Il y a tout juste un an, il avait impressionné le public parisien et le monde du tennis après avoir battu cinq membres du top 10 d'affilée. Hubert Hurkacz (10ᵉ), Andrey Rublev (9ᵉ), Carlos Alcaraz (1ᵉʳ), Félix Auger-Aliassime (8ᵉ) et Novak Djokovic (7ᵉ), chacun d'eux était passé à la trappe face à cette boule d'énergie.
"Avant la finale contre Djokovic, j'étais nerveux, mais surtout très excité, a expliqué l'actuel numéro 6 mondial à L'Équipe, la semaine passée. (...) J'avais un plan de jeu très clair en tête. Et je pensais vraiment pouvoir le battre (3-6, 6-3, 7-5). L'ambiance était extraordinaire. Paris, c'est quelque chose dans ma vie, j'y ai aussi remporté le tournoi juniors de Roland-Garros en 2019, j'ai eu de bons résultats à Roland-Garros (défaite en quarts de finale en 2022 et 2023). Je me sens à l'aise dans cette ville."
Mais voilà, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et beaucoup de choses se sont passées dans la carrière et, plus largement, dans la vie d'Holger Rune. Lui, qui "aime sa réputation" d'enfant terrible des courts, n'a pas réalisé une saison 2023 comme les observateurs – et très certainement lui – espéraient. En Grand-Chelem, le joueur de 20 ans n'a atteint que deux fois les 1/4 de finale - à Roland-Garros et à Wimbledon -, avant une terrible désillusion à l'US Open lorsqu'il a été éliminé au 1ᵉʳ tour.
Boris Becker, pour l'aider à grandir
Très probablement, la blessure, subie au dos, a joué sur sa contre-performance à New-York, alors qu'il a été 4ᵉ joueur mondial durant cinq semaines durant l'été. En Masters 1000, les résultats n'ont pas non plus été à la hauteur de ce que l'on attend de ce "diamant brut" du tennis mondial.
Seulement deux finales, à Monte-Carlo et à Rome, toutes deux perdues contre Rublev, puis Medvedev. Sa défaite la plus "cruelle" était celle dans la Principauté, chez lui. Car il était "tout proche de gagner" et il a eu le sentiment de "donner le match" à son adversaire. Mais nul doute que cela lui a servi d'expérience.
Alors après une saison faite de haut et de bas pour Holger Rune, où en est-il dans sa carrière, un an après son sacre à Paris sur Novak Djokovic ? Séparé de Patrick Mouratoglou, qui le coachait depuis septembre 2022, le Danois est désormais entraîné par l'ex-numéro 1 mondial Boris Becker, l'ancien coach de la légende serbe.
"C'est un très bon choix, a affirmé le 24 fois champion de Grand-Chelem, lorsqu'il a été interrogé sur le sujet. Boris est une légende. Il comprend si bien le jeu. C’est un homme incroyablement intelligent, posé et sûr de lui. Holger est un jeune joueur qui s’est imposé dans le Top 10. C’est une chose de percer et c’en est une autre de gagner des Grands Chelems. Il est en train d'apprendre (...).
"Holger (Rune) a un énorme potentiel, le potentiel de gagner un Grand Chelem, sans aucun doute. Boris est un ami très cher, je suis donc très heureux de le voir revenir sur le circuit en tant qu’entraîneur. Ce ne sera pas agréable et confortable pour moi de l’avoir dans le box opposé, si je joue contre Holger. Mais je l’aime beaucoup, lui et sa famille."
Vous l'aurez compris, il ne fait aucun doute que pour les joueurs du circuit, Holger Rune a le potentiel pour se hisser dans le top-3 d'ici à quelques années – voir quelques mois -, aux côtés d'Alcaraz et Sinner. Rempli d'atouts dans un jeu leste, vif et percutant, le Danois connaît les prochaines étapes qu'il doit traverser pour devenir un vainqueur de Grand-Chelem. Voilà pourquoi il a décidé de collaborer avec Boris Becker.
"Qu'est-ce qui pourrait me faire dire que j'ai accompli quelque chose ? Quand j'aurai gagné beaucoup de titres du Grand Chelem". Le message est clair pour celui qui a du mal à accepter de perdre. Et c'est là que l'Allemand va devoir travailler pour en faire un meilleur joueur de tennis : savoir canaliser les émotions. Mouratoglou a fait progresser Holger Rune en tant que personne sur le court. Christensen, son coach de toujours, s'est occupé de la base, de sa technique. Boris Becker devra créer un grand champion.
L'actuel numéro 7 mondial a fait le nécessaire ces dernières semaines pour être de nouveau à 100 % et soigner son dos. C'est à présent chose faite, après avoir reçu les traitements nécessaires. Le Danois, alors qu'il rencontrait des difficultés au moment de servir, a enfin retrouvé ses sensations d'antan. Pourquoi pas ainsi tenter quelque chose de sympa à Paris-Bercy ?
