Se faire une place sur les podium au milieu de Tadej Pogacar, Mathieu van der Poel, Wout van Aert et Remco Evenepoel relève quasiment de la quadrature du cercle. Pourtant, les Français ont obtenu de beaux résultats pendant ces classiques de printemps.
Christophe Laporte : le nouveau nº1 français
Sa victoire sur Gand-Wevelgem a fait couler beaucoup d'encre en Belgique. Parti dans un Baracchi improvisé avec son leader van Aert, le Varois a été récompensé de son abnégation et de son implication. WVA ne lui a pas disputé le sprint, ce qui a fait bondir Eddy Merckx, Johan Museeuw et Tom Boonen, trois outremangeurs de courses d'un jour. Un cadeau que regrettera peut-être un jour le Belge, surtout que sa campagne 2023, sans virer au fiasco, n'a pas été à la hauteur des attentes. C'est finalement son lieutenant qui a été le plus aux fleurs, puisqu'il a aussi gagné À Travers La Flandre (ATLF) quand le Flamand s'est seulement contenté de l'E3. Laporte avait déjà montré ses bonnes jambes dès le Het Nieuwsblad où il a grandement contribué au succès de Dylan van Baarle avant de prendre la 3e place. Le début du printemps de la Jumbo-Visma augurait une razzia : il n'en a finalement rien été. Lors de Paris-Roubaix, Laporte a crevé dans la Trouée d'Arenberg et a terminé 10e à plus de 4 minutes de MVDP, sans pouvoir aider van Aert lui-même victime d'une crevaison dans le Carrefour de l'Arbre.
Son bilan :
3e du Het Nieuwsblaad
13e de Milan-San Remo
23e de l'E3
1er de Gand-Wevelgem
1er d'À Travers La Flandre
14e du Tour des Flandres
10e de Paris-Roubaix
Valentin Madouas : toujours placé
Souvent placé, le coureur de la Groupama-FDJ tourne autour d'une belle victoire mais la concurrence est plus rude que jamais. Sur les Strade Bianche, il n'y avait rien à faire face à Tom Pidcock et la 2e place conquise à Sienne a très bien lancé sa campagne. Le Breton a signé plusieurs accessits : 8e de l'E3, 11e de l'Amstel Gold Race et 5e de Liège-Bastogne-Liège. Évidemment, on aurait le voir aux avant-postes sur le Tour des Flandres dont il était un outsider mais, malade, il avait dû abandonner. Une valeur sûre du contingent tricolore.
Son bilan :
2e des Strade Bianche
8e de l'E3
28e d'À Travers La Flandre
Abandon sur le Tour des Flandres
11e de l'Amstel Gold Race
24e de la Flèche wallonne
5e de Liège-Bastogne-Liège
Dorian Godon : devant la révélation des Ardennaises
La Flèche brabançonne a souri aux Français avec 4 Tricolores dans le Top 5. Dans le final, Dorian Godon s'est retrouvé avec Ben Healy, qui a empilé les bons résultats en début de saison (3e du Trofeo Calvia, 3e de la semaine internationale Coppi et Bartali avec une victoire d'étape, 1er du GP Industria & Artigianato, 5e du Tour des Pays de la Loire). L'Irlandais qui, de son propre aveu sprinte comme un fer à repasser, n'a eu aucune chance pour déborder le coureur de 26 ans.
La suite, néanmoins, a été complètement en la faveur d'Healy avec une 2e place sur l'Amstel Gold Race (où Godon a abandonné) et une 4e sur la Doyenne.
Cofidis : l'union fait la force
À 24 ans, Axel Zingle s'impose comme l'une des futures têtes d'affiche sur les classiques. Vainqueur de la Classic Loire Atlantique à la mi-mars, l'Alsacien a terminé 12e d'À Travers La Flandre, 5e de la Flèche brabançonne et 10e de l'Amstel Gold Race. Arrivé dans le groupe des Alexander Kristoff, John Degenkolb, Nils Politt, Iván García Cortina, Sep Vanmarcke et Jasper Stuyven avec plus de 6 minutes de retard sur Pogacar, le natif de Mulhouse a tout pour basculer parmi les meilleurs dès l'année prochaine.
Hormis Zingle, d'autres Français de la Cofidis se sont distingués : Alexis Renard, 7e de Gand-Wevelgem, Victor Lafay, 6e de la Flèche wallonne et Guillaume Martin, 6e de Liège-Bastogne-Liège. Sans oublier la 8e place de l'Allemand Max Walscheid sur Paris-Roubaix qui complète le tableau d'ensemble positif de l'équipe nordiste.
Romain Bardet : des Ardennaises satisfaisantes
Hormis le diptyque Faun Ardèche Classic et Faun Drôme Classic, l'Auvergnat s'est aligné sur des courses à étapes (Tour des Alpes-Maritimes et du Var, Paris-Nice et Tour de Catalogne) avant d'arriver à Huy. Présent dans le final de la Flèche wallonne (9e), il termine 15e de la Doyenne dimanche en arrivant dans un groupe de 9 réglé par Patrick Konrad (8e) devant Mattias Skjelmose (9e après sa 2e place de la Flèche wallonne), Marc Hirschi (10e), Michael Woods (12e) et Giulio Ciccone (13e).
Une campagne brève mais satisfaisantes pour coureur de la DSM alors que se profile le Tour de Romandie, sa dernière course avant le Tour de France.
Julian Alaphilippe : printemps pourri
À l'image de tout le Wolfpack, "Loulou" n'a pas existé en tant que leader. Entre sa chute de l'an dernier sur la Doyenne, son Covid long et son manque de jambes alors que sa victoire du la Faun-Ardèche Classic augurait un printemps aux premières loges, rien n'était en sa faveur et son équipe n'a pas été au niveau non plus. Coéquipier de luxe pour Evenepoel dimanche sur Liège-Bastogne-Liège après avoir dû déclarer forfait sur les deux premières Ardennaises, il s'est plié à ce rôle de bonne grâce. La question n'est pas de savoir s'il a déçu mais plutôt de considérer s'il pourra se relancer lors de la 2e partie de saison, sachant que Patrick Lefevere lui met la pression et qu'il lui rest encore un an de contrat à honorer.
Son bilan
43e des Strade Bianche
11e de Milan-San Remo
Abandon sur l'E3
29e d'À Travers La Flandre
51e du Tour des Flandres
86e de Liège-Bastogne-Liège
Benoît Cosnefroy : printemps pourri (bis)
À l'image d'Alaphilippe, le leader d'AG2R-Citroën n'a pas été protagoniste. Le Cherbourgeois n'a signé que deux Top 10, sur des courses de moindre envergure : le trophée Laigueglia (8e) et la Flèche brabançonne (3e). Pour le reste, il n'a pas eu d'influence, notamment sur les Ardennaises abordées malade et conclues par une anonyme 54e place à Liège.
Son bilan :
63e du Het Nieuwsblad
8e du Trophée Laigueglia
92e de Milan-Turin
22e de Milan-San Remo
46e de l'E3
16e du Tour des Flandres
3e de la Flèche brabançonne
21e de l'Amstel Gold Race
Abandon sur la Flèche wallonne
54e de Liège-Bastogne-Liège
