Ça va chicaner à l'entrée de la Trouée d'Aremberg !

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Ça va chicaner à l'entrée de la Trouée d'Aremberg !

Ça va chicaner à l'entrée de la Trouée d'Aremberg !
Ça va chicaner à l'entrée de la Trouée d'Aremberg !Profimedia
À quelques jours de Paris-Roubaix, une chicane a fait son apparition aux abords de la Trouée d'Aremberg. L'objectif est de diminuer la vitesse avant d'entrer dans ce lieu mythique de l'Enfer du Nord. Or les réactions sont diverses, y compris chez les favoris de la course.

Comment diminuer les risques de chutes lors des courses cyclistes ? Après Wout van Aert et Mads Pedersen lors d'À Travers la Flandre la semaine dernière et le strike qui a emporté Jonas Vingegaard, Primož Roglič et Remco Evenepoel lors de la 4ᵉ étape du Tour du Pays basque ce jeudi, la sécurité des coureurs est au centre des débats. 

Mercredi, Thierry Gouvenou, directeur de Paris-Roubaix, a annoncé, à la demande du syndicat des coureurs, la présence d'une chicane à l'entrée de la Trouée d'Aremberg afin de réduire la vitesse à l'entrée du premier secteur pavé d'envergure, là où les favoris veulent se placer en haut du peloton et où une chute peut briser tous les espoirs.

L'adage dit qu'on ne gagne pas la course dans la Tranchée, mais qu'on peut la perdre. Cette année, il faudra être encore plus costaud que d'habitude, car si la chicane ralentira les coureurs en dessous des 30 km/h, il faudra procéder à une sacrée relance pour réaccélérer aux alentours des 50 km/h. "Cela répond à la demande des coureurs, mais c'est un dispositif mis en place dans la précipitation, à long terme, on va réfléchir à quelque chose de plus fluide", a concédé Gouvenou dans les colonnes de L'Équipe.

Jorgenson répond à MVDP

L'idée ne fait pas l'unanimité, sur la forme, pas sur le fond. Deux des favoris de l'Enfer du Nord ont réagi de manières diamétralement opposées. Tenant du titre et immense favori à sa propre succession, Mathieu van der Poel a tweeté "c'est une blague ?"

Ce jeudi, Matteo Jorgenson (Visma-Lease a bike), vainqueur de Paris-Nice et À Travers la Flandre cette année, a répondu, lui aussi sur X. Il a posté une photo de Mitchell Docker qui était lourdement tombé en 2016 dans la Trouée : "est-ce cela que les fans veulent voir ? Des coureurs complètement couverts de sang après avoir glissé la tête la première à 80 km/h sur des pavés pointus dans une forêt ? Je préfère encore quelques virages et des gars qui glissent sur la chaussée"

Un parfum de gaufre

Vainqueur en 1985 et 1991, Marc Madiot en connaît un rayon sur Paris-Roubaix. Pour lui, si l'idée est louable, la mise en place déplace le problème, voire l'augmente. "L'idée de ralentir la course et d'étirer le peloton avant Arenberg, on ne peut pas être contre, a-t-il affirmé dans les colonnes de L'ÉquipeSeulement, la chicane, comme elle est foutue là, ça fait un demi-tour sur la route. Donc au lieu que ça tombe sur les pavés, ça va tomber avant". Le directeur sportif de la Groupama-FDJ, "ça ne peut pas passer sans tomber".

D'après lui, cette chicane digne d'un parcours de cyclo-cross va inévitablement provoquer des chutes : "on est sur une épingle à cheveux sur laquelle les mecs vont arriver à 50 à l'heure, les premiers vont essayer de passer, s'il y en a un qui se loupe, il y en aura 80 dans le même cas". La seule solution pour que l'approche de la Trouée ne vire pas au jeu de quilles… c'est que ça tombe plus tôt dans la course : "ce qui peut peut-être les sauver, c'est qu'il pleuve et que le crash ait lieu sur le secteur d'avant, à Haveluy. Ça étirera peut-être davantage le truc. Si c'est mouillé, ça va glisser et ça va tomber. Si c'est sec et que ça arrive pleine balle, là, ça ne va pas passer"

Le cyclisme professionnel se retrouve dans une situation délicate, car, pour attirer les diffuseurs et le public, il faut des courses spectaculaires. Nouveau matériel (les freins à disques venus du VTT sont peut-être trop dangereux, d'autant qu'ils provoquent des blessures lors des chutes), compteurs GPS qui détournent l'attention, braquets qui envoient toujours plus gros et mobilier urbain toujours plus nombreux : l'équation semble insoluble en l'état actuel des choses. 

"Aujourd'hui, sur le réseau routier et urbain, tout est fait pour ralentir, les bagnoles, les motos, les vélos, a constaté Madiot. Nous, on a un sport où on va de plus en plus vite, par rapport à la technique, à l'entraînement, au niveau moyen des coureurs. On est dans le sens inverse, donc ça ne peut pas aller en s'améliorant. C'est là qu'on est un petit sport, en comparaison au sport auto, par exemple, qui, eux, quand ça va trop vite, ralentissent les voitures."

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