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140 km/h tête la première : Rasmus Vestergaard Johansen, le Danois lancé vers les JO de 2026

140 km/h tête la première : Rasmus Vestergaard Johansen, le Danois lancé vers les JO de 2026
140 km/h tête la première : Rasmus Vestergaard Johansen, le Danois lancé vers les JO de 2026Archive personnelle

Vendredi dernier, Rasmus Vestergaard Johansen, 20 ans, a remporté la médaille d'argent aux championnats du monde junior de skeleton à Winterberg, en Allemagne. Discipline méconnue et peu pratiquée, le skeleton offre pourtant des sensations fortes impressionnantes.

Le skeleton est une discipline olympique, et donc les JO de 2026 en Italie sont naturellement un objectif énorme pour Rasmus Vestergaard Johansen, porte-étendard de la discipline au Danemark. "C'est un peu un exploit fou de battre quelqu'un qui était aux JO de Pékin l'an dernier, et quelqu'un d'autre qui a obtenu une médaille olympique de la jeunesse", confie à Flashscore Allemagne celui qui a battu pour 6 centièmes l'Allemand Cédric Renner, grand vainqueur de la Coupe d'Europe en 2021.

L'athlète de 20 ans n'est pas venu au skeleton complètement par hasard. "Mon père pratique le bobsleigh depuis plusieurs années, il y a donc eu une attirance tout à fait naturelle pour ça. Comme j'aimerais aller aux JO, j'ai regardé mes options et quelle voie prendre", poursuit-il, ajoutant que sa médaille d'argent aux Mondiaux juniors a été "l'aboutissement de cinq ans de travail, alors quand il s'agit de quelques centièmes"

Conjugueur éducation et sport de haut niveau est un défi pour de nombreux athlètes et le Danois a également dû avoir une conversation sérieuse avec son lycée, qu'il a quitté cet été avec un examen de fin d'études. Vestergaard Johansen raconte : "J'ai eu une réunion avec eux et j'ai dit que j'avais besoin de leur aide en ce qui concerne les absences, etc. Heureusement, il y avait un soutien total de l'école, donc ça a marché. Sans ça, le lycée aurait été mis entre parenthèse"

Le skeleton, ce n'est pas pour tout le monde et n'importe qui, surtout quand c'est au niveau de Rasmus Vestergaard Johansen. Lorsqu'on lui demande quels sont les prérequis physiques requis, le Danois répond : "Il faut être rapide et en forme pour pouvoir démarrer la luge dans les 50 premiers mètres avant de se jeter dessus. Après cela, il s'agit de pouvoir contrôler l'envie naturelle du corps de tirer sur le frein. Il faut être calme, savoir contrôler son corps, notamment les épaules et les genoux, pour pouvoir se déplacer dans les virages".

Le Danois a raté la qualification pour les JO de Pékin, une déception qui n'a été digérée que récemment, alors que les préparatifs pour 2026 se précisent. "En hiver, c'est plutôt une existence nomade. La saison dure d'environ octobre à mars. Le terrain d'entraînement le plus proche est à 700 kilomètres et, quand je suis absent, c'est généralement pour plusieurs semaines. En ce moment, je suis en voyage pour un mois, avec compétition et entraînement combinés". La prochaine compétition aura lieu vendredi à Altenberg en Allemagne, où le Danois s'est déjà installé.

Les Jeux olympiques de 2026, qui se tiendront à Milan et à Cortina d'Ampezzo en Italie, sont le grand rêve du Danois, qui a également fait un énorme bond dans la hiérarchie mondiale. Rasmus Vestergaard Johansen en est d'ailleurs convaincu : si les Jeux olympiques d'hiver avaient également été repoussés d'un an comme les Jeux olympiques d'été de Tokyo, cela aurait été avec le Danois comme participant : "La conversation n'aurait pas porté sur la question de savoir si je me serais qualifié, mais à quelle place j'aurais pu prétendre".

Concernant la qualification pour les JO en 2026, "il s'agit d'être pointu fin 2025 et de marquer beaucoup de points en compétitions. Ensuite, vous savez si vous devez avoir vos valises prêtes à la maison. Jusqu'à ce moment-là, il s'agit de peaufiner".

Le skeleton n'est pas sans danger et sans risques lorsque l'on descend le parcours de 1500 mètres. Cependant, le Danois a rangé l'appréhension au fond de sa tête dans le but d'aller de plus en plus vite : "Cela devient quotidien et vous vous y habituez. Il s'agit de se concentrer sur les courbes et de ne pas penser à s'écraser. Je me suis débarrassé de ces pensées il y a deux ans, quand j'ai trouvé le calme et la confiance dans ce que je fais. C'est alors seulement que vous commencez à aller vite. Il s'agit essentiellement d'en faire le moins possible dans les virages et vous ne pouvez le faire que si vous êtes calme".

Dans le même temps, il profite de ses voyages pour trouver de nouveaux sponsors : "Il s'agit de trouver des gens qui adhèrent au fait que pratiquer un sport peut sembler absurde alors qu'il n'existe pas au Danemark dans le but de participer aux Jeux Olympiques. Il s'agit d'inspirer les autres et d'amener les autres à croire en leurs propres rêves". Et bien que le soutien soit important, il s'agit de trouver le bon équilibre dans les choses, poursuit Rasmus Vestergaard Johansen : "Quand la saison commence, je passe du temps à trouver des sponsors dont j'aurai besoin pendant l'été. Je ne peux pas passer du temps sur les deux parties pendant la saison, car là je dois juste rouler vite".

S'il réussit à se qualifier pour les JO de 2026, ce sera la première fois que le Danemark aura un participant dans cette discipline.