La lente "reconstruction" de Pouille vue par son coach

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La lente "reconstruction" de Pouille vue par son coach

Eric Winogradsky a répondu aux questions de l'AFP
Eric Winogradsky a répondu aux questions de l'AFPAFP
"Le plus dur est de repartir de là où on est et non pas de là où on pense être". Eric Winogradsky a expliqué à l'AFP comment il aide Lucas Pouille dans sa phase de reconstruction où l'important est "qu'il n'y ait pas une partie du mur qui s'écroule".

À 29 ans, Pouille tente de retrouver son meilleur niveau après des années noires (blessures et dépression) qui l'ont vu plonger dans les profondeurs du classement (675e actuellement alors qu'il a été N.10). Mercredi, il affronte le Britannique Cameron Norrie (13e) pour tenter de se hisser au troisième tour, un stade qu'il n'a plus atteint en Majeur depuis Wimbledon 2019.

Question - Comment Lucas Pouille a-t-il évolué depuis que vous travaillez avec lui ?

Réponse -  Il fallait accepter d'aller sur le terrain et de répéter énormément de choses qui ne sont pas forcément très agréables. C'est comme un pianiste qui fait ses gammes tous les jours. Et puis petit à petit, il a commencé à retrouver un niveau de jeu intéressant sur des matchs d'entraînement. Un beau jour, on a eu une bonne discussion. Le plus dur c'est d'accepter de repartir de là où on est et non pas de là où on pense être. On se donne alors les moyens de reconstruire sur quelque chose de cohérent jusqu'au moment où on bascule à nouveau sur quelque chose qui rappelle le passé. C'est tout frais encore, tout nouveau. Dans les contenus d'entraînement, on est encore très loin du compte. Mais il est très exigeant, et rigoureux, pas uniquement à l'entraînement.

Q - Peut-il redevenir le joueur qu'il a été ?

R - Bien sûr, et je crois qu'il le montre. Il faut qu'il retrouve ce niveau de performance dans la durée. Par moments, il élève considérablement son niveau de jeu. Petit à petit, tout ça va se remettre en place. Il montre de belles choses, ça doit lui donner du baume au coeur.

Q - Et dans la tête ?

R - Il a prouvé que mentalement il avait à nouveau l'envie, mais aussi qu'il arrivait à prendre du plaisir malgré la difficulté de la tâche, avec toujours cette incertitude qui plane au niveau des blessures. Donc il faut travailler intelligemment. Quand il a recommencé à travailler les jeux, il se frustrait pour un oui, pour un non. Je lui ai dit que la moindre once d'énergie dont il dispose il faut la consacrer au projet de reconstruction, pas la gâcher bêtement parce qu'il y a un type qui passe dans la tribune ou un type qui fait un réglage du son... Depuis, il a passé un vrai cap. Il a été performant dans ce domaine. Ses trois matchs de qualifs ont commencé difficilement, il était toujours derrière mais il a fini par revenir. Son match le plus abouti est le dernier (au premier tour du tableau principal, ndlr), il a réussi à garder un niveau de jeu très élevé, qui pourrait être encore plus élevé à terme, et il a été aussi solide mentalement. Son adversaire a eu des balles de débreak et ils les a sauvées proprement. Ca c'est un bon signe parce que ça n'a pas été fait dans la précipitation. Mais le processus est long.

Q - Ce début de Roland-Garros est quand même encourageant, non ?

R - Pour le moment, rien n'est acquis. Il y a beaucoup d'incertitudes, il doit retrouver la confiance qui l'animait quand tout allait bien. Il y a des jours où il arrive à mettre quelques briques, même une seule, un peu de ciment, et il y aura des jours où il ne mettra rien. Mais l'important est qu'il n'y ait pas une partie du mur qui s'écroule pour ne pas avoir à reconstruire de nouveau."

Q - Vous vous êtes fixé des objectifs ?

R: - Dans sa situation, ce ne sont pas des objectifs de classement. La première chose est d'être en état de jouer. Il a mal partout comme beaucoup de joueurs, mais il doit garder sa fraîcheur psychologique qui permet d'affronter les difficultés.

France gouvernement

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