Le mercato à Marseille, c'est toujours inattendu et foutraque, surtout dans les derniers jours. Alors que Vitinha était sur la rampe de lancement en direction de la Ligurie et du Genoa, une autre nouvelle, moins espérée par les supporters, a déboulé : l'OM cherchait à pousser Jonathan Clauss vers la sortie avant le gong du 1er février ! 

20 passes décisives depuis son arrivée

S'il s'est révélé au poste de piston droit à Lens, l'Alsacien est plus à l'aise dans une défense à 4. Il a été le grand bénéficiaire de l'arrivée de Marcelino García Toral, adepte du 4-4-2, et qui lui a permis de revenir en Équipe de France, lui qui a manqué le train pour le Qatar car l'OM jouait en 3-5-2 avec Igor Tudor. 

Après bien des tâtonnements, Gennaro Gattuso s'est momentanément fixé sur un 3-5-2, faute de mieux. Contre Monaco (2-2), contraint par les absences, le coach olympien a retrouvé son 4-3-3. À la 35e minute, Clauss s'est plaint du genou et a été remplacé. Une attitude qui a manifestement irrité le Calabrais et les dirigeants. Grand pourvoyeur de centres et de passes décisives (20 depuis son arrivée il y a 18 mois dont 8 toutes compétitions confondues cette saison), Clauss a donc été invité à partir dès cet hiver, à la surprise générale. Lui et son entourage ne voulait pas en entendre parler, sauf offre mirobolante. Alors que le Bayern paraissait intéressé, c'est Sacha Boey qui est arrivé. Du coup, une place s'est libérée à Galatasaray mais le trentenaire est bel et bien resté à Marseille alors que l'OM avait contacté des intermédiaires pour convaincre soit Lorenz Assignon et Rennes soit Zeki Çelik et la Roma.

Illisible

Pompier pyromane, l'OM a dû éteindre son propre incendie, avec Gattuso dans le rôle d'un Canadair qui n'a pas spécialement eu envie de calmer les choses, l'air de rien comme il en a l'habitude : "je crois en la bonne foi du joueur. J’ai beaucoup parlé avec lui depuis le début de saison. Il a beaucoup joué, je ne peux pas mettre en doute si quelqu’un a mal ou pas. On est exigeants avec nous-mêmes. Il est resté avec nous, il regarde de l’avant. S’il le mérite, il jouera. Je ne mets pas en doute son professionnalisme, il sait ce que j’attends de lui. Ce n’est pas un problème de professionnalisme, c’est l’exigence que l’on doit avoir envers nous-mêmes, le club, les supporters. Ce n’est pas un problème concernant Clauss. Son cas est clos. Je ne peux pas me plaindre de la volonté, de l’engagement de mes joueurs. Il peut arriver, un jour, qu’un joueur soit moins engagé mais cela arrive".

Pablo Longoria sait se montrer très persuasif quant il faut exfiltrer un joueur. Il vient d'ailleurs de le prouver avec Vitinha quand bien même c'est lui qui a déboursé une somme record pour le Portugais il y a tout juste un an. Néanmoins, quel pouvait bien être l'intérêt de pousser vers la sortie l'un des joueurs les plus fiables de l'effectif, qui plus est dans un vestiaire en manque d'expérience et de cadres ? Le mystère reste entier.

Alors que le vestiaire olympien a été vidé pendant plusieurs semaines à cause de la CAN, que les pépins physiques sont nombreux, le club s'est rajouté un problème avec Clauss qui pourrait vivre des semaines délicates vu la remise en cause de son statut. Plus que jamais, la stratégie de Longoria est opaque et bien difficile à décrypter. À se demander si lui-même est capable de l'expliquer...