Qui l’eût cru ? Novak Djokovic n’a pas fait le poids ce vendredi dans une Rod Laver Arena suffocante face à un Jannik Sinner à un niveau jamais-vu. Au-delà d’être historique, car il a éliminé le maitre des lieux en demies, une grande première, cette performance lui vaut d’accéder pour la première fois de sa carrière à une finale de Grand Chelem.
L’Italien n’aura perdu qu’un seul set avant cette fameuse finale, et quel set : un tie-break face au numéro 1 mondial, où il a réussi à se procurer une balle de match.
Dimanche, ce sera face à Daniil Medvedev ou Alexander Zverev – qui joueront un peu plus tard ce vendredi –, et on a déjà hâte.
Djokovic à côté de la plaque
Breaké d'entrée, puis double breaké sur son troisième jeu de service, le n°1 mondial passe totalement à côté de son entame de match. Une seule mise en jeu validée, des fautes à la pelle et une attitude physique étonnamment mauvaise, Novak Djokovic a encaissé le premier set 6-1 ! Aucun ace, deux doubles fautes et 15 fautes directes, le Serbe est méconnaissable et cela est à peine mieux dans la deuxième manche.
En effet, Jannik Sinner enchaîne très bien et garde la tête froide face à la défaillance majeure de son adversaire. Cette fois-ci, Djokovic n'est pas breaké d'entrée, mais presque. Encore une fois, l'Italien prend le large, même si le n°1 mondial oppose un peu plus de résistance à 4-2, mais la seconde balle de break est la bonne et Sinner sert alors pour le gain du 2ᵉ set. Sur la seconde occasion, celui-ci mène désormais 2-0 et vient, sans le savoir, de marquer l'histoire du tennis.
L'heure de la révolte ?
Marquer trois jeux ou moins après deux sets, ce n'était arrivé que deux fois jusqu'ici dans la carrière de Djokovic. C'est dire ce qu'il se passe alors sur la Rod Laver Arena… Encore 14 fautes directes, il va falloir faire mieux s'il ne veut pas passer à la trappe.
Et, c'est ce qu'il va réussir à faire dans la troisième manche. Physiquement et techniquement, le Serbe revient dans le match et tient tête à Sinner. Aucun des deux ne fait craquer l'autre et les jeux s'enchaînent jusqu'à 5-5, 40-40 lorsqu'un spectateur fait un malaise. Et, ça réussit à Djokovic, puisqu'il repart par un ace et un filet ensuite. Mais le n°4 mondial ne flanche pas et emmène son ainé au tie-break.
Le n°1 mondial mène notamment 4-2, mais encaisse trois points consécutifs face à un Sinner qui ne se démonte absolument pas. Mais Djokovic résiste à son tour et ça tourne à 6-6 après avoir écarté une balle de match. Ensuite, il est parvenu à convertir sa balle de set et lever le poing en signe de révolte. C'est un tout autre match qui risque alors de commencer.
Sinner sur une autre planète
Début du quatrième set, l'heure, souvent, pour Djokovic de se reprendre et d'annihiler les espoirs de ses adversaires. Sauf que Jannik Sinner ne craque pas. C'est même lui qui s'offre plusieurs balles de break, mais le Serbe ne rompt pas également. Néanmoins, à 2-1, ce dernier ne peut rien faire face à la justesse des coups de l'Italien qui prend les devants et confirme derrière. 4-1, ça sent très bon pour le n°4 mondial.
5-2, ensuite, Djokovic est au pied du mur ! Mais il ne se démonte pas et prend le jeu. 5-3, Sinner sert pour le match. L'occasion probablement idoine de mettre un terme aux espoirs du Serbe.
À 15-15, il fait sa première double faute de la rencontre, mais se rattrape immédiatement par un ace, 30-30, puis 40-30, deuxième balle de match pour l'Italien, qu'il convertit avec brio ! Jannik Sinner est en finale de Grand Chelem pour la première fois de sa carrière, extraordinaire moment pour lui, encore plus en éliminant Novak Djokovic – qui n'avait jamais perdu en demi-finale à Melbourne.
