Ligue 1 - Interview - Jérémie Boga (Nice) : " Dribbler, c'est une grâce d'avoir ce talent-là !"

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Interview - Jérémie Boga (Nice) : "Dribbler, c'est une grâce d'avoir ce talent-là !"

Jérémie Boga
Jérémie BogaAFP
Revenu en Ligue 1 en début de saison, Jérémie Boga a retrouvé Francesco Farioli, adjoint de Roberto de Zerbi à Sassuolo, à Nice. L'ailier évoque pour Flashscore parle de son style de jeu, de celui du Gym ainsi que de sa fierté d'avoir remporté la CAN avec les Éléphants en Côte d'Ivoire.

Flashscore : Jérémie, Nice a fait 2-2 au Vélodrome mercredi. Quelles sont les ambitions du Gym pour la fin de saison ?

Jérémie Boga : on revient de Marseille avec un match nul un peu frustrant vu la physionomie de la rencontre (Nice a été en supériorité numérique pendant toute la 2e période, ndlr). Cela reste un bon point de pris à l'extérieur. On reste 5e, il ne faut pas se prendre la tête pour toujours viser le Top 6, bien finir la saison, prendre le maximum de points lors des 4 derniers matches et on verra où nous nous situerons. 

Avec 4 buts et 3 passes décisives, quel bilan faites-vous de votre retour en Ligue 1, 7 ans après la fin de votre prêt à Rennes en provenance de Chelsea

Je n'ai pas été surpris par le niveau parce que je suis la Ligue 1, même si ce n'est pas pareil entre le voir à la télé et le vivre sur le terrain. Quand je suis arrivé, j'ai été très bien accueilli, on m'a mis dans le bain et je suis content de cette première saison même si elle n'est pas finie et que je pense pouvoir faire beaucoup mieux. 

Vous êtes l'un des meilleurs dribbleurs du championnat. Ce style de joueurs a tendance à disparaître. Pour vous, c'est quoi être dribbleur ?

D'abord, je vais dire Dieu merci ! Parce que dribbler, c'est une grâce d'avoir ce talent-là ! Depuis mon plus jeune âge, quand je jouais en bas de l'immeuble ou à l'école avec mes amis, j'ai toujours dribblé, essayé de gagner mes duels en un-contre-un, de prendre du plaisir sur le terrain. C'est ce que j'essaie de reproduire maintenant : éliminer et être efficace. 

Vous jouiez sur du goudron : est-ce que la nouvelle génération a perdu cette habitude et les joueurs de semelle se sont raréfiés ? 

Oui et c'est dommage. Avant, nous étions souvent dehors, on jouait sur du bitume ou même en club sur de la terre battue. Ça se perd un peu et je pense qu'on doit le retrouver parce que c'est là où tu progresses, tu t'améliores, tu tentes des choses. Tu essaies et même si tu ne réussis pas, tu prends du plaisir et tu apprends sur ta personnalité parce que tu peux jouer face à des plus grands, des plus costauds, des plus petits. C'est un environnement qu'on perd. 

Et c'est sans parler de la force prise au niveau des chevilles ! 

C'est sûr et c'est pour ça que j'ai de bons appuis ! Quand tu es petit, sur le goudron, tu dois accélérer, freiner, tu acquiers des habitudes sans t'en rendre compte qui t'aideront dans le futur et qui m'ont aider jusqu'à présent. 

Nice apprécie les dribbleurs puisque Mohamed Ali Cho a rejoint le club cet hiver. Francesco Farioli apprécie vos capacités. 

Oui, il aime ce profil mais il y en a plusieurs dans l'équipe, que cela soit avec Gaëtan Laborde, Aliou Baldé, Terem Moffi et Evann Guessand. On se complète bien. Chacun apporte sa patte et c'est ça qui fait notre force. 

"Nice ne joue pas à la baballe !"

Francesco Farioli est arrivé en Ligue 1 cette saison avec un système de jeu fait de passes répétées entre les deux défenseurs axiaux. On a eu l'impression que cela pouvait être compliqué pour les attaquants d'attendre pour combiner car ces schémas sont très spécifiques. Est-ce que cela a été complexe à assimiler ? 

C'est nouveau pour beaucoup de gens mais je l'ai côtoyé à Sassuolo avec Roberto de Zerbi donc je connaissais déjà le style de jeu et je savais ce qu'il attendait des joueurs offensifs. C'est vrai que cela demande de la patience. Mais Nice ne joue pas à la baballe ! C'est un système qui nous convient bien et, jusqu'à présent, cela nous a apporté des résultats, même si on a eu une période compliquée. Il faut continuer à bosser et ça va s'améliorer de jour en jour. 

Vous avez réalisé des séquences collectives incroyables, avec de nombreuses occasions créées après une quinzaine de passes. 

Ce sont des choses qu'on travaille souvent aux entraînements. Quand on les réussit en match, cela donne une satisfaction parce que ça demande beaucoup de concentration, d'exigence surtout au niveau technique et c'est pour cela qu'on doit encore plus bosser pour être encore plus exigeant et faire encore mieux marcher le système de jeu du coach. 

C'est aussi un projet qui n'en est qu'à sa première année, les résultats restent bons. 

Oui, pour une première saison c'est très intéressant et ce n'est pas fini, on va essayer de finir le plus haut possible pour finir en beauté. La saison prochaine, avec les joueurs qui auront déjà commencé avec ce système et auront plus de connexions et de repères, ça ne peut qu'être mieux. 

Si on devait garder une seule action de votre saison, est-ce que ce serait ce but contre Monaco à Louis-II qui vous fait gagner à la dernière minute ? 

Oui, parce que c'est mon premier but, en plus dans un derby à l'extérieur. Ça nous donne la victoire et on passe premier. C'était une très belle victoire et une image forte de moi cette année. 

La CAN, "une émotion qui restera à vie"

Mercredi, vous avez recroisé Jean-Louis Gasset qui vous avez sélectionné pour la CAN avec la Côté d'Ivoire avant de démissionner après le 3e match de la phase de groupes. Avez-vous pu vous parler ?

Je l'avais déjà remercié pour m'avoir rappelé en novembre. On n'a pas pu échanger longuement mais il était très content de ce que je faisais à Nice et il m'a félicité pour la CAN. 

Cette CAN a été à tous points de vue extraordinaire, de l'attente pour savoir si vous alliez vous qualifier en 1/8 de finale à cette victoire devant votre public.

C'était incroyable. Aujourd'hui encore, je ne peux pas expliquer ces émotions. On a passé deux, trois jours après la défaites 4-0 (contre la Guinée-Equatoriale, ndlr) à l'hôtel en ne faisant rien, en se parlant à peine, en attendant les matches si on pouvait être qualifié ou pas. Après, ce sont des fins de matches où on marque à la fin, où on finit à 10 et où on gagne. Ça a été une expérience de fou ! Et puis voir la joie sur le visage de tout le peuple, c'est une émotion qui restera à vie. 

La CAN a un niveau extrêmement élevé, avec beaucoup de sélections qui arrivent avec le couteau entre les dents, des systèmes rodés et joueurs qui n'évoluent pas en Europe. Gagner une telle compétition est très difficile et on l'a revu cette année. 

Gagner une CAN, c'est très très dur. J'ai eu la chance d'en faire une première avant celle-là et même les petites Nations sont là. Lors de cette dernière CAN, il y a eu beaucoup de surprises, comme le Cap Vert, la Mauritanie et l'Afrique du Sud qui, pour moi, a été l'une des meilleures équipes, avec un beau style de jeu, des joueurs qui se connaissaient car la plupart jouait dans le même club. C'était intéressant de voir ce niveau-là et ça ne peut que s'améliorer pour les prochaines échéances. 

Entre la compétition puis le retour à Nice, cela a été difficile à gérer mentalement ?

C'était très dur pendant mais il y a eu du soulagement en rentrant à Nice parce qu'on avait gagné. Je me suis vite remis dans le bain et ça ne m'a pas affecté. Ça allait dans le bon sens, ça m'a donné une bouffée d'énergie pour bien finir la saison. 

Dernière question : vous êtes Marseillais de naissance, l'Atalanta affronte l'OM en demi-finale de Ligue Europa. Vos anciens coéquipiers de la Dea vous ont appelé pour avoir des astuces ?

(Sourire) Non, honnêtement, je n'ai pas eu de coup de fil. Je vais regarder le match comme tout le monde, je n'ai pas de favori. Que le meilleur gagne ! 

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