Le diagnostic est donc le pire possible : rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche pour Romain Ntamack. L'ouvreur français est inéluctablement forfait pour la Coupe du monde à domicile. Et ses performances, autant que sa complémentarité avec Antoine Dupont, vont beaucoup manquer au XV de France.
Fort heureusement, depuis quelques années, plusieurs ouvreurs de bon niveau ont émergé en France. Suffisant pour représenter des options de remplacement crédibles ? Tour d'horizon.
Le plus attendu : Mathieu Jalibert
Il fut un temps pas si lointain où l'on se disait "ah, en 2023, ça va être dur de choisir entre Ntamack et Jalibert". Depuis, le Toulousain est indiscutable et le Bordelais a été cantonné au rôle de finisseur. Un rôle qui semble lui convenir au niveau du jeu, puisque ses 20-25 minutes à fond sont souvent assez pertinentes.
Mais la logique voudrait que, quand le titulaire se "pète", le remplaçant attitré prenne sa place. Une logique que Jalibert devrait sans doute chantonner aux oreilles du staff. Cependant, il existe une solution de repli qui le laisserait comme impact player...
Le plus cohérent : Antoine Hastoy
...Car depuis son arrivée à La Rochelle en 2022, la progression d'Hastoy est linéaire. Il s'est installé dans le fauteuil de 10 à La Rochelle avec aplomb, menant les Maritimes sur la route du doublé européen et à quelques encablures d'un premier sacre national.
Bon buteur, bon animateur, sentant bien le jeu, Antoine Hastoy a de plus pour lui de jouer en club avec Tawera Kerr-Barlow qui présente quelques similitudes au niveau du jeu avec Dupont. Désormais habitué du groupe France, il a clairement une carte à jouer, surtout si le staff le teste samedi contre les Fidji.
Le plus petit jeu : Joris Segonds
C'est un nom qui peut surprendre. Un nom qui a en soi peu de chances de sortir du chapeau. Joris Segonds est indiscutable à l'ouverture du Stade Français depuis plusieurs années. Mais il est connu pour un point en particulier : ses grands talents de buteur.
Deuxième meilleur réalisateur du Top 14 l'an dernier (à un point de Finn Russell), son pied est une arme mais il n'amènerait sans doute pas l'animation et le jeu de mouvement prôné par Fabien Galthié. Il pourrait cependant apparaitre comme troisième ouvreur.
Le plus nouvelle génération : Hugo Reus
C'est lui, l'un des nouveaux visages du rugby français. Reus était l'ouvreur des U20 tricolores champions du monde en juillet. En retenant Louis Bielle-Biarrey et Émilien Gailleton, Galthié a prouvé qu'il n'avait pas peur de retenir de très jeunes joueurs. Et ses qualités de meneur d'hommes ont été révélées cet été. Néanmoins, il part de loin, n'a pas assisté à la préparation et a tout l'avenir pour jouer avec le XV de France. Assez improbable.
Le plus retour vers le passé : Camille Lopez
Un sélectionneur a besoin de certitudes et sa charnière en était une belle. En sélectionnant Camille Lopez, Galthié ramènerait un ouvreur à l'expérience inestimable, qui sort en plus d'une saison monstrueuse sous le maillot des modestes Bayonnais. Osera-t-il ? Car ce serait synonyme de retour en arrière que de sélectionner un joueur à 28 sélections qui n'a finalement jamais été indiscutable en Bleu. Une grosse cote.
Mentions : Louis Carbonnel, Anthony Belleau, Antoine Gibert, Matéo Garcia
