Les choses sérieuses commençaient enfin pour l'équipe de France masculine de handball. Deux matchs à gagner pour reconquérir le titre de champion d'Europe. Première marche ce soir contre la Suède, un adversaire bien connu qui se mettait sur le chemin des Bleus pour la quatrième demi-finale européenne ou mondiale consécutive, avec un bilan en sa faveur. Une rude bataille était donc attendue.
Si Nedim Remili ouvre rapidement le score, les Suédois répliquent en collant un 3-0 grâce à la montée en tension rapide d'Andreas Palicka dans les cages. Pas de quoi effrayer les Bleus, qui semblaient s'attendre à ce genre de scénario, et qui recollent rapidement. Notamment parce que Samir Bellahcene démontre pourquoi le staff a raison de lui faire confiance dans les buts français.
Ainsi, malgré une double infériorité numérique, les Bleus sont les premiers à prendre trois puis quatre buts d'avance, grâce à une belle aisance sur jet de 7 mètres. La France déroule, les Suédois sont impuissants et coulent à pic, restant muets pendant neuf minutes. Au quart d'heure de jeu, le mal est fait (11-5), mais les Suédois n'entendent pas renoncer aussi facilement, et trouvent des solutions au moment ou les Français connaissent un premier temps faible.
Mais cela ne dure pas longtemps. Les Bleus sont supérieurs, Dika Mem est en feu, et la France conserve son matelas de sécurité. Hugo Descat assure sur la ligne, Samir Bellahcene est royal dans les cages (7/18) et à la pause, la France est sur les rails d'une nouvelle finale internationale (17-11).
Bien évidemment, il ne faut pas s'attendre à ce que la Suède rende les armes facilement. Le réveil scandinave se matérialise par un 3-0 initial avant que les Bleus ne se réveillent. Malgré tout, la dynamique est suédoise, et la France a le malheur de perde Valentin Porte sur blessure. Les Scandinaves sont revenus à un but, et l'on sent poindre l'énervement sur le banc français.
Après 9 minutes, Jonathan Carlsbogard égalise et tout est à refaire pour les Bleus. La France s'applique alors à ne pas laisser passer sa rivale devant. Mission accomplie, puisqu'un 3-0 redonne de l'air aux Tricolores, sauf que Palicka a remis ses habits du dimanche pour empêcher les Bleus de s'échapper de nouveau. À 15 minutes du terme, la France est tout juste devant (21-20).
La tension est palpable à Cologne, l'attaque tricolore est totalement aphone, et même sur jet de 7 mètres, plus rien ne rentre. Les Suédois ont plusieurs occasion de passer devant, et Felix Claar y parvient enfin à neuf minutes du terme. C'est l'état d'urgence, les Scandinaves font la course en tête, Palicka est intraitable, et la Suède prend deux buts de marge. La désillusion est proche.
Les Bleus tentent de faire parler l'expérience, mais Palicka est trop fort sur 7 mètres. La défaite semble inéluctable, mais un dernier marcher suédois offre un ultime ballon aux Bleus. L'impensable se produit alors, sur un dernier 9 mètres alors que le chrono est écoulé, Elohim Prandi envoie un missile pleine lunette et va arracher une prolongation terrible pour les Suédois, mais miraculeuse pour les Bleus (27-27).
La tension n'est pas redescendue, mais les Bleus veulent profiter de ce cadeau pour enfoncer la tête de la Suède dans le sable. Rapidement, ils prennent deux buts de marge contre des Suédois encore groggy. Dylan Nahi se met alors en évidence et après la première moitié de la prolongation, les Bleus sont là (30-28). Reste à finir le travail.
Rémi Desbonnet prend les choses en main dans les cages, finissant d'écoeurer les attaquants suédois. Le match a choisi son camp, plus rien n'arrête les Bleus dans ce genre de situation. La France s'impose finalement 34-30 et verra la finale de l'Euro. Une victoire incroyable en terme de scénario, qui démontre une nouvelle fois la force mentale des Bleus. Dimanche, le premier titre européen depuis dix ans sera dans le viseur, et peu importe l'adversaire, les Tricolores seront prêts.
