Les Français
28 joueurs sur les deux tableaux et plus personne après deux tours. En double et en junior, le bilan est tout aussi morose. Caroline Garcia n'était pas dans les meilleures conditions et n'a pas pu retrouver son niveau de la fin d'année 2022. Chez les hommes, les promesses Arthur Fils, vainqueur à Lyon, et Luca van Assche ont été écartées par Alejandro Davidovich Fokina, une valeur sûre qui montre le chemin à parcourir.
40 ans après la victoire de Yannick Noah, 23 ans après celle de Mary Pierce, la France n'a toujours pas trouvé la clef pour performer sur la durée au plus haut niveau. Tout change dans les instances et, finalement, rien ne semble changer fondamentalement.
L'ambiance générale
C'est certainement l'air du temps et l'ère de la diversification des revenus pousse aux évolutions. Reste à savoir si cela est vertueux. Le problème des loges est un serpent de mer qui ne veut toujours pas être solutionné. Les marques continuent d'inviter des "influenceurs" dont l'unique utilité est de poster sur les réseaux sociaux, reléguant le tennis au second plan. Le public a franchi un cap dans le manque de retenue, confondant le tennis avec le football. Enfin, l'apparition d'une fanfare sur les courts principaux est probablement la pire idée possible. D'ailleurs, elle n'était pas présente pour les finales, ce qui témoigne bien de cette volonté de remplir le vide par du bruit comme si cela donnait de l'épaisseur.
Le mélange des genres est-il pertinent ? Chaque sport a son ambiance spécifique. Si vous voulez vous comporter comme dans un stade de football, allez voir du football. Si vous voulez des peñas, de la feria du Sud-Ouest et de l'Ovalie, allez voir du rugby. Roland-Garros peut être populaire comme ce fut le cas toute la semaine de qualifs, par exemple, sans pour autant basculer dans la facilité vulgaire comme ce fut le cas lors d'Arthur Rinderknech-Taylor Fritz et dans les sifflets versatiles entendus sur les courts, le plus souvent sans raison.
Les night sessions
Les joueurs et les joueuses veulent davantage de médiatisation et prize money mais renâclent au moment de participer aux nights sessions qui ont été inventées précisément pour générer plus de revenus. Chez les hommes comme chez les femmes, les candidats ne se bousculent pas et beaucoup demandent à ne pas y participer.
La quinzaine a très bien démarré avec une victoire épique de Gaël Monfils sur Sebastián Baez et puis plus rien de notoire ou presque. Le concept est aussi face à un problème organisationnel : peut-on proposer un match féminin, avec le risque que cela dure moins d'1h30 ? Peut-on proposer deux matches avec le risque que cela se termine à des heures indues ? La quadrature du cercle.
Le tournoi masculin
C'est tout le paradoxe d'une édition historique qui s'achève sur le 23e Grand Chelem de Novak Djokovic mais qui n'a pas proposé beaucoup de pics émotionnels. Si le tournoi féminin a proposé de grands matches, son pendant masculin a été indolore. Très peu de matches à suspense insoutenable (Monfils-Baez, Rune-Cerúndolo et c'est à peu près tout). Le sommet que devait constituer la 1/2 finale entre Carlos Alcaraz et "Djoko" a accouché d'une souris et les deux premiers sets n'ont pas atteint des sommets tennistiques non plus.
La disqualification de Sato
Miyu Sato a été au centre des débats pendant quelques heures après sa disqualification en double. Involontairement, elle a lancé une balle sur une ramasseuse de balle qui a fini en larmes, plus sous le choc que par la douleur provoquée. Peu importe que ce fut de la maladresse, l'arbitre a puni la Japonaise et sa partenaire Aldila Sutjiadi : match perdu. Marie Bouzkova et Sara Sorribes Tormo ont été sortie au tour suivant. Et Sato a remporté le double mixte avec Tim Puetz.
