Dernière marche pour l'équipe de France masculine de handball à l'Euro. Après une compétition durant laquelle les Bleus seront passés par tous les états, il était l'heure de reconquérir le titre européen. Mais pour cela, il fallait sortir vainqueur du grand classique du hand mondial face au Danemark, et pourquoi pas prendre un ascendant psychologique en vue des Jeux Olympiques.
Une finale, cela se joue sur des détails, mais aussi sur le fait de saisir les occasions. Si Hugo Descat prend l'ascendant sur jet de 7 mètres, Emil Nielsen se met tout de même rapidement en évidence dans les cages danoises. Comme souvent, les Bleus sont en difficulté sur les remises en jeu rapides, mais la percussion de Ludovic Fabregas au coeur du jeu donne le change.
Néanmoins, les Bleus commencent à multiplier les fautes, et les suspensions pour 2 minutes commencent à pleuvoir. Pourtant, ils restent au contact de Danois qui semblent sur courant alternatif. Mais les Bleus ne sont pas efficaces au tir, entre parades et manque de précision. Le Danemark est la première équipe à prendre trois buts d'avance, porté par un Mathias Gidsel percutant, et il faut attendre près de 20 minutes pour voir la première parade de Samir Bellahcene.
Une fois lancé, le portier tricolore ne s'arrête plus, et le trou est rapidement comblé, forçant un temps mort danois. Subitement, les Scandinaves déjouent, ne mettent pas un but pendant 7 minutes, mais le jeu accélère enfin peu avant la pause. Les deux équipes trouvent du rythme offensivement, mais ce sont les Bleus qui font enfin une bonne impression. Cela est notamment dû à l'entrée d'Elohim Prandi, toujours impactant, et cela permet à la France de rentrer à niveau aux vestiaires (14-14).
Contre la Suède, les Bleus étaient totalement passés à côté des dix minutes suivant la pause. Cette séquence là n'est guère plus concluante. Certes, la France ne prend pas un aussi gros éclat, mais elle balbutie tout de même son handball. Mais les Tricolores limitent les dégâts, et repartent à l'assaut de la cage danoise, restant au contact de Danois parfois géniaux, quelquefois à court d'idées. Comme Dika Mem, qui n'a toujours pas mis le moindre but après 45 minutes.
À ce moment-là, les Bleus sont courts de deux buts. ll ne reste que 15 minutes et la situation est tendue. Ils ont retrouvé de l'efficacité en attaque, mais ne parviennent plus à faire des stops défensifs, concédant beaucoup de 7 mètres qui permettent à l'éternel Mikkel Hansen de se mettre en évidence. Le temps s'égrène et l'écart reste le même, cela commence à sentir mauvais.
Mais il suffit d'un tir raté pour donner une balle d'égalisation, qui est bonifiée par Fabregas à 8 minutes du terme. Les Danois commencent à trembler, et Kentin Mahé met enfin les Bleus devant sur jet de 7 mètres. Sans forcer leur handball, les Français mettent la main sur le match. Le moment choisi par Niklas Landin pour tempérer tout ça avec une parade décisive devant Dylan Nahi, permettant à Mikkel Hansen de distribuer les ogives. Retour au score nul à 3 minutes du terme, le suspense est insoutenable.
Sauf que les Bleus cafouillent une possession décisive, mais stoppent les Danois en suivant, et Ludovic Fabregas va chercher le but qui envoie tout le monde en prolongation, puisque la dernière possession ne donnera rien (27-27). Une issue finalement logique entre deux équipes tellement proches. Les Bleus ont dominé l'exercice contre les Suédois, mais les circonstances étaient totalement différentes.
Les défenses sont alors totalement resserrées, et ce sont les bras qui font la différence. Les Danois exposent leur puissance de feu, mais le jeu collectif est français, et une action bien léchée envoie un Fabregas incroyable égaliser juste avant la fin de la première période. Le moment choisi par Dika Mem pour enfin débloquer son compteur buts, avec un doublé salvateur qui met les Bleus proches du sacre.
Mais le Danemark ne renonce pas, notamment un Mikkel Hansen qui redevient meilleur buteur de l'histoire de la compétition. Un dernier obus signé Elohim Prandi viendra mettre fin au suspense pour une victoire 33-31. 10 ans après, les Bleus sont champions d'Europe de nouveau. Et ce n'est que justice, tant ils sont toujours aussi forts quand il le faut. À six mois des Jeux Olympiques, le message est clair : les Bleus sont toujours là.
