Ses parents sont Ivoiriens, mais lui est né en Belgique, à Overijse, en pleine région flamande, le 20 avril 2003. Grand espoir belge depuis plusieurs années, Johan Bakayoko est devenu international cette année, alors qu'il avait écumé toutes les sélections jeunes depuis les U15. Un chemin tout tracé en témoigne son très beau début de saison.
Sous les ordres de Peter Bosz, il s'éclate dans son couloir droit et fait des ravages. Bollaert peut le prouver, le joueur formé notamment au Club Brugge puis à Anderlecht a planté un sacré but il y a deux semaines. Pas encore connu mondialement, cela ne saurait tarder, tellement le talent est grand. C'est l'occasion de le montrer ce mercredi soir, le PSV doit gagner pour espérer se qualifier en 1/8ᵉ de finale.
"Il a été décisif en qualifications, avec plusieurs passes décisifs, puis lors du match face à Lens. Il monte en puissance, notamment depuis le retour de la première trêve internationale de la saison (mi-septembre) et une rotation au niveau de l'attaque du PSV", déclare Matt Hagista, spécialiste du football néerlandais et observateur attentif du club d'Eindhoven.
Deux points pris après trois journées, c'est trop peu malgré le très bon collectif mis au point par Bosz. Et, face au RC Lens, c'est maintenant ou jamais.
Le futur des Diables Rouges
Intégré progressivement dans l'effectif professionnel, Bakayoko a débuté avec le PSV lors de la saison 2021-2022 (4 matches disputés toutes compétitions confondues), avant de prendre ses marques l'an passé (33 rencontres, 7 buts, 5 passes décisives). Mais, depuis le début de l'exercice en cours, il a passé un cap : passant de joueur de rotation à joueur presque indiscutable.
Avec ses quatre caviars lors de la phase préliminaire, le Belge a aidé son équipe à se qualifier pour la phase de groupes. Puis, face à Arsenal, Séville, et donc Lens, il a tenu bon, malgré les résultats décevants. En Andalousie, le PSV aurait mérité mieux et à Bollaert : les Sang et Or se sont montrés très solides. Le 1-1 est relativement flatteur pour les Néerlandais et c'est pour cette raison qu'ils vont devoir faire mieux lors de cette 4ᵉ journée.
Bakayoko va avoir un coup à jouer : celui de briller aux yeux de l'Europe. Son ouverture du score d'un belle frappe enroulée pied gauche est passée relativement inaperçue, mais nul doute que s'il parvient à se montrer une nouvelle fois décisif, il pourrait passer dans une dimension encore supérieure.
Technique, bon dribbleur, bon tireur de coup franc, très bon passeur, agile et rapide, l'ailier belge est capable de faire beaucoup de différences sur son côté droit. Il l'a prouvé d'ailleurs à la défense lensoise et risque bien de recommencer. "Gaucher, qui rentre beaucoup sur son bon pied, Bakayoko n'hésite pas à jouer dans le cœur du jeu, là où des espaces se libèrent régulièrement grâce à ses coéquipiers", révèle Matt Hagista.
En Eredivisie, il brille également et se révèle désormais comme l'un des meilleurs joueurs du championnat. Avec 11 victoires en 11 journées, le PSV réalise un début de saison incroyable (pour la seconde fois de son histoire après 2018-2019) et il en est l'un des principaux artisans. 2 buts et 4 passes décisives inscrits, il sait aussi bien impacter une rencontre dans le jeu, que dans le dernier geste. "C'est ce qui lui manquait, car il est toujours autant percutant, dribbleur et provocateur", indique Matt Hagista.
"Et, il s'est amélioré sur sa qualité de passe. Il est donc beaucoup plus décisif, car il essaye de centrer davantage, alors qu'il tentait de faire la différence par lui-même auparavant. De plus, il est imprévisible et donne l'option à Peter Bosz de permuter. Plutôt déchargé des tâches défensives, il est très libre dans son couloir."
Face à l'Ajax fin-octobre, il a été étincelant et dans les grands matches, il commence à se montrer de plus en plus. Il lui reste trois journées de Ligue des champions pour permettre donc au PSV de se qualifier en 1/8ᵉ de finale : un accomplissement que le club néerlandais n'a plus réalisé depuis huit ans !
Enfin, ce n'est pas la seule scène sur laquelle nous allons pouvoir admirer le jeune Bakayoko, puisqu'avec la Belgique, il glane progressivement davantage de temps de jeu au fil des mois. Lors de la prochaine trêve, il fera partie de ceux sur qui Domenico Tedesco compte en vue de l'Euro 2024. Avec notamment Jérémy Doku et Loïs Openda, Johan Bakayoko représente l'un des plus grands espoirs de son pays.
"Il a été appelé assez récemment et s'est installé dans une rotation et c'est très très bien pour sa jeune carrière, puisque sauf grosse blessure, il devrait être dans le groupe pour l'Euro 2024", conclut Matt Hagista.
