Grande première aujourd'hui pour Giovanni Mpetshi Perricard. À 20 ans, le Tricolore avait réalisé une superbe semaine à Lyon, battant quelques noms ronflants comme Lorenzo Sonego et Alexander Bublik pour atteindre la première finale ATP de sa carrière. Le dernier obstacle s'annonçait néanmoins comme le plus corsé, en la personne de Tomas Martin Etcheverry, grand spécialiste de la terre battue. 

Le premier jeu donne le ton du match : 7 minutes, 4 balles de break sauvées par le Français ! La donne est assez simple : si Mpetshi Perricard ne passe pas sa première, il est en danger. Et ce qui devait arriver arriva au cinquième jeu. Le Tricolore sauvait deux nouvelles balles de break, mais ne pouvait pas boucher toutes les fuites. Et logiquement, l'Argentin passait devant.

Le début d'une période difficile pour le Français, qui devait même sauver trois balles de double break. Mais il retrouvait son rythme, tenait l'échange, et faisait des merveilles avec son revers à une main. Conséquence immédiate, un débreak, et un momentum qui se renversait. Surprenamment solide à l'échange, il prenait l'ascendant sur un Argentin qui multipliait les fautes, et contre toute attente, il raflait quatre jeux d'affilée et le premier set. 

Le revers de la médaille, c'est une baisse d'intensité coupable dès la reprise. Moins de premières balles, moins de lourdeur dans la frappe, et la sanction a été immédiate. Un break, puis un deuxième, et l'impression que Etcheverry jouait enfin au niveau qui est le sien, celui d'un Top 30. En une demi-heure et une montagne de retours gagnants, l'Argentin pliait la manche et poussait Giovanni Mpetshi Perricard au troisième set. 

De plus, il récupérait l'avantage de servir en premier. Il fallait donc retrouver sa première pour le Français, ce qu'il faisait pour tenir en respect son rival. Les jeux de service s'écoulaient paisiblement, le Tricolore faisait pleuvoir les premières balles à plus de 220 kmh, mais ne parvenait pas à se montrer menaçant sur service adverse. Néanmoins, s'il parvenait à pousser son rival au tiebreak, cela pouvait tourner à son avantage. 

Mais il allait faire mieux que cela, puisqu'à 5-5, il mettait une pression dingue sur son adversaire, multipliait les balles de break, et parvenait à ses fins sur une merveille d'amortie. Ne restait plus qu'à conclure sur son service, mais pas facile avec le bras qui tremble. Une double faute et une volée caviardée plus tard, direction le jeu décisif. 

La tension sur le court était alors incroyable. Beaucoup de fautes de par le fait de jouer "petit bras", mais c'est Giovanni Mpetshi Perricard qui avait la main, avant de rater un smash qui l'aurait vu mener 5-2 de manière incroyable. Mais il ne laissait pas Etcheverry passer devant, et se procurait une balle de match, en sauvait une, puis concluait enfin 6-4, 1-6, 7-6 (7). Un premier titre qui en appelle d'autres, et la confirmation d'un grand talent.