyez-moi, cette fois, on va prendre notre temps. C'est aussi pour cela qu'on a choisi cette voie. On n'allait pas repartir quelques mois avec quelqu'un qui ne compendrait pas notre vision"

C'est pourtant ce que l'ASVEL a fait, pas plus tard qu'en octobre. Mais on apprend de ses erreurs parait-il...

"On ne veut pas finir derniers en Euroligue, et on veut être compétitifs en Championnat, jouer au moins la finale et accrocher un trophée"

C'est bien d'avoir de l'ambition... Aujourd'hui, Monaco et le Paris BasketBall, voire Bourg-en-Bresse sont clairement au-dessus. Certes, gagner la Leaders Cup ou la Coupe de France est une réelle possibilité. Mais ce genre de trophée peut-il effacer la saison calamiteuse sur le plan européen ? Car en Euroligue, gagner ne serait-ce que trois des 15 matchs restants serait déjà une belle performance. 

"Je suis le premier énervé de voir la tournure que les choses ont prises"

Absolument toutes les décisions autour des entraîneurs sont validées par le président. Tony Parker ne reconnait aucune faute de sa part, met tout sur le dos de son entraîneur, épargne le reste du staff encore en place - ça encore, on peut le comprendre - mais sa responsabilité est réelle. Le choix Pozzecco, l'embaucher à contrecoeur, interférer dans le sportif ne peut mener qu'à la perte de l'équipe. Appeler les joueurs dans le dos de l'entraîneur tous les jours - ce qu'il a déclaré dans cette interview - ne peut que contribuer à la mise en place d'un climat malsain et suspicieux. Un président n'est pas là pour entraîner, point. 

France gouvernement

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