"Direction, démission!", ont scandé les supporters en allumant des fumigènes et des pétards et en collant des affiches "Fiasco d'Angers, dégagez tous", à l'appel des Ultras du Kop de la Butte 1992 (KDLB).
Lanterne rouge de L1 qui compte 20 défaites en 26 journées et n'a plus gagné en championnat depuis septembre, Angers a encore été secoué cette semaine par les propos sexistes qui ont coûté son poste à l'entraîneur Abdel Bouhazama.
Cette affaire vient s'ajouter aux poursuites engagées début 2020 contre le président Saïd Chabane pour agressions sexuelles aggravées, à la valse permanente au sein de la direction depuis, ou encore aux soupçons autour de transferts de certains joueurs.
"Depuis des années, on a une image de club familial et on a perdu ça. Le président a réussi à restructurer le club puis à détruire tout ce qu'il avait construit", a expliqué à l'AFP Pierre-Antoine Jolivet, 32 ans, porte-parole du KDLB.
"Les gens ne viennent plus au stade parce qu'ils ne veulent pas être associés à Chabane", a-t-il ajouté, alors que le stade, agrandi cette saison d'une tribune toute neuve, sonne souvent creux et résonne plus des chants des supporters visiteurs.
"Les affaires ça n'arrête pas, il y a toujours quelque chose de pire qui sort. Et sportivement c'est le néant, il n'y a plus de jeu, plus d'envie", a regretté ce supporter.
"On sait que cette année, c'est fini. Mais on veut repartir sur des bases saines", a-t-il expliqué.
Pour Jean-Michel Poupart, cadre de 58 ans, abonné depuis huit saisons, le club "est arrivé au bout d'un cycle".
"Tout ça faut que ça vire", a lancé Martial Gendry, 70 ans, supporter du SCO depuis ses 7 ans. "La descente en L2 est irrémédiable, mais avec toutes les casseroles qu'on accumule, ça sera un moindre mal si on ne descend pas plus bas".
Lui qui a présidé l'association des supporters franciliens du SCO quand il travaillait à Paris et que l'équipe vivotait en National, réclame une nouvelle équipe dirigeante "qui relance la dalle angevine", cette marque de fabrique locale faite d'engagement et de solidarité.
"C'est ça qui nous fait vivre, parce qu'on n'a pas beaucoup de moyens", a-t-il rappelé.