Antoine Griezmann, le parcours initiatique du Petit Prince devenu Roi colchonero (2e partie : 2019-2023)

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Antoine Griezmann, le parcours initiatique du Petit Prince devenu Roi colchonero (2e partie : 2019-2023)
Antoine Griezmann, le meilleur buteur de l'Atlético.
Antoine Griezmann, le meilleur buteur de l'Atlético.AFP
Désormais seul au panthéon des buteurs de l’Atlético de Madrid avec 174 réalisations, Antoine Griezmann tient à jamais une place spéciale dans les cœurs colchoneros. Une prouesse sur laquelle beaucoup n’aurait pas parié au moment de son retour après une parenthèse blaugrana sans valeur et sans saveur.

Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne devienne le meilleure buteur de l'Histoire de l'Atlético de Madrid. A 32 ans, Antoine Griezmann devance Luis Aragonés avec 174 réalisations. "Grizi" est une légende vivante des Colchoneros, malgré des passages à vide, un public à reconquérir, et avec un nouveau rôle, celui d'un leader, à endosser.

Retrouvez la 1re partie ici

Une image abimée et des soucis évidents

La chute a été abrupte. Parti au FC Barcelone à l’été 2019 après avoir été hué lors de son dernier match avec l’Atlético, Griezmann est passé immédiatement de star à "rat". Pour la moitié des supporters, son départ a signé une trahison importante pour aller renforcer un rival. Cela a également constitué un abandon dans une période déjà bien troublée par les départs de cadres tels que Diego Godin, Filipe Luis, Fernando Torres et Juanfran. La pilule a donc été très dure à avaler. La plaque à son nom posée devant le Metropolitano a même été salie et abimée, à l'instar d'autres "traîtres" désignés, comme Thibaut Courtois et Hugo Sánchez.

"On avait un joueur qui pouvait enfin faire la différence. Il était l’un des meilleurs au monde. Tout le monde était derrière lui, il était tout et les gens ne l'ont pas supporté", explique Antonio Sans, président de la peña britannique de l'Atlético. "En ce qui me concerne, j’étais vraiment déçu qu’il parte. Mais je pense qu’il a eu des rêves qui n’étaient plus en adéquation avec l’Atlético de 2019. Il devait essayer quelque chose d’autre pour aller gagner des trophées majeurs". 

Sauf que les deux années de Griezmann à Barcelone n’ont rien de fameuses. En deçà de ce qu’il a démontré depuis 2014, le Français a peiné à exister dans une équipe comptant Lionel Messi comme "franchise player" et différente de ce qu’il a connu à Madrid. Il s'est accorché, pourtant, pendant deux ans, avec deux passages retours au Metropolitano qui lui ont valu des sifflets. Puis, il a tenté d’avancer. En vain. 

A Barcelone, Griezmann ne participe que très peu au jeu et offre des standards de réalisation très maigres par rapport à ses années précédentes. Pire : il peut passer des matchs sans toucher plus d'une vingtaine de ballons. Trop habitué aux exigences du football d'El Cholo Simeone, il évolue mal sous Quique Setién. Son jeu de position, sans décrochages ni une place dans le coeur du jeu pour contre-attaquer, ne lui convient pas. 

Les statistiques de Griezmann sur la saison 2019/2020.
Les statistiques de Griezmann sur la saison 2019/2020.AFP/Flashscore

Pendant ce tempslà, du côté de la capitale espagnole, bien que la saison 2019-2020 n’ait rien d’exceptionnel, la dépendance à Griezmann a fini par s’estomper. L’adaptation après son départ a pu commencer et l’Atlético a complété une très belle saison 2020-2021, couronnée par le titre de Champion d’Espagne. Un trophée que le Français convoite encore aujourd’hui... 

En plein mal être à Barcelone, il décide de retrouver le club qui l’a vu atteindre l'âge adulte, tout en sachant bien évidemment que regagner l’affection du public ne serait pas une mince affaire. Pas plus que se relancer à 30 ans. Il devait réagir et se réinventer, autant avec son jeu que devant les supporters et c’est ce qu’il est parvenu à faire. 

Un retour humble… 

Griezmann a effectué son retour à l’Atlético de Madrid le 1er septembre 2021 sous la forme d’un prêt. Challengé pour se lancer dans une nouvelle phase de sa carrière, le Mâconnais a connu quelques moments difficiles avant de pouvoir se réinventer. 

Tout d’abord, parce qu’il a dû faire face aux sentiments partagés du public. Si une partie le voyait revenir du bon œil, l’autre pas vraiment. 

"J’étais totalement contre", affirme Raphaël, un supporter français. "Je me souviens que je ne voulais pas célébrer ses buts après la manière dont il nous avait quitté. Et j’ai été assez sceptique les premières semaines, les premiers mois".

Comment réussir à se relancer et être aussi impactant qu'auparavant ? Surtout que, malgré quelques buts marqués, Griezmann n’a pas vraiment été présent puisque blessé pendant quelques mois avant de pouvoir pleinement faire reparler son potentiel. 

"Il y a eu une véritable scission entre les supporters. Moi, j’étais vraiment content", oppose Antonio Sans. C’était un bon joueur, il était l’un des nôtres. On peut tous faire des erreurs et prendre de mauvaises décisions dans la vie. En plus de cela, c’était déjà arrivé. Filipe Luis, Fernando Torres, Diego Costa, ils sont tous partis pour revenir ensuite et on ne leur en a jamais voulu autant. Alors pourquoi en faire des caisses avec Antoine Griezmann ?". 

Peut-être justement parce que le départ du "Petit Prince" adoré a considérablement blessé ses admirateurs, en plus d’avoir amputé le côté offensif de l’équipe. 

Mais Griezmann en a fait abstraction et s’est concentré sur l’essentiel : son jeu. Pour se repentir, il a pris la route de ce que lui proposait Didier Deschamps en sélection. Retrouver un niveau stratosphérique voulait dire reprendre un rôle important, redevenir ce joueur autour duquel tout s'organisait, apporter de la profondeur dans l'axe. Assumer un statut de cadre et faire la différence quand il le faut.

Antoine Griezmann, légende de l'Atlético de Madrid.
Antoine Griezmann, légende de l'Atlético de Madrid.AFP

C'est donc reconverti de sa place de faux 10 en véritable meneur de jeu et milieu offensif, plus mûr de ses expériences passées également, que le Français est petit à petit parvenu à se refaire une place dans le XI de départ de Simeone. Effectuant les efforts défensifs nécessaires quand il le faut et distribuant toujours plus de passes à ses coéquipiers, il a réussi à effectuer un retour tout en puissance, ce qui n’est pas donné à tout le monde dans le football moderne. 

…. et une renaissance au-delà des espérances

"La rancœur est passée petit à petit et il est très bien revenu ensuite. Il s’est racheté. On sait tous qu’il aimait le club, il l’a à nouveau prouvé et il s’est fait pardonner", explique Raphaël. 

Au début de la saison 2022-2023, Griezmann a dû faire face aux conséquences d’une clause de son prêt. Il ne pouvait jouer que 30 minutes si l’Atlético ne l’achetait pas. Mais sans lui sur le terrain, il manquait quelque chose. Une vision globale du jeu, des transitions offensives rapides et bien amenée, du caractère, aussi. Alors, les Colchoneros ont levé l’option d’achat et ont à nouveau fait de lui un joueur des Indios à part entière. 

Et depuis, il ne cesse de renaître et de s’améliorer. Pleinement adulé, et incroyablement dynamique, Griezmann est une pièce maîtresse du jeu de l’Atlético, encore plus que lors de son premier passage. Décisif, aussi bien passeur que buteur, il prend du plaisir à jouer son football et cela se ressent sur le terrain. 

"En revenant, il a montré sa capacité à se montrer résilient. A prouver qu’il peut être mature et revenir pour prouver et aider l’équipe", fait remarquer Antonio Sans. Il rejoint d’ailleurs Raphaël : "C’est redevenu le patron de l’équipe. Il est doublement important maintenant depuis qu’il s’est reconverti en milieu".

Le joueur le clame et le répète lui-même : il est au meilleur de sa forme et s'amuse à chaque fois qu'il chausse les crampons. Et s’il rayonne, le reste de l’équipe madrilène le suit. "Je dois me surpasser pour être une légende dans ce club. C'est ma mission. D'ici 2024, je veux apporter de la joie aux supporters et un titre pour l'Atlético. Ce serait un rêve", s’est-il exprimé via Marca fin novembre. Il est bien parti pour. Il l’est même déjà. Continuer sur cette lancée ne peut l'amener que vers les sommets.

"Il est définitivement devenu une légende. Personne ne peut dire le contraire", se montre catégorique Antonio Sans. Regardez comment il joue, comment il permet aux autres de jouer. Ce n’est pas qu’une question de buts et statistiques. Il est devenu si important offensivement et défensivement… Il est celui qui redescend et monte le plus. Bien sûr qu’il l’est". 

Désormais meilleur buteur de l'histoire de son club, le tout après avoir marqué en demi-finale de la Supercoupe d'Espagne contre le Real Madrid qui atténue, en partie, le goût de la défaite (5-3 a.p.), Griezmann va désormais poursuivre son quête d'un premier titre national avec son club de cœur et, pourquoi pas, une récompense européenne en plus ? 

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