En Espagne, nous sommes pleins de sympathie pour les sportifs qui sont attaqués avec des insultes racistes en dehors de nos frontières. Lorsque l'un d'entre eux se dévoile et quitte une enceinte sportive pour mettre fin à la torture, les vidéos se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et sont accompagnées de milliers de messages de soutien à la personne concernée.

Malheureusement, il semble que lorsque cela se produit dans notre pays, nous sommes plus préoccupés par la défense de l'honneur que par la désignation des coupables. En particulier lorsque la cible de l'agression porte le n°20 et est vêtue de blanc, les gens préfèrent chercher des excuses ridicules pour faire de la cible de l'agression un méchant plutôt que de faire preuve d'autocritique et de résoudre le problème.

Le "on ne peut pas montrer du doigt toute une équipe, parce qu'il n'y a que quatre ou cinq indésirables" est devenu la défense parfaite pour laisser passer des situations inacceptables comme celle vécue lors du match Valence - Real Madrid. Il est devenu normal d'insulter un type qui fait son travail afin de couvrir le racisme enraciné dans l'Espagne du XXIe siècle : "Ce que Mestalla a dit à Vinicius était stupide, pas mignon", a reproché Ancelotti à un collègue journaliste, qui était persuadé que c'était juste.

Ils arrivent à tuer le football. Beaucoup de joueurs décident de ne pas venir en Liga à cause d'épisodes comme ceux vécus par Vini Jr. à chaque fois qu'il s'éloigne du Santiago Bernabéu. C'est le meilleur joueur du championnat et ils ont réussi à lui faire penser à partir parce qu'il n'en peut plus. Il est sur le point d'atteindre ses limites : "Le championnat qui a appartenu à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd'hui aux racistes... Je suis fort et j'irai jusqu'au bout contre les racistes. Même si c'est loin d'ici", a écrit le Carioca sur ses réseaux sociaux après le match.

C'est un problème pour la société dans son ensemble et nous devons le résoudre. Nous sommes habitués à ce que ce soit toujours la victime qui prenne du recul et s'en aille. C'est le cas dans les écoles avec les brimades, c'est le cas sur le lieu de travail et, de manière encore plus évidente, dans le sport. Trop c'est trop ! Nous ne pouvons pas continuer à couvrir les indésirables.

Tebas, tout seul

Loin de défendre Vinicius, Javier Tebas s'est offusqué que le Brésilien pointe du doigt sa sacro-sainte institution comme l'une des responsables de ce qui se passe depuis le début de la saison. Au lieu de répondre aux racistes, il a décidé de répondre au professionnel qui le nourrit.

"Avant de critiquer et d'insulter LaLiga, tu dois t'informer correctement, Vini Jr. Ne te laisse pas manipuler et assure-toi de comprendre les compétences des uns et des autres et le travail que nous avons fait ensemble", lui a dit le président d'une ligue pourrie, toujours au centre de la controverse.

Heureusement, l'ailier du Real Madrid est déjà incontrôlé. Il va se battre contre tout et tous pour obtenir justice. Les autres n'ont plus qu'à choisir d'être de son côté ou du mauvais côté de cette histoire. Pour moi, il est clair que nous devons être du côté de Vini.