À l'impossible nul n'est tenu et, sur la pelouse de Charléty rendue encore plus impratiquable par le déluge, Saint-Étienne a concédé le nul (0-0) contre le Paris FC. Après trois victoires consécutives, c'est un petit coup d'arrêt pour les Verts qui en sont au même point : 4e du championnat. À la différence près qu'Angers, 2e compte à présent 7 longueurs d'avance après son succès lundi contre l'AC Ajaccio (3-1) et que Caen, 5e, est désormais ex-aequo avec 42 unités.
Auxerre poursuit aussi une série d'invincibilité, autrement plus longue que celle de Saint-Étienne : sa dernière défaite remonte au 6 novembre contre Guingamp (2-1). Depuis, les Icaunais en sont à 14 journées sans perdre. Pour autant, en 2024, l'AJA peut nourrir quelques regrets avec trois victoires et 5 nuls. Tenue en échec par Bastia (1-1) et Valenciennes (0-0), elle voit revenir le SCO à une victoire et un revers à Geoffroy-Guichard à 10 journées de la fin pourrait avoir des conséquences contre un concurrent direct.
Efficacité à retrouver, affront à effacer
En conférence de presse, Christophe Pélissier a mis son groupe face à ses responsabilités car même si l'écart avec le 3e, Laval, est confortable (7 points), rien n'est encore assuré : "j'ai dit aux joueurs que j'attendais le match référence à l'extérieur en 2024. J'aimerais qu'on le fasse à Saint-Etienne mais on sait que notre adversaire va nous pousser dans nos retranchements. Un match de football est toujours un rapport de force et, sur les deux derniers matches -surtout sur le dernier, on l'a perdu".
Cet état d'esprit combattif est partagé par Olivier dall'Oglio. Le coach stéphanois est conscient que jouer à domicile est un avantage mais que cela nécessite aussi un surplus d'activité car tous les clubs veulent repartir du Forez avec un bon résultat : "on a des adversaires qui veulent battre Saint-Étienne. On a ce statut à défendre, ce n’est pas toujours facile". Alors quand le leader revient là où il avait validé sa montée il y a presque deux ans au terme d'un barrage achevé par une séance de tirs au but irrespirable, il faut gagner, même s'il est "hyper-favori à la montée" pour reprendre les termes d'ODO.
Néanmoins, Dylan Batubinsika a voulu relativiser la portée de cette 28e journée, tout en rappelant qu'il restait du chemin : "c’est un match important, mais ce n’est pas la finale de notre championnat. Après cette rencontre, il restera 10 journées. Il faudra, quoi qu’il arrive, continuer à avancer et faire le job pour atteindre notre objectif. On vise la montée oui, mais elle peut s'obtenir via les deux premières places ou grâce aux play-offs". Pour la motivation, aucun problème : la déroute à l'aller (5-2) est toujours en mémoire. "pour nous-mêmes, notre amour propre et nos supporters, on a envie de se racheter et de produire un gros match ce samedi, a appuyé le défenseur. On sait aussi que ça fait douze matches que l’ASSE n’a pas gagné contre Auxerre".
Largement meilleure attaque de Ligue 2 avec 51 buts (Angers en a inscrit 41, Saint-Étienne 31), Auxerre affronte la meilleure défense (23 buts pris contre 26 pour l'AJA, 3e dans ce domaine). Mais avec un but inscrit lors des deux derniers matches contre des mal classés, il y a un besoin pressant de retrouver la réussite, ce qu'a confirmé Elisha Owusu : "il faut trouver les solutions, ça passe déjà par la réussite et l'efficacité. Il faut garder notre état d'esprit et continuer. On ne fait pas de mauvaises performances, mais on n'a pas encore le facteur chance...mais ça va venir".
Aussi bien d'un côté comme de l'autre, une victoire élargirait le champ des possibles et rapprocherait des objectifs du début de saison.
