Après avoir soulevé le stade à la 86ᵉ minute lors de sa sortie, Warren Zaïre-Emery s'est pressé d'aller fêter sa performance XXL avec les Ultras à la fin du match. Un instant de communion avec celui qui a déjà gagné les cœurs de ses coéquipiers, des observateurs et des supporters. Dix-sept ans et déjà taulier. Cela pourrait être le nom d'une série ou d'un documentaire Canal + qui retraceraient les origines du Titi jusqu'à l'arrivée de Luis Enrique à Paris.
À ses côtés, Manuel Ugarte, footballeur international uruguayen de 22 ans, arrivé cet été en provenance du Sporting Portugal, et dont le coût du transfert a fait jaser. Deux mois plus tard, on peut facilement avouer que les 60 millions d'euros en valaient la peine. Cela faisait longtemps que Paris n'avait pas compté sur un joueur si habile et efficace à la récupération. Dans un tout autre registre, le dernier en date est Blaise Matuidi.
Les figures de l'ombre
Longtemps orphelin de ses irremplaçables Thiago Motta et Blaise Matuidi, le PSG a – peut-être –, enfin trouvé ces joueurs qui manquaient tant à son effectif. Quoi qu'il en soit, le club de la capitale peut se targuer d'avoir fait du bon boulot cet été. Que ce soit dans le recrutement de ses joueurs, que de son coach, mais aussi dans l'intégration de nouvelle recrue fétiche et de sa pépite adorée. Le potentiel est bel et bien présent, le futur n'est plus qu'à être écrit.
Dimanche soir, Warren Zaïre-Emery a prouvé – encore une fois –, pourquoi il est titulaire au Paris Saint-Germain à tout juste 17 ans. Récupération, impact physique sur ses vis-à-vis, jeu en percussion. Le Natif de Montreuil donne l'impression d'être un joueur confirmé de Ligue 1. Le plus impressionnant pour ce jeune garçon est sa capacité à se mesurer physiologiquement à des adultes. Le Titi n'a pas froid aux yeux et il saisit la chance que Luis Enrique lui donne.
"Il est proche de nous. Il nous fait des séances vidéos et il réalise des entretiens individuels. Il est là pour nous, tout simplement. Il nous donne des conseils et il veut qu'on se crée des relations très rapidement", a avoué le jeune homme en zone mixte dimanche dernier. La vie est belle sous la houlette du natif de Gijón. Warren Zaïre-Emery est utilisé à bon escient et même s'il sait qu'il doit "continuer à s'améliorer", son adaptation avec son nouveau coéquipier se fait naturellement. "Maintenant, à côté de moi, j'ai de très bons milieux, a-t-il ajouté. Je pense à Manu (Ugarte)... Il est fou, il récupère beaucoup de ballons (rires). C'est un grand plaisir de jouer avec lui."
Effectivement, le Français et l'Uruguayen prouvent qu'ils sont faits pour jouer l'un avec l'autre. Plus du genre à se projeter, le joueur de 17 ans n'hésite pas à se propulser vers l'avant lorsqu'il le peut. Avec Ugarte, il sait que ses arrières sont couverts. C'est lui qui délivre la passe décisive à Marco Asensio, et ce, en une touche. Pourquoi ? Parce que étant libre de ses mouvements, "WZE" est monté très rapidement et s'est positionné au bon endroit, au bon moment, lorsque Vitinha a lancé la contre-attaque. On le répète : à tout juste 17 ans.
"J'ai aussi des coéquipiers qui m'aident énormément, comme Warren, qui a fait un grand match, a expliqué l'international uruguayen, également en zone mixte. Le fait de réussir à récupérer autant de ballons, c'est aussi grâce à la pression que nous exerçons en groupe. Cela m'arrive souvent de récupérer le ballon, mais Warren aussi le fait souvent. Finalement, le plus important, c'est l'équipe. Notre travail fait du bien au groupe et nous sommes déjà très complémentaires."
Il n'a fallu que trois matches de championnat à Manuel Ugarte pour être adoubé. Dans son registre, il est ce qui se fait de mieux en Europe. Avec Casemiro comme référence dans son rôle, l'Uruguayen de 22 ans, lui, montre avoir des similitudes avec le Brésilien. Un profil qui se fait plutôt rare, notre époque étant marquée, de plus en plus, par des milieux tout-terrain. Et pourtant, sa bonté fait du bien à lui-même et au PSG. Les observateurs ne tarissent pas d'éloges, ses coéquipiers non plus, et son entraîneur encore moins.
"Je ne crois pas qu’il y ait un seul supporter qui n’ait pas aimé ses récupérations de balles ce soir, a déclaré Luis Enrique en conférence de presse après Lens. C’est dû à deux choses : ses qualités individuelles et le fait que l’équipe le mette dans les meilleures conditions pour réaliser ça. Les supporters célébraient ses actions comme des passes décisives et c’est très important pour nous de sentir cela. Il a été super comme lors des deux matchs précédents."
Toujours à faire le sale – mais nécessaire –, boulot, "Manu" est un bienfaiteur. Et, son association avec "WZE" se fait donc naturellement. Les deux hommes font la paire. Et, si Paris avait alors enfin trouvé son duo clé au milieu, tant crucial au bien d'une équipe ? Les Parisiens ont matière à y croire, il ne manque plus qu'à croiser les doigts et à attendre. Car, dans la vie, comme dans une saison, il y a des hauts, mais également des bas dans un collectif. Et, c'est à ce moment-là où ces garçons seront également jugés. Mais, avant cela, place au Groupama Stadium, où ces deux-là veulent à tout prix aider leur équipe à engranger trois points de plus.
