C’est l’affiche la plus alléchante des quarts de finale de la Ligue des champions : Manchester City, tenant du titre et grand favori pour s’imposer une deuxième année consécutive, affronte le grand Real Madrid, deuxième grand élu des bookmakers pour glaner la coupe aux grandes oreilles, mais, outsider face au club anglais. Si à la fin, il n’en restera plus qu’un, les deux équipes se disputeront la belle dans leurs confrontations directes, après une victoire des Madrilènes en 2021-2022 et une autre des Mancuniens en 2022-2023.
Pour l’occasion, le Santiago Bernabéu devrait suivre le mouvement "¡El 9, todos de blanco!" (Le 9, tous en blanc !), message qui est apparu ces derniers jours sur les réseaux sociaux invitant le public à s’habiller en blanc pour l'occasion. Un message qui rappelle également ceux des fameuses remontadas aux débuts des années 2010, quand le Real Madrid lançait des appels aux "quedadas", les réceptions du bus par les supporters à l’entrée du stade. C’est dire à quel point ce match est le plus important de la saison pour les Merengues.
Loin d’être favori ? Attention, danger !
Quand on dit que le Real Madrid n’est pas favori, c’est bien entendu dans cette double confrontation face au tenant du titre, Manchester City. La leçon qu’avaient infligée les hommes de Pep Guardiola à ceux de Carlo Ancelotti la saison dernière à l’Etihad restera dans les mémoires comme l’une des performances des plus abouties d’une équipe en Europe. 4-0, c’est le score qu’avait mis City au Real, après 90 minutes de possession, de pressing total, de récupération de ballon très haut et d’une justesse technique comme très rarement, nous avions pu voir.
Mais réitérer l’exploit semble impossible, tellement elle avait été parfaite. Aussi, celle-ci met forcément les Citizens sur un piédestal avant de jouer les Madrilènes, une position d’outsiders accueillie de la meilleure des façons par les Espagnols. À chaque fois que le Real Madrid n’est pas favori, c’est là où, historiquement, il est le plus dangereux. Aussi, Ancelotti et son staff ont tiré des enseignements de cette fameuse rencontre. Ces derniers ont d’ailleurs eu neuf jours entre leur dernier match de Liga et l'aller face à City pour préparer l’affrontement au mieux.
Tactiquement, chaque détail a été étudié par Davide Ancelotti, Francesco Mauri et Simone Montanaro : en fonction de quelle défense centrale sera choisie, comment garantir la meilleure solidité ? Quel plan pour Haaland ? Comment mettre Toni Kroos dans les meilleures dispositions ? Faut-il favoriser les transitions et le bloc bas ou assurer un contrôle du ballon une fois celui-ci récupéré ? En bref, beaucoup d’interrogations, une longue semaine de travail réalisée et un groupe qui devrait être le plus optimal possible pour tenter de prendre sa revanche.
Tchouaméni ou Nacho en défense centrale ?
Si le Real Madrid n’est pas favori, ce n’est pas simplement dû à la rencontre de la saison passée. C’est aussi à cause des difficultés rencontrées cette saison qui lui a fait perdre certains joueurs clés, notamment en défense centrale. David Alaba absent, Éder Militão pas totalement remis, le sujet principal côté Real Madrid est de savoir qui d’Aurélien Tchouaméni ou de Nacho Fernández sera titularisé aux côtés d’Antonio Rüdiger.
Un débat qui a été un long sujet de discussion en interne entre Ancelotti et son staff. Et même si c’est l’Italien qui aura le dernier mot, nul doute que ce dernier aura écouté les versions de chacun de ses membres pour trancher.
Alors qu’apporte l’un et l’autre ? S’il a ce côté bagarreur et travailleur, Nacho ne traverse pas sa meilleure saison du côté de Concha Espina. Ses performances sont en dents de scie, voire plus mauvaises que bonnes, et beaucoup de fois ses erreurs ont coûté des buts aux siens.
Tchouaméni, lui, repositionné en urgence suite aux besoins de l’équipe, a assuré à chaque fois qu’il a joué défenseur central. Son assurance balle au pied permet au Real d’avoir une relance propre de derrière. Son sens de l’anticipation lui permet de réaliser peu de fautes et de récupérer pas mal de ballons. Aussi, sa taille, pourrait être un facteur qui ferait pencher la balance pour lui. 1,87 m contre 1,80 m pour Nacho, face à un attaquant comme Erling Haaland, ça compte. Tout comme sur les coups de pied arrêtés, que ce soit défensifs ou offensifs. Le Real Madrid doit profiter de toutes les opportunités pour marquer, et ça peut passer par les corners ou les coups francs.
Le meilleur moment pour affronter ce Manchester City ?
Cette rencontre, beaucoup l’auraient annoncé pour une potentielle finale, ou en demi-finales si les deux équipes se seraient retrouvées dans la même partie du tableau. Finalement, le tirage au sort en aura voulu autrement, et c’est en quarts de finale que les deux grands favoris doivent s’affronter. Maintenant, une autre question qui a fait débat en Espagne était de savoir si celui-ci était le moment opportun pour jouer contre City.
Et nul doute que les conclusions étaient plutôt positives. Au regard de la forme, le Real Madrid semble un chouïa de plus dans une meilleure dynamique que les Anglais, qui peinent cette saison à dominer leur championnat comme cela a pu être le cas la saison passée.
Aussi, par rapport au calendrier, le Real Madrid a eu la chance d’avoir neuf jours de repos grâce au week-end du 6 avril réservé à la finale de la Copa del Rey. De l’autre côté, en pleine lutte acharnée pour le titre, Manchester City a dû affronter Arsenal, Aston Villa et Crystal Palace en une semaine. Ont-ils laissé des plumes ? Arriveront-ils dans les meilleures dispositions physiques pour jouer un quart aller au Santiago Bernabéu ? Réponse ce mardi soir, à 21h00, en direct sur Canal+ Foot et RMC Sport.
