Plus

La Tunisie, rien à perdre et tout à gagner

Mis à jour
La Tunisie, avec Wahbi Khazri en capitaine, n'a rien à perdre et tout à gagner au Mondial.
La Tunisie, avec Wahbi Khazri en capitaine, n'a rien à perdre et tout à gagner au Mondial. Profimedia
Derrière la France et le Danemark qui seront les favoris du Groupe D, la Tunisie est en embuscade pour se qualifier pour les ⅛ de finale de la Coupe du Monde.

Pour la 6e fois de leur histoire, les Aigles de Carthage sont conviés à la compétition, au terme d’un parcours de qualification toujours aussi périlleux dans la zone Afrique. Après une CAN jugée décevante et achevée en ¼ de finale, Mondher Kebaier a été écarté de son poste de sélectionneur. Son adjoint Jalel Kadri (50 ans) a pris sa suite fin janvier alors que le barrage final contre le Mali se profilait. Un changement qui a été validé au mois de mars puisque, pour la première fois, la Tunisie enchaîne deux qualifications à la Coupe du monde de manière consécutive. 

Pour son entrée en lice le 22 novembre, les Tunisiens auront fort à faire contre le Danemark, récent double vainqueur des Bleus en Ligue des Nations (2-1 au Stade de France, 2-0 à Copenhague). Dans une position d’outsider, ils n’ont rien à perdre. 

La Tunisie a fait partie des dernières sélections à publier sa liste de joueurs convoqués pour disputer le Mondial, seulement huit jours avant son entrée en lice dans la compétition. Jusqu’à présent, un groupe composé de 16 joueurs évoluant en Afrique et dans le Golfe persique effectue un stage de préparation en Arabie Saoudite avec, en perspective, un galop d’essai contre l’Iran mercredi 16 novembre à Doha. 

Le sélectionneur national a fait le choix d’amener 4 gardiens de but et si Wahbi Khazri, Naïm Sliti, Montassar Talbi et le très prometteur Hannibal Mejbri seront bien présents, ce ne sera pas le cas de l’ailier clermontois Saîf-Eddine Khaoui.

En juin dernier, la Tunisie a montré un état de forme très rassurant lors de la Kirin Cup, remportée aux dépens du Chili (2-0) puis du Japon (3-0). Après une 3e victoire consécutive acquise contre les Comores (1-0), le Brésil a mis fin à la belle série au Parc des Princes (5-1), même si l’expulsion de Dylan Bronn à la 42e minute a forcément limité les conclusions à tirer de ce match de gala. 

Forces

Hormis cette nette défaite contre la Seleçao qui rêve d’une 6e étoile mondiale, la Tunisie a fait preuve d’une solidité défensive remarquable depuis la nomination de Kadri. Lors des 7 derniers matches disputés précédemment, les Aigles de Carthage n’avaient pas encaissé le moindre but. Un indice quant à leurs automatismes dans le secteur défensif, alors que le 4-3-3 principalement utilisé (7 fois sur 8 depuis mars) est tourné vers l’avant. Cette solidité pourrait être la clef des ambitions tunisiennes, la qualité de la défense faisant souvent la différence dans ce style de tournoi. 

Autre particularité de la Tunisie : sa capacité à déjouer les pronostics. Lors de la dernière CAN, elle s’est extirpée sans gloire de son groupe avant de s’offrir le Nigeria, pourtant l’un des favoris au titre, dès les ⅛ de finale.

Faiblesses 

Le parcours de la Tunisie témoigne à la fois d’une faculté à répondre aux attentes, mais aussi à se faire peur. Lors de la phase de groupe, les Aigles de Carthage ont eu du mal à finir le travail en subissant une défaite contre la Guinée Equatoriale puis en concédant le nul contre la Mauritanie. À l’occasion du barrage, alors que le succès acquis au Mali les mettait dans une position idéale (1-0), le match retour à Radès a été source de tension qui s’est achevé dans le soulagement (0-0). Des performances qui font écho aux péripéties rencontrées lors de la CAN puisque les Aigles de Carthage ont terminé troisièmes de leur groupe et c’est au moment où ils sont apparus comme favoris, contre le Burkina Faso en ¼ de finale, qu’ils se sont fait surprendre. Dès lors, c’est contre les Socceroos qu’ils seront les plus attendus lors du 2e match.

XI idéal (4-3-3) : Ben Saïd - Maâloul, Ghandri, Talbi, Dräger - Laïdouni, Chaaleli, Ben Romdhane - Msakhi, Sliti, Jaziri

Prédiction 

La Tunisie n’a rien à perdre et c’est précisément pour cela qu’elle fait figure de prétendante à la qualification. Le match contre le Danemark constituera un très bon indicateur des ambitions de l’équipe, sachant que le pays scandinave est peut-être bien le vrai favori du groupe D. Le calendrier offrira aux Aigles de Carthage un duel contre l’Australie qui pourrait conditionner le reste de l’aventure avec, en cas de victoire, l’opportunité de disputer une finale contre la France.