Dans une Bay Arena en fête, le Bayer Leverkusen est devenu champion d'Allemagne pour la première fois de son histoire, rompant avec la malédiction du "Neverkusen", souvent placé (2e de Bundesliga en 1997, 1999, 2000, 2002, 2011 et finaliste malheureux de la Ligue des Champions en 2022) mais jamais gagnant.
Boniface, un penalty pour l'Histoire
Suivi de près par Stuttgart, ex-aequo, le Bayern n'a pas pu "priver" le club de Leverkusen de sa célébration devant son public. Seul le Werder pouvait retarder l'inéluctable mais, face à une équipe invaincue depuis le début de saison toutes compétitions confondues et toujours en lice sur trois tableaux, la tâche était ardue. Et finalement insurmontable.
Dès la 8e minute, le Werkself s'est procuré une première occasion avec Piero Hincapié à la réception d'un centre venu de la droite signé Nathan Tella. Vigilant, Michael Zetterer a repoussé l'échéance.
Le Werder a tenu moins d'une quart d'heure. Coupable d'une faute sur Jonas Hofmann, Julian Malatini a provoqué un penalty logique sifflé après intervention de la VAR. Même si Zetterer est parti du bon côté, il n'a pas pu empêcher Victor Boniface de transformer la sentence et de célébrer sa 11e réalisation de la saison (25e).
Le plus dur était fait, les agapes se rapprochaient. Sans une intervention salvatrice de Milos Veljkovic, Hofmann aurait converti une offrance d'Amine Adli (35e). Et quand ce n'est pas un joueur du Werder, c'est la transversale qui a refusé le but du break à Adli (38e).
À la pause, la supériorité du Bayer ne faisait aucun doute, avec 2,14 xG contre 0,17 aux Werderaner.
Xhaka et Wirtz, finesse et puissance
Au retour des vestiaires, Florian Wirtz est entré à la place d'Adli. Peu entreprenant offensivement, le Werder a tenté de loin au retour des vestiaires. Leonardo Bittencourt, à 25 mètres, a essayé mais son ballon était trop centré pour surpendre Lukas Hradecky (51e).
C'était évidemment insuffisant pour infléchir la dynamique. Plusieurs fois impliqué sur des offensives du B04 et sur sa dernière action, Boniface a fixé la défense et servi Granit Xhaka. Sans contrôle, le Suisse a expédié une frappe délicieuse du gauche imparable (60e).
La liesse pouvait s'emparer du stade ! Servi par Patrik Schick sur son premier ballon, Hofmann a manqué un but tout fait, mais le Tchèque était hors-jeu (63e). Le 3e but est arrivé 5 minutes plus tard. Wirtz a récupéré la balle plein axe, avec aucun défenseur pour le presser : son coup de canon sous la barre a fait vrombir la Bay Arena (68e).
Les vagues déferlaient dans le camp du Werder, incapable de freiner l'allégresse du nouveau roi de Bundesliga. Zetterer a mis en échec Schick (71e) puis Jeremie Frimpong (72e).
Le Bayer a parachevé son succès avec un doublé de Wirtz, parti à la limite du hors-jeu avant d'ajuster Zetterer (83e). Ce 4e but a provoqué un début d'envahissement de terrain, contenu par les joueurs eux-mêmes. Le match s'est achevé dans les effluves de fumigènes rouges. Wirtz s'est offert un triplé à la dernière minute et provoqué un nouveau mouvement de foule. Même s'il restait une poignée de secondes, l'arbitre a attendu la fin de la 90e minute pour siffler la fin du match et le début du délire collectif.
Cinq journées avant le terme, le Bayer Leverkusen est sacré champion d'Allemagne et ce n'est qu'un début car il reste encore la Coupe et la Ligue Europa à aller chercher. Et si, en l'espace d'une seule saison, le "Neverkusen" devenait le "Foreverkusen" ?
