Au Pays basque français, c'est la Real Sociedad qui "fait rêver"

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

Au Pays basque français, c'est la Real Sociedad qui "fait rêver"

Les supporters de la Real à Anoeta face au Betis en décembre.
Les supporters de la Real à Anoeta face au Betis en décembre.ANDER GILLENEA/AFP
Avant l'affiche européenne face au PSG ce mardi (21h00), les supporters du Pays basque ont fait leur choix : ils soutiendront la Real Sociedad, très implantée côté français, où le club de Saint-Sébastien "fait rêver les jeunes", attirant soutiens et futurs talents.

Pour Iñaki Etxemendi, 56 ans et "supporter depuis 40 ans", il n'y a que deux options : soutenir l'Athletic Club ou la Real Sociedad. Ne lui dites surtout pas qu'il est un Français qui supporte un club espagnol avant le huitième de finale retour de Ligue des champions face au PSG ce mardi (aller : 0-2). "Je suis un Basque qui soutient une équipe basque", tranche-t-il.

Cet habitant d'Espelette, dans les Pyrénées-Atlantiques, a découvert dans son adolescence les tribunes du club txuri urdin (bleu et blanc), alors basé dans le vieux stade d'Atotxa, avant un déménagement en 1993 au stade Anoeta, rénové en 2019. Et il ne l'a plus jamais quitté.

"Socio" (supporter-membre) depuis plusieurs années, pour lui, la Real "c'est une façon de vivre, une identité", un club "où vous retrouvez des gens du cru", qu'ils soient dirigeants, joueurs ou salariés.

Ce mardi, il sera avec son fils et deux amis à Anoeta pour soutenir la Real face au PSG, mais aussi "une vision du foot face à une autre", celle d'un club actuel 7ᵉ de Liga au budget de 150 millions d'euros face aux 700 millions du géant parisien.

Partenariat

"Ce n'est pas tous les jours qu'on accueille le PSG et la Real n'est pas dans une très bonne passe, il faudrait que les planètes soient très, très alignées pour une victoire", concède toutefois le supporter. Mais les relations entre les deux côtés de la frontière franco-espagnole vont plus loin qu'un vivier de supporters.

Depuis dix ans, la Real Sociedad a noué un partenariat avec cinq clubs amateurs, de Bayonne à Hendaye, pour y former des jeunes prometteurs, des éducateurs et "réhausser le niveau général", explique Lionel Cabot, co-président du club des Croisés de Bayonne.

Selon lui, l'argument Real fait mouche auprès des jeunes joueurs, ou de leurs parents. "C'est un peu comme le projet Mbappé", rigole-t-il, allusion à l'éclosion de la superstar du PSG, passée par l'INF Clairefontaine puis l'AS Monaco. "Mais les élus sont très peu nombreux : on a fait signer deux jeunes il y a deux ans", prévient-il.

Le partenariat inclut aussi quelques billets de stade pendant la saison, "mais pas pour ce match-là : ils auraient pu remplir quatre fois Anoeta" et ses 40 000 places, note le dirigeant.

Au foyer du club, ce mardi soir, à Bayonne, ils seront une soixantaine à se réunir pour regarder le match et supporter la Real, assure Lionel Cabot.

"Contrôler la zone"

En dix ans, sept jeunes joueurs ont ainsi intégré le centre de formation à Saint-Sébastien, explique David Svitac Manzano, recruteur au Pays basque français pour la Real Sociedad.

"On commence à travailler avec (les jeunes) dès leurs dix ans, c'est un travail de deux à trois ans en amont. On entraîne 1 000 à 1 500 enfants pour en présenter deux ou trois à la fin", détaille-t-il.

Les talents repérés dans les cinq structures partenaires bénéficient d'un entraînement hebdomadaire spécifique, selon la méthodologie du club basque.

Environ 70 % des jeunes recrutés par le centre de formation sont issus du Pays basque, au nord comme au sud de la frontière. "L'objectif de la Real, c'est de contrôler la zone. Notre force, c'est un travail de fond, pas juste du repérage", assure l'éducateur. Les "élus" partiront s'entraîner à Saint-Sébastien, à une cinquantaine de kilomètres de là.

"La proximité nous aide parce que dans les règles, à cet âge-là, on ne peut pas recruter un joueur qui habite plus loin" que 50 km de part et d'autre de la frontière, soit 100 km de distance maximum, selon le règlement de la FIFA.

Alors que l'Athletic Club, basé à 150 km de Bayonne, "doit attendre les 15 ans des jeunes pour les faire venir", ajoute David Svitac Manzano. Il constate un "engouement" pour son club depuis quatre ou cinq ans.

"C'est de plus en plus le club qui fait rêver les jeunes", estime-t-il. Avec en tête, peut-être, l'exemple d'un Antoine Griezmann, champion du monde 2018 : formé à la Real Sociedad dès ses 14 ans et scolarisé à Bayonne, l'attaquant français a su grimper les échelons jusqu'à l'équipe de France.

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)