Si vous aviez demandé à Franck Haise avant la compétition s’il aurait signé cette troisième place dans un groupe composé d’Arsenal, du PSV Eindhoven et de Séville, nul doute qu’il aurait demandé le stylo et la feuille. Dix-huit ans plus tard, les Lensois ont retrouvé la Ligue des champions et ont finalement terminé 3ᵉ de leur poule, devant les Espagnols. À l’arrivée de cette épreuve, des leçons : celles d’apprendre à côtoyer le haut du panier.
"Il y a des adversaires de valeur en Ligue des champions, et Séville en est un", lâchait l’entraîneur artésien au micro de beIN SPORTS après la rencontre face aux Andalous. Avec les Gunners – qu’ils ont magnifiquement battu à Bollaert (2-1) – et le PSV de Peter Bosz, le moindre que l’on puisse dire, c’est que le RC Lens a été "gâté" pour son retour.
"Il y a de la fierté de passer par des moments difficiles et de répondre toujours présent. Ça, c’est une fierté que j’ai avec mon groupe. Comme les journalistes, ou comme d’autres personnes qui pensent que tout est facile, parce qu’ils ne savent pas ce qu’est le métier de joueur, ni d’entraîneur… mais moi, je suis fier de ce qu’ils ont fait, car, dans la difficulté, on a toujours répondu présent."
Agacé par la question initiale d’un confrère, Franck Haise a finalement de quoi sourire. Qu’il aurait été beau de voir le RC Lens en 1/8ᵉ de finale de la Champions League, certes. Mais cette troisième place, après toutes les épreuves traversées, est loin d’être un "lot de consolation", comme l’entraîneur lensois l’a si bien répété ces dernières semaines.
Apprendre dans la difficulté pour pouvoir grandir, encore un peu plus, après une saison 2022-2023 exceptionnelle, tel a été l’enseignement pour les Sang et Or dans ce début de campagne européenne. Après un début de saison très compliquée en championnat, les Lensois ont sorti progressivement la tête de l’eau à base de travail et de sérieux. Au départ, il fallait "retourner à la réalité" pour certains, après cette saison où Lens a terminé dauphin. Pour d’autres, il fallait s’adapter à une nouvelle équipe et un nouveau club, qui avait subi des départs très importants comme ceux de Seko Fofana ou encore Lois Openda.
À l'arrivée, cinq mois plus tard, il n’y a que du positif à prendre pour ce "petit". Lens s’est relevé en Ligue 1 et veut se rapprocher le plus rapidement possible des places européennes. À cela s'ajoute les six matches dans lesquels il n'a fait qu'apprendre et qui permettent à ce "petit" de pouvoir devenir petit à petit grand. Que du bon, surtout que cette aventure ne s’arrête pas là. En février, la Ligue Europa se présentera à eux et ces derniers voudront, comme à leur habitude, lutter et tenter d’aller le plus loin possible.
D’ailleurs, pour y accéder, ils ont dû battre le roi de cette compétition : "On savait que ça n’allait pas être facile, on espérait qu’il le soit, mais on se doutait que ça n’allait pas être le cas. C’est une équipe qui a gagné sept fois la Ligue Europa, et encore l’année dernière… On s’est mis au niveau et nous sommes contents d’être en Europa League", a déclaré Haise.
"Ils ont été meilleurs que nous en première mi-temps, mais, heureusement, on a réussi à desserrer l’étreinte. Ce n’est pas toujours simple, mais ça nous permet d’apprendre. Et en apprenant, on a pris huit points… C’est pas mal pour un petit. Et surtout, même si on ne continue pas l’aventure de la Ligue des champions, on continue l’aventure européenne."
Dix-huit ans plus tard, et après six matches de Ligue des champions dans les pattes et huit points pris, voici le jour d’après pour le RC Lens : poursuivre cette formation qui dure depuis quelques années sous la main de Franck Haise, tout en appréciant le fait de continuer à jouer l'Europe, avec pour but de pouvoir être un jour un peu plus "grand".
