A son procès, Saïd Chabane (Angers) nie toute agression sexuelle

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A son procès, Saïd Chabane (Angers) nie toute agression sexuelle
Saïd Chabane en mars 2023.
Saïd Chabane en mars 2023.AFP
Il écarte les accusations des plaignantes et regrette une présomption d'innocence "insignifiante": Saïd Chabane, ex-président et actuel propriétaire du club de football d'Angers (L2), a nié ce lundi devant le tribunal correctionnel les agressions sexuelles dont l'accusent sept femmes.

Saïd Chabane, 59 ans, est jugé jusqu'à mardi pour des agressions sexuelles "commises par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction".

La première plainte avait été déposée en janvier 2020 par une salariée du SCO d'Angers. Elle dénonçait des faits survenus selon elle quelques mois plus tôt lors d'un voyage à Madrid auquel participaient plusieurs employés.

D'après la jeune femme, 25 ans à l'époque, Saïd Chabane lui avait caressé la cuisse lors d'un trajet en taxi, avant de prendre sa main et de la placer sur son sexe en érection. Il lui avait ensuite touché, selon elle, les fesses et la poitrine lors d'une séance de shopping en tête à tête, à laquelle elle n'avait "pas pu ni osé dire non".

"Ce n'est pas moi, ce n'est pas moi", répète Saïd Chabane à la barre.

Lorsque la présidente lui demande pourquoi, selon lui, la plaignante a donc porté plainte, il répond : "Je ne sais pas. Je ne sais pas. C'est la question que je me pose depuis quatre ans. Je ne sais pas."

"Machisme" 

"J'ai déposé plainte pour éviter que ce comportement ne se reproduise sur d'autres femmes. J'ai déposé plainte de moi-même, sans aucune autre pression", déclare la plaignante.

La jeune femme a affirmé avoir "fait une croix sur (son) avenir professionnel" à la suite de son dépôt de plainte, précisant travailler aujourd'hui dans un secteur sans rapport avec ses études en marketing sportif.

Une autre plaignante explique avoir été agressée alors qu'elle était seule avec Saïd Chabane dans les bureaux du club. D'après elle, Chabane lui a massé les épaules puis touché la poitrine alors qu'elle était assise à son poste. Il l'a ensuite enlacée en caressant ses fesses, a-t-elle précisé dans sa plainte.

"Je ne me suis jamais retrouvé seul en tête à tête avec elle", a répondu le prévenu à la barre.

Les sept plaignantes étaient salariées du club ou de son entreprise de charcuterie au moment des faits dénoncés, entre 2014 et 2019.

L'une d'elle a évoqué lors de l'audience une "ambiance de machisme" au sein du club à l'époque. "On m'avait conseillé de ne pas rester seule avec (Saïd Chabane)", a-t-elle ajouté.

"Coupable désigné" 

En costume et cravate, Saïd Chabane avait pris la parole dès l'ouverture de l'audience pour dénoncer une "présomption d'innocence devenue insignifiante".

"Je suis condamné depuis février 2020 (date de sa mise en examen, NLDR). J'ai fait face à une campagne virulente, j'ai fait l'objet de SMS de menace, de pressions (...) Dans la société actuelle, être un homme prétendument de pouvoir fait de vous un coupable désigné", a-t-il déclaré à la barre.

Propriétaire du SCO d'Angers depuis 2011, Saïd Chabane s'est décrit comme un homme "parti de zéro", "directif" et "exigeant" mais qui n'a jamais entretenu de rapport de "domination" avec ses employés.

Empêtré dans une succession d'affaires et une situation sportive catastrophique, Saïd Chabane avait cédé sa place de président du club à son fils Romain, au mois de mars.

Arrivé à la tête du club et dans son capital en 2011, il a été l'un des principaux acteurs du spectaculaire redressement du SCO sur le plan sportif durant les années suivantes, avec notamment un retour en L1 en 2015.

Relégué au terme de la saison 2022-2023, le SCO a redressé la tête. En tête de la Ligue 2 après 18 journées, il est l'un des favoris pour l'accession à la Ligue 1 en mai.

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