Oui, il est gaucher, oui, il a dépanné en tant que latéral gauche sous les ordres de Carlo Ancelotti au Real Madrid (7 fois), mais ce n'est pas le poste naturel d'Eduardo Camavinga. Surtout, ce n'est pas dans le couloir gauche d'une défense qu'il peut exploiter toutes ses qualités.
Il est vrai que désormais, les latéraux peuvent se transformer en véritable meneur de jeu, en touchant beaucoup de ballons, mais la zone d'influence de Camavinga se trouve au cœur du terrain, dans le rond central principalement. Ses dernières sorties avec les Madridistas nous l'ont définitivement prouvé.
De belles performances avec le Real Madrid
Face au Liverpool FC, il a été bon lors deux deux rencontres, à l'aller et au retour, mais surtout au Santiago Bernabéu. Durant 90 minutes, il a donné l'impression de faire jeu égal avec le niveau affiché par Toni Kroos notamment. Les deux hommes évoluent finalement plus ou moins dans le même registre. L'avantage du Français est son volume de jeu conséquent et supérieur à celui de son coéquipier allemand.
Dans le jeu sans ballon, Camavinga représente parfaitement le profil du milieu de terrain moderne, celui de briller dans le football version 2023. Puis lorsqu'il a le cuir entre ses pieds, il prend de plus en plus d'importance dans les phases de possession du Real Madrid. Cela s'est vu également lors du dernier Clasico, durant lequel il a été l'une des belles satisfactions de son équipe.
Et plus globalement, depuis le début de l'année 2023, le milieu de terrain de 20 ans a beaucoup progressé. On le sent plus mature, plus serein, plus concentré lors des rencontres. Un constat finalement logique pour un joueur qui profite d'un environnement idyllique dans la capitale espagnole, puisqu'il est entouré de très grands joueurs.
Pour l'équipe de France, c'est une très bonne nouvelle, car son profil pourrait s'avérer être une belle ressource pour Didier Deschamps.
Une vraie alternative dans le milieu des Bleus
Malgré le fait qu'il n'ait pas eu le temps ni la véritable opportunité de se montrer face aux Pays-Bas, Camavinga a été utilisé en tant que milieu de terrain par son sélectionneur, signe que rien n'est figé. Pourtant, ce dernier avait précisé qu'il avait appelé le natif de Cabinda afin de l'utiliser en tant que latéral gauche.
Sauf qu'au regard des performances de Théo Hernandez, il apparaît clair que notre protagoniste ne risque pas de jouer beaucoup de minutes à ce poste... et tant mieux pour lui. Car si l'on regarde la "concurrence" au milieu de terrain, Camavinga a une vraie plus-value à apporter.
Youssouf Fofana présente un profil plus travailleur, moins porté vers la surface adverse - même s'il sait le faire -, Jordan Veretout semble plus loin dans la hiérarchie en raison de son statut et de son niveau, Képhren Thuram semble encore un peu trop tendre pour le très haut niveau - et c'est normal, car on ne l'attend pas encore avec les Bleus -, et les deux derniers, Adrien Rabiot et Aurélien Tchouaméni ont démontré de très belles choses sous Deschamps, mais n'ont pas le même apport offensif que Camavinga.
En fait, celui formé à Rennes est capable de faire davantage de choses avec ballon face au jeu. Il est plus créatif, meilleur dribbleur, doté d'une meilleure vision de jeu et détient ce profil de détonateur. Il peut être une superbe rampe de lancement, par la passe, pour Kylian Mbappé ou Randal Kolo Muani, à l'image de ce qu'il fait en club à l'égard d'un certain Vinicius Jr.
In fine, nous ne sommes pas en train de dire qu'Eduardo Camavinga mérite d'être un indéboulonnable du milieu des Bleus, en revanche, il a le potentiel pour le devenir à moyen et long terme. Mais surtout, il est en train de nous donner de vraies raisons d'y croire, au regard de ces dernières sorties sous le maillot du Real Madrid. Réponse peut-être ce lundi en Irlande.
