Saïd Chabane jette l'éponge, la crise s'accentue au SCO d'Angers

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Saïd Chabane jette l'éponge, la crise s'accentue au SCO d'Angers
Les Angevins à l'échauffement avant le match à Lens.
Les Angevins à l'échauffement avant le match à Lens.Profimedia
Mis en examen pour agressions sexuelles, le propriétaire du SCO d'Angers Saïd Chabane a quitté son poste, une démission annoncée mercredi qui accentue encore un peu plus la descente aux enfers de la lanterne rouge de la Ligue 1.

Empêtré dans une succession d'affaires, couplée à une situation sportive catastrophique dans son club, le dirigeant, en poste depuis son rachat du club en 2011, a cédé sa place à son fils Romain qui sera assisté d'un président délégué, Teddy Kefalas, aux commandes du SCO.

"Le 21 mars 2023, lors d'un conseil d'administration, le président Saïd Chabane a remis sa démission. Le propriétaire d'Angers SCO décide ainsi de prendre de la hauteur et de céder sa place à son fils Romain Chabane", a indiqué dans un communiqué le club qui a fêté son centenaire en 2019. Kefalas "aura en charge les aspects opérationnels. Sa prise de fonction prendra effet à partir du 1er avril 2023", a précisé le SCO.

Chabane (58 ans), entrepreneur local à la tête notamment d'une entreprise de charcuterie, a vu s'accumuler ces derniers temps les déboires aussi bien sur qu'en dehors des terrains. Mis en examen pour agressions sexuelles aggravées depuis 2020, il se dirige vers un procès alors que six jeunes femmes qui étaient ses salariées au moment des faits dénoncés, dont quatre au SCO, ont porté plainte contre lui.

Dans le football, il vit une saison noire après avoir été l'artisan de la réussite spectaculaire d'Angers, passé rapidement de l'anonymat de la Ligue 2 à un statut de pensionnaire solide de l'élite, finaliste de la Coupe de France en 2017. Sa spécialité ? Acheter des joueurs inconnus, les aguerrir avant de les revendre cher comme il l'a fait avec Karl Toko-Ekambi, Nicolas Pépé ou Jeff Reine-Adelaïde.

Fronde des supporters

Le limogeage du directeur sportif Olivier Pickeu en 2020 et d'une série d'autres collaborateurs, qui valent au club un abonnement aux prud'hommes, puis la séparation avec l'entraîneur emblématique Stéphane Moulin l'année suivante ont précipité la chute inexorable d'Angers, obligé de vendre l'été dernier une bonne partie de son effectif en raison de sérieuses difficultés financières.

La saison 2022-2023 s'est avérée absolument catastrophique. L'équipe, qui n'a plus gagné un match depuis septembre, compte seulement 10 points avant la réception de Nice dimanche pour la 29e journée, et est quasiment condamnée à la relégation en L2. Cet hiver, le SCO, déjà sans illusions sur son avenir en L1, s'est d'ailleurs résolu à laisser filer deux des héros du Maroc au Mondial 2022, Sofiane Boufal (Al-Rayyan) et Azzedine Ounahi (Marseille), afin d'engranger un peu de liquidités.

Le marasme s'est accentué début mars avec la démission de l'entraîneur Abdel Bouhazama, pour avoir tenu des propos sexistes en soutien à un joueur poursuivi pour agression sexuelle.

De quoi provoquer la fronde des supporters, dont plusieurs dizaines ont manifesté à l'appel des Ultras du Kop de la Butte 1992 (KDLB) le 12 mars devant le stade, avant le match contre Toulouse en championnat, pour dénoncer la gestion du club en scandant "Direction, démission !" et en collant des affiches "Fiasco d'Angers, dégagez tous".

Chabane "s'est enfermé dans son rôle de président autoritaire, licenciant le personnel en désaccord avec ses méthodes et plaçant des personnages aussi insupportables qu'incompétents à des postes clés, pourvu qu'ils lui soient aveuglément fidèles", avaient auparavant dénoncé les Ultras du KDLB.

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