Jonathan David a beau être un buteur régulier, il a aussi ses coups de moins bien. Or cette fois-ci, le mal semble un peu plus profond qu'une simple disette momentanée. Une fois le mercato estival achevé, Paulo Fonseca a régulièrement pointé du doigt le manque de recours pour le poste de numéro 9. Le Canadien n'avait en l'espèce manqué aucun match du LOSC et sa présence dans le XI de départ relevait de la plus pure évidence. Pourtant, les choses ont changé, sans que l'on ne s'y attende vraiment au demeurant. Certes, David sera bel et bien titulaire contre l'Olympique Lyonnais comme l'a annoncé l'entraîneur lillois en conférence, mais la relation semble quelque peu détérioriée.
Le collectif avant tout
Fonseca est en quête d'équilibre et a considéré que le repli défensif de ses attaquants constituait un axe de travail impérieux. Ainsi, plutôt que de profiter des appels en profondeur de David, il privilégie à présent l'utilisation de Yusuf Yazici. Le Turc n'est pas à proprement parler un joueur de pointe mais l'entraîneur portugais le considère comme plus précieux dans l'organisation du bloc-équipe et dans la perturbation de la première relance adverse.
Or depuis que les Lillois évoluent de la sorte, le rendement offensif en pâtit grandement et ils restent sur deux matches nuls consécutifs. Le coup a marché contre Monaco (2-0), avec deux buts inscrits sur des passes d'Edon Zhegrova. Mais après cette grande performance, le LOSC a perdu des points contre l'OM (0-0) puis contre Toulouse (1-1). Sur les trois buts marqués, seulement un a été l'oeuvre d'une joueur offensif : Ivan Cavaleiro. Pourtant, contre les Violets, Fonseca avait décidé de relancer David, sans que l'on sache si c'était à contre-coeur puisque Yazici était suspendu.
Le rendement est en décroissance et ce parti pris par Fonseca peut coûter beaucoup de points sur le long terme. Capable de proposer un jeu alléchant et spectaculaire, les Lillois semblent se brider alors que le podium est plus que jamais un objectif plausible.
Devant la presse, Angel Gomes a synthétisé les différences entre les deux joueurs en concurrence : "Jonathan est un vrai numéro 9 contrairement à Yusuf. Ça dépend également des demandes du coach pour chacun. Le coach pense à l’équipe avant tout et les deux joueurs sont dépendants de l’équipe. Les choix sont faits en fonction de notre tactique parce que le coach regarde tout. Même si Jonathan marque 2 ou 3 buts, il peut être sur le banc au prochain match si l’adversité est totalement différente. Le système peut changer et il pourrait ne pas jouer. Il ne faut pas rester concentré sur les statistiques des joueurs. L’important est de gagner. Nous regardons le jeu de manière collective".
Buteur avec le Canada, 2 mois après
La certitude, c'est que l'ambition collective ne pourra passer que par le rendement optimal de David. Le Canadien avait besoin d'une plage de repos après avoir multiplié les efforts pendant de nombreux mois, avec le LOSC mais aussi avec sa sélection.
Bonne nouvelle pour les Dogues, leur buteur a profité de la fenêtre internationale pour retrouver le chemin des filets, contre la Jamaïque (2-1), en 1/4 de finale aller de la Ligue des Nations CONCACAF. Cela faisait deux mois et le match de Ligue Europa Conférence contre l'Olimpia Ljubljana qu'il avait pas trouvé le chemin des filets.
À présent, il doit retrouver son efficacité en Ligue 1 car cela fait 9 journées qu'il est muet. Une situation qui a laissé Fonseca circonspect après le match contre Toulouse alors qu'il avait relancé David pendant 90 minutes : "c’est difficile de l’expliquer. Je pense qu’il a fait de bonnes choses sur le terrain. Il manque juste ce but, mais il n’y a pas de raison pour qu’il manque de confiance. Je pense qu’il va marquer naturellement".
Contre l'Olympique Lyonnais, rasséréné par sa victoire à Rennes, le LOSC serait bien inspiré de retrouver du réalisme offensif. Cela se fera avec David en pointe, selon les besoins tactiques de Fonseca qui peuvent changer la semaine suivante et des automatismes qu'il veut voir sur la pelouse : "quand Jona joue, on joue différemment de ce que l’on peut faire habituellement, et c’est aussi le cas pour moi, exposait Gomes. En fonction du joueur, j’adapte mon jeu pour pouvoir correspondre à ses caractéristiques". Une évolution qui ne se posait pas depuis l'arrivée du Canadien dans le Nord mais qui paraît s'imposer dorénavant, sans que l'on ne sache combien de temps la situation perdurera.
