Il y a dans une saison des matches qui comptent plus que d'autres et ce Rennes-Lens en fait partie. Bretons, 50 points, et Artésiens, 7 unités plus haut, ont la Ligue des Champions en ligne de mire. Une victoire serait aussi importante d'un point de vue comptable que psychologiquement.
Pour le Stade Rennais, elle est même indispensable, au risque de voir Monaco s'échapper et Lille le dépasser. Vainqueur du PSG au Parc des Princes (2-0) juste avant la trêve, le club rouge et noir a fait fort. De quoi nourrir des ambitions mais aussi de montrer ses capacités dans les matches au sommet. "C’est un visage, un degré d’investissement et de concentration, que l’on doit être capable d’afficher neuf fois sur dix, a martelé Bruno Genesio en conférence de presse d'avant-match. Ça ne veut pas dire que l’on gagnera tous les matchs mais on sait qu’on en gagnera beaucoup si on est dans cet état d’esprit". L'enchaînement des trois prochaines journées (Lens, Lyon, Reims) montrera si Rennes a les moyens de se hisser sur podium.
L'équation est quasiment la même pour les Lensois qui recevront Strasbourg, bien engagé sur le chemin du maitien mais pas encore sauvé, et iront à Paris affronter le leader avant d'accueillir Monaco. "C’est une longue dernière ligne droite qui nous attend, a constaté Franck Haise. Il va falloir de la constance, de la régularité mais aussi du calme. L’année passée, nous avions terminé par une série de 8 matchs sans défaite mais notre position n’était pas la même. Aujourd’hui, être là avec les gros morceaux du championnat, cela montre que l’on a un rôle à jouer".
Défense en forme contre intensité collective
Pour le Stade Rennais, en dépit des absences longues durées de Martin Terrier et Adrien Truffert, et celles, momentanées de Xeka et Christopher Wooh, il faudra imposer son jeu et faire sauter du RC Lens, meilleure défense de Ligue 1. "C’est une équipe qui met beaucoup d’intensité, qui est très généreuse dans les efforts", a rappelé Genesio qui n'a pas oublié que son équipe a perdu à l'aller, fin août, à Bollaert-Delelis (2-1). Pour contrer ce jeu à haute intensité, il pourrait de nouveau aligner une défense à 3 pour densifier son milieu, avec la sécurité que représente Steve Mandanda dans les cages : "j’ai souvent dit que j’étais un entraîneur pragmatique et non pas dogmatique. J’essaie, dans la mesure du possible, de tirer le meilleur du potentiel de mes joueurs. C’est un système qui, à l’heure actuelle, correspond plutôt bien au degré de forme des uns et des autres". Cependant, il a prévenu que repasser à 4 derrière n'était pas à exclure, sachant que Warmed Omari est de retour. "C’est une équipe qui joue beaucoup de duels, qui est très impactante, a synthétisé Genesio. Elle joue dans un système bien rodé depuis quelque temps".
Devant, Benjamin Bourigeaud, formé à La Gaillette, sera le maître d'oeuvre offensif, en compagnie d'Amine Gouiri et Arnaud Kalimuendo, très attendus pour cette affiche cruciale alors que Jérémy Doku sera bel et bien disponible.
Côté lensois, la formule reste inchangée et si leurs adversaires n'ont encaissé qu'un seul but lors des 5 derniers matches, celui de Sead Kolasinac lors de la défaite au Roazhon Park contre l'OM (1-0), les Artésiens disposent de suffisamment d'automatismes pour venir en conquérants. Après une série de 3 matches sans succès, les victoires à Clermont (4-0) puis contre Angers (3-0) ont redonné de l'élan. "Cela fait trois saisons que nous sommes dans le top 10, souvent dans les cinq premiers, et certains joueurs connaissent les matchs à enjeux, a affirmé Haise. Il faut garder la ligne de conduite des 36 derniers mois et conserver notre exigence quotidienne. Tout ce que l’on a obtenu jusqu’à présent ne nous a pas été offert, donc il faudra donner encore beaucoup pour avoir des résultats".
Pour les deux clubs, cette première foulée doit servir de marche-pied pour un objectif partagé : le podium du championnat. Avec une victoire, Lens éliminerait quasiment Rennes de la course. Et avec le match nul concédé par l'OM contre Montpellier vendredi soir (1-1), les Sang-et-Or arriveront en Bretagne le couteau entre les dents pour revenir à hauteur des Olympiens.
