Australie, Danemark, Tunisie, Pologne : 4 matches, 4 buts encaissés. Alors que les oppositions offensives de leurs premiers adversaires n'avaient rien de renversants, les Bleus n'ont jamais su conserver leur cage inviolée. Après un début de tournoi sans aspérité qui a permis de poser les bases d'un renouvellement tactique personnifié par Antoine Griezmann, l'Angleterre imposera un défi autrement plus consistant en 1/4 de finale. La secteur défensif est-il prêt à affronter les Three Lions qui ont disposé du Sénégal sans trembler (3-0) ?
Un but pris à chaque match
Il s'en est fallu d'une poignée de secondes pour que la France réalise sa première cleansheet du Mondial. Las, les arbitres assignés à la VAR ont signalé une main dans la surface de Dayot Upamecano. Et quand ça ne veut pas... Si Hugo Lloris a arrêté le penalty de Robert Lewandowski, les pieds du gardien tricolore n'était pas sur la ligne. Le deuxième essai fut le bon pour l'attaquant polonais (3-1). Une nouvelle fois, la France n'a pas tenu la boutique jusqu'au bout. Une mauvaise habitude qui inquiète.
En 2022, sur 12 matches disputés, l'Equipe de France a lâché prise 10 fois. Les exceptions sont l'Afrique du Sud (5-0) le 29 mars et l'Autriche (2-0) le 22 septembre. Le retour à une défense à 4 après la défaite contre le Danemark en Ligue des Nations (2-1) le 3 juin qui fut la dernière tentative d'évoluer à trois centraux n'a pas infléchi la dynamique. La défense reste poreuse, peu importe la composition. Depuis le début de la Coupe du Monde, c'est pour l'heure sans conséquence. Mais cela peut-il tenir jusqu'au bout, à commencer contre une équipe qui a pris l'habitude de disputer des matches cruciaux et qui reste sur une 1/2 finale de Mondial et une finale d'Euro ?
Varane, cible des critiques
A la mi-temps du 1/8 de finale contre la Pologne, Raphaël Varane a poussé un coup de gueule dans le vestaire à la suite de Didier Deschamps après une première période compliquée pendant près d'une demi-heure, heureusement sauvée par un but salvateur d'Olivier Giroud. Mais le vice-capitaine est-il encore un élément moteur de la défense ?
Il y a 4 ans, les Bleus avaient serré la vis en 1/4 contre l'Uruguay (certes amputé d'un Edinson Cavani exceptionnel mais blessé contre le Portugal en 1/8) puis contre la Belgique en 1/2. Le central de Manchester United est revenu in extremis après une blessure conctractée en club. Il est expérimenté mais il donne des signes de fébrilité. Absent contre l'Australie, il a effectué son retour contre le Danemark où il a été inattentif sur l'égalisation d'Andreas Christensen sur corner. Il est aussi en retard sur le but de Wahbi Khazri contre la Tunisie. Et s'il est parvenu à sauver un ballon sur sa ligne contre la Pologne, il n'est pas innocent sur l'occasion de Piotr Zielinski qui amène cette situation d'urgence. Face à l'état de forme d'Ibrahima Konaté, Varane est sur la corde sensible. Ce 1/4 de finale est donc un rendez-vous qu'il ne peut pas manquer, ne serait-ce que par respect pour son immense palmarès.
L'heure du révélateur anglais
C'est donc la première épreuve du feu pour les Bleus face à une armada offensive conséquente et affûtée. Contre le Sénégal, l'ouverture du score est un modèle de rapidité et de coordination, avec notamment un Jude Bellingham inspiré. Buteur, Harry Kane a surtout contribué au jeu d'une manière constante, dézonant, apportant du surnombre, créant de la diversité et du déséquilibre. Bukayo Saka a aussi montré son état de forme, tout comme Phil Foden, auteur de deux passes décisives contre les Lions de la Téranga. Si Raheem Sterling a dû rentrer précipitamment au pays pour des raisons familiales graves, son absence ne s'est pas faite ressentir, notamment en raison de la diversité des profils et des solutions de rechange de Gareth Southgate.
L'Equipe de France est-elle suffisamment armée pour tenir la distance ou s'en remettre à Kylian Mbappé, Olivier Giroud, Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé sera une solution viable pour un tel match ?
