RCDE STADIUM - Le Barça est champion d'Espagne à 4 journées de la fin et vu toutes les péripéties que le club blaugrana a connu depuis plusieurs mois, c'est un petit exploit. Le 27e sacre national a eu lieu sur la pelouse de l'Espanyol. Une célébration trop festive au goût de certains : des supporters très énervés ont envahi la pelouse, les joueurs et le staff sont partis en 4e vitesse vers le tunnel tandis que les stadiers ont contenu tant bien que mal ce chaos de plusieurs minutes.
Affaire réglée en 45 minutes
Un derbi de Barcelone n'est pas un match comme les autres dans la cité comtale et celui de dimanche était peut-être le dernier avant au moins une saison. La météo a longtemps hésité toute la journée entre la pluie et le soleil, comme une allégorie des positions diamétralement opposées entre l'Espanyol et le FC Barcelone. Le sort du match a été vite scellé quoique la petite histoire retiendra que le Barça a encaissé un but à la dernière seconde avant de célébrer officiellement le titre.
L'affaire était entendue depuis la première période et le baroud d'honneur perico aura été honorifique mais trop tardif. Pourtant, l'afición perica a voulu croire en son destin lorsque Joselu, dès la 12e seconde a tenté sa chance, sans cadrer. Après tout, le RCDE avait accroché son rival au Camp Nou le 31 décembre dernier (1-1)...
Mais déjà, le Barça avait mis a marche avant. Sur le côté droit, Jules Koundé débordait pour centrer en retrait en direction de Pedri, certes seul mais imprécis au moment d'ajuster Fernando Pacheco (6').
La 2e fut la bonne pour le Barça. Irrésistible côté gauche, Alex Baldé centrait au cordeau pour Lewandowski qui n'avait plus qu'à couper pour ouvrir le score (11'). Le chemin vers le titre s'ouvrait et tout les Blaugranas allaient s'y engouffrer. Passeur, Baldé s'est mué en buteur. Dans la surface, Pedri hésitait pour centrer avec l'angle ouvert mais, voyant l'espace devant lui, le Canarien a préféré s'enfoncer pour centrer au 2e poteau en direction du latéral gauche une nouvelle fois plus rapide qu'Óscar Gil. Une réalisation que n'aurait pas renié Jordi Alba... (20').
Les insultes anti-Barça se sont tues et ont été remplacées par des appels à la démission des dirigeants pericos, alors que l'Espanyol compte désormais 4 points de retard sur Valladolid. Cela n'a eu guère d'effet. À la 40e minute, Raphinha servait Robert Lewandowski pour le 3-0.
Très peu sollicité, Marc-André ter Stegen finissait d'écoeurer l'Espanyol quand il a sorti une frappe à bout portant de son ancien coéquipier Martin Braithwaite (45').
L'atmosphère commençait à se tendre sérieusement et la tentative non cadrée de Joselu a fait passer un court frisson dans les gradins (50'). Évidemment insuffisant, surtout que Frenkie de Jong, dans un fauteuil, a trouvé la tête de Koundé, parti dans le dos de Javi Puado (53'). 4-0 : l'addition commençait à être salée pour l'Espanyol.
Coupable défensivement, Puado a réparé son erreur. Lancé à la limite du hors-jeu, avec un passage à vide de Joselu, l'attaquant perico a glissé un ballon piqué parfait par-dessus ter Stegen (73'). Ce regain de forme a permis à Joselu d'ajouter un but, alors que les Culés sur le terrain regardaient leurs coéquipiers qui trépignaient sur le banc (90+2').
Une célébration dans le chaos
Joueurs et staff du Barça ont fêté la conquête d'un titre très loin d'être écrit en début de saison. Une célébration trop ostensible pour les spectateurs encore présents dans les gradins. Une partie des ultras pericos ont alors enjambé la ballustrade pour envahir le terrain, provoquant la fuite des Blaugranas dans le tunnel.
L'ire des supporters s'est prolongée plusieurs minutes et les griefs se sont adressés à leurs dirigeants. Destins opposés pour les deux clubs barcelonais. Le Barça pense déjà à la saison prochaine et leur effectif pour aborder les joutes européennes dans les meilleures conditions tandis que l'Espanyol se destine à une nouvelle descente en Segunda.
