Dans une campagne 2022-2023 où le FC Barcelone est en pilote automatique dans les compétitions nationales, le Real Madrid voit la Ligue des champions comme planche de salut pour sauver sa saison. Avec 9 points de retard en championnat sur son éternel rival et une défaite dans le match aller des demies de Coupe du Roi à domicile (1-0) contre les Catalans, la coupe aux grandes oreilles se présente, comme souvent pour les Merengues, comme l'aspirine qui permettrait de soulager tous les maux.
Au bout du compte, gagner la Supercoupe d'Europe et la Coupe du monde des clubs ne servent qu'à agrandir le musée du Santiago Bernabéu. Si vous les disputez, c'est que vous avez été le meilleur club européen la saison précédente, certes. Mais le Real Madrid et le Madridismo vivent des titres majeurs et du présent. Et à partir du moment où ils en gagnent un, ils ne pensent qu'à soulever le prochain. La Liga semble compliquée à atteindre, mais la Ligue des champions, la spécialité de la maison, est encore un trophée possible à soulever.
Pour la 300e du club en Ligue des champions, les Madrilènes, avec trois buts d'avance sur leur adversaire du soir, vont essayer de finaliser des hostilités entamées en février au bord de la Mersey. Liverpool n'est pas l'adversaire le plus simple, et même si le Real Madrid a pour habitude de se faire peur, au vu des points forts et des faiblesses de chacun, les Madrilènes sont en mesure de terminer le travail.
Être juste dans l'approche de la rencontre
Ce n'est pas tous les jours que vous abordez une rencontre contre Liverpool avec trois buts d'avance. Attention donc au piège de se montrer attentiste face à l'adversaire comme ce fut le cas dans le passé. L'année dernière, les hommes d'Ancelotti ont failli se faire surprendre contre Chelsea (défaite 3-2 en prolongations), après leur victoire 3-1 à l'aller à Stamford Bridge. Autre exemple : en 2018, après avoir battu 3-0 la Juve à Turin, le Real Madrid a vu son adversaire remonter le score en 60 minutes, avant de marquer le but de la qualification dans les derniers instants.
"Nous n'allons pas aborder le match en se disant qu'on est qualifiés. Nous allons l'aborder comme un match ouvert, dans lequel nous voulons attaquer et jouer notre meilleur football. Nous n'allons pas faire de calculs et les joueurs le savent. Ce sera un match ouvert, car Liverpool voudra inverser la tendance. Nous devons bien défendre et bien attaquer. Mais nous ne pensons pas seulement à défendre, nous pensons surtout à l'attaque", a lâché Carlo Ancelotti à la veille de la rencontre.
Pour cela, le groupe est au quasi-complet : seul David Alaba manque à l'appel. Karim Benzema, plus qu'en demi-teinte depuis août dernier, est de retour après avoir été laissé au repos contre l'Espanyol. À 35 ans, le Lyonnais semble vouloir se ménager de plus en plus, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour Carlo Ancelotti.
Avec un véritable problème de fond dans l'efficacité et la finition, les absences à répétition du Français accentuent les lacunes - connues -, du Real Madrid dans ce secteur. Benzema a marché sur l'eau en 2021-2022 avec 45 buts et 14 passes décisives et a été l'acteur n°1 de son club dans les triomphes nationaux et européens. Mais n'était-il pas l'arbre qui cachait la forêt ? Quoi qu'il en soit, pour ce soir et pour le reste de la compétition - soit 4 matches pour atteindre la finale -, il peut être le facteur X permettant aux Madrilènes d'aller au bout.
"Il sera à cent pour cent. Même s'il ne s'est pas entraîné dimanche, il a fait de bonnes séances et il est très motivé et impatient de jouer demain. Pour Benzema, pour moi, pour les joueurs et pour le club, c'est une compétition très importante."
Son match aller a été une ode au football. À lui de remettre ça ce soir au Bernabéu et sur les futures rencontres en Europe. La Ligue des champions est l'objectif chaque saison du 14 fois champion d'Europe, mais dans cette saison compliquée sportivement dans ce quotidien qu'est la Liga, elle apparaît comme nécessaire.
Ce n'est pas la première fois que le Real Madrid remporterait cette compétition alors qu'il est largué dans les compétitions nationales. Les triomphes de 1998, 2000, 2016 ou 2018 attestent de cela. C'est une habitude de montrer deux visages différents en fonction du champ de bataille. De plus, cette année, les Madrilènes partent avec un avantage : celui d'être champion en titre, après une saison extraordinaire, et, de ce fait, d'être craint en amont par ses adversaires. À eux d'assumer le statut.
