Sara Curtis, prodige de la natation italienne, a déjà bien grandi

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Sara Curtis, prodige de la natation italienne, a déjà bien grandi

Sara Curtis en avril.
Sara Curtis en avril.MARCO BERTORELLO/AFP
À 17 ans, Sara Curtis fera ses débuts olympiques à Paris : la nouvelle sensation de la natation italienne fait déjà preuve d'une étonnante maturité, dans les bassins et en dehors.

Dans un pays dirigé par le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni, où des joueurs de football sont régulièrement victimes d'insultes racistes dans les stades, Sara Curtis, fille d'un père italien et d'une mère nigériane, se considère chanceuse. "J'ai la chance de n'avoir jamais été confrontée (aux insultes racistes), mais si je devais rencontrer quelqu'un qui me considère comme un problème, je n'en ferais rien", assure-t-elle à l'AFP.

"Quand on regarde mon sport, on ne peut pas nier qu'il n'y a pas beaucoup de nageurs noirs, mais ce n'est pas quelque chose qui me dérange", poursuit l'adolescente qui s'entraîne à Savigliano, dans le Piémont (nord-ouest de l'Italie).

Si elle n'a encore ni le palmarès ni le renom de la légende Federica Pellegrini, championne olympique 2008 du 200 m nage libre et multiple médaillée mondiale, il n'est peut-être qu'une question de temps avant la quadruple championne d'Europe juniors devienne une… cible.

Dans un livre publié en août 2023, un général réputé en Italie, Roberto Vannacci, qui fait partie des candidats aux élections européennes du parti d'extrême droite de Matteo Salvini, s'en est ainsi pris à la star du volley italienne, d'origine nigériane, Paola Enogu. "Paola Enogu est de nationalité italienne, mais il est évident que ses traits ne représentent l'italianité", a-t-il notamment écrit.

"Je détestais nager"

"Quand j'entends ce genre de déclarations, cela me fait rire, pour être honnête, cela montre qu'on est un peu en retard" en Italie, explique la nageuse qui s'est aussi essayée au basket.

"Ce qu'est un sportif est indépendant de la couleur de sa peau. Ces commentaires ne m'affectent pas et ne m'affecteront jamais", insiste Sara Curtis.

Elle préfère se concentrer sur sa carrière qui a franchi un cap en 2023, lorsqu'elle a participé à son premier rendez-vous seniors, les Championnats d'Europe en petit bassin où elle a remporté deux médailles d'argent en relais (4x50 m nage libre, 4x50 m mixte).

Depuis, elle a établi en avril dernier un nouveau record d'Italie du 50 m nage libre en grand bassin (24:56, soit 16/100ᵉ de mieux que le précédent record) et du 50 m dos en petit bassin (26:08, nouveau record du monde juniors). "Je ne m'y attendais pas, certainement pas à ce stade de la saison (...) C'était un super chrono, j'avais l'impression de voler, c'était génial", se souvient-elle.

Si elle a "grandi en passant tout son temps dans l'eau", ses débuts dans une piscine, à l'âge de deux ans, ne laissaient pas présager qu'elle participerait aux JO 2024 (21 juillet-6 août). "Ce dont je me souviens de mes premières séances quand j'étais petite est que j'avais vraiment froid et que je détestais nager" dit-elle en souriant.

Sous le regard de son entraîneur Thomas Maggiora, Sara Curtis se projette déjà au-delà des JO 2024 de Paris, en pensant à Los Angeles dans quatre ans. "Mon but est de progresser, aussi bien physiquement que mentalement, car les Jeux olympiques ont toujours été un rêve pour moi", explique-t-elle.

"Les JO de cette année étaient un objectif, mais un peu distant et difficile à atteindre. Y participer sera super (...) C'est sans doute trop tôt pour parler de médaille. J'ai des plus grandes ambitions à terme, mais viser une demi-finale ou une finale à Paris serait déjà bien", conclut la spécialiste des épreuves de sprint.

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