Depuis la saison 2012-2013, le Bayern Munich a raflé tous les championnats. Et, avant Leverkusen, seuls le Borussia Dortmund (2018-2019) et le RB Leipzig (2019-2020) étaient parvenus à détrôner le club bavarois avant les célébrations de fin d'année.
Mais malheureusement pour ses concurrents, cela ne l'a pas empêché de triompher à chaque fois au terme des 34 journées. À présent, le collectif emmené par Xabi Alonso apparaît comme le dernier rempart en date.
2024, un tournant à venir ?
Voilà plusieurs années que la Bundesliga est parfois pointé du doigt. Le manque de suspense a rebuté plus d'un spectateur, et ce, malgré un spectacle plutôt agréable à travers les pelouses allemandes. En effet, les exemples d'équipes ayant réussi à développer un football attractif sont nombreux. Mais cela n'a jamais suffi à faire tomber l'ogre bavarois.
Il faut savoir que le Bayern en est donc à 11 titres consécutifs : un record dans l'histoire des quatre grands championnats. Actuellement, seul le club bulgare de Ludogorets fait mieux avec 12 titres d'affilée. Mais si l'on dézoome, il s'avère que le Rekordmeister n'est pas loin du record européen ! De 1991 à 2004, le club letton du Skonto Riga a remporté 14 fois de suite son championnat. Une hégémonie unique, donc, à l'échelle du continent, mais qui peut s'expliquer simplement. La concurrence est beaucoup moins féroce qu'en Bundesliga notamment.
Et dans un sens, c'est tout à l'honneur du Bayern. C'est d'autant plus respectable de constater qu'un rival doit effectuer une saison extraordinaire pour espérer prendre le trône. Ainsi, 2024 pourrait sonner le glas de la domination munichoise.
Tout cela ne sont que des suppositions, car faire des pronostics n'est fondamentalement pas très intéressant. Néanmoins, au regard de la saison et des performances année après année du Bayern il s'avère que l'optimisme peut être de mise. En 2022-2023, la formation emmenée par Thomas Tuchel a fini champion grâce notamment au raté du rival du Borussia Dortmund, mais surtout, elle a fini avec 71 points. Un total plutôt faible pour ce club, puisque ce n'était plus arrivé depuis 2009-2010.
Et, depuis août, rien n'indique que les Bavarois vont être intouchables malgré un contenu dans le jeu souvent très séduisant. Surtout qu'Harry Kane pourrait bien tutoyer certains records individuels d'ici le mois de mai. Mais, globalement, plus les années passent, plus le Bayern semble de plus en plus prenable… mais à quelles conditions ?
Bientôt la fin de "Neverkusen" ?
Nommé ainsi, car le club n'a jamais remporté la première division allemande, le Bayer Leverkusen a souvent été raillé outre-Rhin. Pourtant, un certain palmarès existe, puis l'histoire se souviendra à jamais de ce club de Rhénanie-du-Nord-Westphalie pour sa fabuleuse saison 2001-2002, même s'il a tout perdu in fine…
Il faut savoir que Die Werkself compte une Coupe d'Allemagne, en 1993, et plusieurs finales. Néanmoins, il convient d'estimer que cela ne remplacera jamais une Bundesliga. Pas faute d'avoir fini vice-champion (1997, 1999, 2000, 2002 et 2011), Leverkusen pourrait bien briser la malédiction. Si c'est le cas, ses détracteurs ne pourraient donc plus le surnommer "Neverkusen".
Tout le monde en parle à juste titre, Xabi Alonso est en train de mettre le monde du football à ses pieds en faisant jouer ses hommes de cette manière. D'autant que les résultats parlent pour lui – et c'est probablement cela qui importe davantage à l'heure actuelle. Car du spectacle, il y en a lorsqu'on regarde Leverkusen joue depuis le début de saison. De la verticalité, du pressing à outrance, beaucoup de buts marqués, on ne s'ennuie absolument pas lorsqu'on regarde une rencontre du Bayer 04.
Mais au-delà de cet aspect bien entendu primordial, un autre prouve qu'il faut réaliser de très grandes choses pour espérer remporter ce titre tant convoité – seul Dortmund s'en est approché de très près ces dernières années.
Dans son histoire, Leverkusen n'avait pointé que quatre fois à la 1ʳᵉ place du classement après 16 journées (1997, 2001, 2002 et 2010). La dernière fois, la formation entraînée alors par Jupp Heynckes était également invaincu, mais n'avait pas inscrit autant de points. 42, c'est du inédit pour Die Werkself, sans parler de la série d'invincibilité qui perdure semaine après semaine.
Finalement, nous n'avons probablement jamais vu un Bayer Leverkusen aussi dominant. C'est ce qui nous laisse croire que le collectif de Xabi Alonso peut faire ce que ses prédécesseurs n'ont jamais réussi.
