Il y a trois ans, il est parvenu à remettre le Sporting Clube de Portugal tout en haut de la Liga Nos (désormais Liga Portugal) alors que le club attendait cela depuis 19 ans, Ruben Amorim a confirmé depuis son niveau de compétences. Ce n'est pas un hasard si son nom est associé à de nombreuses rumeurs depuis quelques saisons déjà.
Mais, tout récemment, avec deux institutions comme Liverpool et le Bayern Munich qui cherchent un nouveau technicien pour la saison prochaine, l'ancien milieu de terrain du Benfica apparaît comme une piste crédible.
Au-delà du titre de champion en 2021, Amorim a rendu le Sporting dominant et capable de se montrer performant week-end après week-end, ce qui n'était plus le cas depuis au moins deux décennies. Par intermittence, les Leões ont su se hisser au niveau de ses concurrents nationaux – comme en 2016 avec Jorge Jesus –, mais jamais avec autant de consistance.
Et, c'est justement parce que l'entraîneur de 39 ans a montré qu'il était capable d'incarner un projet global. Ça tombe bien, parce que c'est justement ce que cherchent les Reds et les Bavarois. Pour le moment, ce n'est certainement pas le plus important, car le Sporting a une fin de saison à gérer entre la Liga Portugal et la Taça de Portugal. Un doublé qui n'a plus été réalisé depuis 2002, saison lors de laquelle un certain László Bölöni était aux commandes.
Déjà dans l'histoire du SCP, Ruben Amorim pourrait y rentrer encore un peu plus, avant de s'envoler peut-être vers un nouvel horizon.
Un entraîneur moderne
Jeune, doté d'une bonne science tactique et d'un très bon sens managérial, le natif de Lisbonne s'inscrit dans la lignée de cette nouvelle génération d'entraîneurs qui sait tout faire, incarnant ainsi la modernité telle qu'on l'entend en 2024. Sachant mettre en place un vrai projet sur le long terme, comprenant un projet de jeu et une gestion réglée au millimètre en interne. Même sur le volet du recrutement, Amorim a son mot à dire et travaille main dans la main avec la cellule dirigée avec Hugo Viana et Flavio Costa.
"L'un des points forts de Ruben Amorim est sa façon de communiquer. À cet égard, il est le meilleur. Il n'a jamais peur de répondre aux questions, de porter le chapeau, de dire que le plan a échoué" indique Bruno Henriques, journaliste pour Flashscore Portugal.
"Ainsi, sans parti pris, le Sporting est probablement l'équipe qui joue le meilleur football au Portugal, bien qu'elle ne dispose pas des meilleurs joueurs (qui sont de loin ceux du Benfica). Et cela témoigne des grandes prouesses dont Ruben a fait preuve en tant que manager", ajoute-t-il concernant la saison actuelle.
Être estimé comme plus compétent que des techniciens comme Roger Schmidt et Sergio Conceição reste un accomplissement certain et Amorim est en train de le prouver encore un peu plus cette saison. Mais, ce n'est pas suffisant comme gage de qualité et si des clubs comme Liverpool et le Bayern ont coché son nom sur leur short list, c'est aussi parce qu'il est capable de faire jouer son collectif d'une certaine manière.
"L'équipe se compose d'un 3-4-3 qui a longtemps semblé inefficace, mais qui se transforme aujourd'hui en une défense à 4 lorsque cela s'avère nécessaire. Ce Sporting est une machine à marquer, bien plus qu'une solide défense (qui a été la clé du premier titre), avec des schémas reconnus, mais très difficiles à arrêter", déclare Bruno Henriques.
En ce sens, Viktor Gyökeres est la réussite majeure cette saison. "Ruben Amorim s'est affirmé comme l'un des meilleurs managers du Portugal. Il a un plan et va jusqu'au bout, et c'est la clé pour ramener le Sporting au sommet. Par exemple, il a exigé Gyökeres alors que tout le monde lui proposait des solutions moins chères (et apparemment meilleures), et c'est maintenant le meilleur joueur du championnat."
Ce Sporting de Ruben Amorim produit un football offensif, qui sait presser, qui sait aussi garder le ballon, dont les résultats récents symbolisent une vraie progression. Imaginer le Portugais entraîner un club d'un standing supérieur n'aurait rien d'infamant étant donné sa capacité à durer dans le temps. "Il est très loyal envers les joueurs", un caractère qui représente parfaitement un certain Jürgen Klopp…
"Je pense qu'Amorim serait un bon choix pour Liverpool. La perspective de suivre les traces de Jürgen Klopp peut être perçue comme un 'cadeau empoisonné', mais quelqu'un doit faire le travail. En outre, son style de jeu est quelque peu similaire à celui du Liverpool de Klopp – du moins jusqu'à présent ; le pressing intense fait partie intégrante de l'identité des Reds et maintenant du Sporting. Si Amorim devient le nouveau manager de Liverpool, les fans peuvent être assurés que le nouvel homme à la barre sait ce qu'il fait et qu'il faut faire preuve de patience, même si le départ de Klopp fait mal", témoigne à son tour Ste Carson, rédacteur en chef de Flashscore UK.
