Plus

LOSC : quelle approche tactique face à ce PSG - habituellement intraitable - sous l'eau ?

Le LOSC et Paulo Fonseca ont l'occasion de continuer leur bonne dynanique face à un adversaire proche de la crise.
Le LOSC et Paulo Fonseca ont l'occasion de continuer leur bonne dynanique face à un adversaire proche de la crise. AFP
Ce dimanche, Lille se déplace sur la pelouse d'un Paris Saint-Germain au bord du gouffre après ses trois défaites d'affilée toutes compétitions confondues. Le staff nordiste a eu une semaine -voire un peu plus- de travail pour analyser les failles tactiques de l'adversaire.

Approche kamikaze à la Igor Tudor ? De façon pragmatique à la Philippe Clement ? Ou l'art du détail à la Julian Nagelsmann ? S'il y a bien une chose qui réunit les performances de l'OM (2-1), de l'AS Monaco (3-1) et du Bayern Munich (0-1) face au PSG, c'est l'intensité. Ce dimanche, à 13h00, le LOSC, sûr de ses forces, se déplace sur la pelouse du Paris Saint-Germain pour le compte de la 24e journée de Ligue 1. 

Paulo Fonseca et son groupe, qui ont l'occasion de mettre un peu plus à mal le projet de Luis Campos - drôle de coïncidence pour le Portugais -, ont forcément analysé les trois derniers matches des Parisiens. Plusieurs enseignements peuvent en être tirés et nul doute qu'une ligne directrice en fonction du comportement de l'adversaire sur ses derniers matches va être tracée.

Le problème pour les Lillois est que, même blessé, le club de la capitale reste une équipe très dangereuse. Encore plus au Parc des Princes. Le coach portugais sait pertinemment que ce qui les attend à Paris ne sera pas une partie de plaisir, mais ces derniers doivent se risquer et tenter un coup au regard de la forme de l'adversaire. 

Bloquer les trois de devant 

Quatre ou cinq défenseurs face à Paris ? Dernièrement, la défense à quatre est celle qui est favorisée par Paulo Fonseca, mais jouer à trois défenseurs centraux est aussi un système qu'il a utilisé cette saison. Quoi qu'il en soit, le système tactique sur la feuille de match importe peu. Ce qui prime est ce que vous faites de ces joueurs alignés et de leur mouvement dans les différentes zones du terrain. L'une des clés de la rencontre pour les Nordistes sera de gérer l'espace qu'il peut y avoir dans le dos de sa défense face aux deux ou trois de devant - à voir si Mbappé et Messi seront titulaires - lorsque ces derniers sont dans la moitié de terrain adverse. 

Sur cet aspect-là, des situations intéressantes sont à noter lors de la rencontre face aux Bavarois. Mardi soir, Julian Nagelsmann a aligné un 3-4-2-1 sur le papier, mais la réalité du terrain était tout autre. Pour contrecarrer Messi et Neymar lorsque ces derniers récupéraient la balle, l'Allemand avait mis trois défenseurs centraux en ayant pour objectif d'avoir toujours une supériorité numérique. Ainsi, l'un des trois - De Ligt, Upamecano ou Pavard - gardait la couverture, quand les deux autres appliquaient un marquage individuel strict. Aussi, fallait-il couvrir les zones des deux joueurs de Paris positionnés sur les côtés (Carlos Soler et Zaïre-Emery). Pour cela, au lieu d'utiliser ces pistons, Nagelsmann a décidé de décaler Goretzka dans la zone du jeune Titi et Kimmich dans celle de l'Espagnol. 

Il y a un monde entre la préparation en amont du match et la réalité du terrain, mais le LOSC a tout intérêt à s'inspirer de cette manière de défendre. Que ce soit face aux trois - ou  aux deux -, l'idée est d'avoir constamment un joueur en plus derrière lorsque les Dogues ont la balle dans le dernier tiers adverse ou lorsqu'ils font un pressing haut à la sortie de balle du PSG. Il y a un monde entre la préparation en amont du match et la réalité du terrain. 

Être solidaire, l'une des solutions pour le LOSC au Parc
Être solidaire, l'une des solutions pour le LOSC au ParcAFP

S'inspirer de l'intensité mise par l'OM et Monaco 

Marseille est une équipe très particulière. Igor Tudor est, en quelque sorte, un kamikaze, prêt à tout pour récupérer la balle le plus haut et le plus rapidement possible avec un marquage individuel pur. L'intérêt du LOSC n'est pas d'appliquer cette manière de défendre, mais de plutôt s'inspirer de l'intensité et de l'agressivité - dans le bon sens du terme - instaurées par le Croate le soir du 8e de finale de la Coupe de France. Il faut essayer de couper le plus tôt possible les attaquants lorsqu'ils reçoivent et d'asphyxier le milieu et la défense. 

L'AS Monaco de Philippe Clément a tenté de reproduire cela trois jours plus tard et cela a fonctionné. Plusieurs de ses buts se sont produits suite à des erreurs des Parisiens face au pressing adverse. Le PSG a dû mal lorsqu'il se fait bousculer et quand l'adversaire ne le laisse ni se retourner, ni respirer. C'est aussi ça que les joueurs de Paulo Fonseca vont devoir appliquer. 

"On doit se demander ce qu’on a besoin de faire pour être performant. Ce sera évidemment un match chaud, on veut que ça le soit. C’est le football, il y a de l’intensité, on se prépare pour faire notre match et être performant", a expliqué José Fonte en conférence de presse d'avant-match, vendredi. 

Jonathan David après son but face à Strasbourg
Jonathan David après son but face à StrasbourgAFP

Garder la même philosophie 

"Je prépare une structure, un plan de jeu, une mentalité toute l'année. Maintenant, imaginez qu'arrive le jour J face à Paris et je mets en place un bloc bas et un jeu de transition. Mes joueurs me tueraient", a avoué Paulo Fonseca au quotidien AS ce dimanche dans un entretien exclusif. À l'aller, le LOSC en avait pris 7, mais, dans le jeu, ce n'était "pas le pire match" réalisé par "ses joueurs". Le Portugais veut appliquer les mêmes principes de jeu ce dimanche. 

Le LOSC est l'une des équipes de Ligue 1 qui pratique un football "total" et offensif, et cela se note dans les statistiques : celle avec le plus de tirs sur 90 minutes (15,2) ; celle avec le plus de passes de but sur 90 minutes (11,6) ; celle qui concède le moins de tirs cadrés sur 90 minutes (6) ; celle qui passe le plus de temps dans le camp adverse pour exercer un pressing ; deuxième équipe avec le plus de possession par match depuis le début de la saison (60 %). 

On risque donc de voir une équipe dans la même lignée que Marseille, Monaco et le Bayern. Sans ballon, les Lillois seront très certainement positionnés haut sur la pelouse pour tenter d'empêcher Paris de relancer facilement et, avec ballon, le jeu de positions sera favorisé, avec quelques touches de transitions rapides en fonction des temps. Les joueurs de Fonseca ne devront pas changer d'idée de jeu parce qu'ils jouent contre le PSG, mais bien imposer la leur à l'image des trois derniers adverses du club de la capitale. 

Malgré tout, un aspect à corriger au plus vite pour ce dimanche, c'est l'efficacité face aux buts. Le LOSC est l'équipe qui provoque le plus d'occasions dangereuses, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est la meilleure attaque du championnat -elle est 5e. La semaine passée par exemple, face un Strasbourg à domicile, sur 14 tirs tentés, 10 ont été cadrés et seulement deux ont fini au fond des filets.  Si vous ne la tuez pas avant, il suffit d’une seule occasion au PSG pour vous enterrer. Paulo Fonseca et son staff sont au courant de ça et ils chercheront à être le plus pragmatique possible au Parc des Princes -à l'image de l'ASM à Louis II la semaine dernière où il ne lui en a fallu que de deux pour en marquer deux.