Coup d'envoi des 8e de finale de la CAN avec une affiche déséquilibrée sur le papier. L'Angola était sorti invaincu de la phase de poule et en tête de son groupe, avançant donc en grand favori pour aller chercher un premier quart de finale depuis 2010. Mais la Namibie, qui était sortie des poules pour la première fois de son histoire, n'avait clairement rien à perdre, son tournoi étant déjà réussi.
Et puisqu'une belle opportunité s'offrait aux deux sélections, le début de match a logiquement été rythmé. Mais sans occasions nettes, les deux équipes tentant de jouer dans la profondeur, sans réussite. Sauf que le match bascule après 16 minutes quand Bethuel Muzeu bénéficie d'un ballon perdu bêtement par les Angolais dans leur camp, et Neblu commet l'irréparable avec une parade en dehors de la surface. Rouge indiscutable, et coup de théâtre.
Le coup franc qui en découle signé Muzeu est heureusement sorti par l'entrant Signori Antonio, mais l'Angola a pris un coup sur la tête. La sortie sur blessure du maître à jouer namibien Prins Tjiueza rééquilibre les débats, même si les "Brave Warriors" semblent avoir un sérieux ascendant psychologique. L'Angola ne parvient pas réellement à s'approcher des buts adverses, mais il suffit d'une occasion pour tout changer. Un appel fabuleux dans le dos de la défense signé Fredy permet au capitaine d'offrir l'ouverture du score à Gelson Dala, parfaitement placé dans la surface.
Inattendu pour l'Angola, et dévastateur pour la Namibie, qui voit dans la foulée Lubeni Haukongo faire une faute stupide sur Mabululu, qui lui vaut un deuxième jaune et un coup franc impeccablement déposé par Fredy sur la tête de Dala, qui fusille Lloyd Junior Kazapua. Voilà qui porte un coup décisif aux Namibiens, qui rentrent aux vestiaires tête basse, semblant avoir tout perdu (2-0).
Mais ils se remobilisent et lance les hostilités après la pause d'une lourde de frappe de Peter Shalulile juste au-dessus. Ce n'est malgré tout pas assez pour faire sourciller une équipe angolaise sûre de sa force et disposée à fermer le jeu en attendant des balles de contre. Cela manque d'arriver peu après l'heure de jeu, quand Mabululu nous gratifie d'un enchaînement contrôle - frappe en pivot qui frôle le poteau. Mais c'est bien lui qui plie le suspense à la 66e minute d'une frappe enroulée splendide poteau rentrant.
À 3-0 avec une vingtaine de minutes restantes, on joue pour passer le temps. Les Namibiens font cependant l'effort pour sauver l'honneur, notamment sur une belle tête de Shalulile, mais le coeur n'y est plus. Les "Brave Warriors" ont été braves, mais ont laissé passer leur chance. Riaan Hanamub manque quand même de trouver la lucarne d'une belle ogive, mais le score en restera là, bien que Zito Luvumbo manque d'alourdir la note en fracassant la barre dans les arrêts de jeu.
L'Angola s'impose finalement 3-0 et 14 ans après, retrouve les quarts de finale de la CAN, remportant un match à élimination directe pour la première fois. Les "Palancas Negras" l'ont bien mérité, et peuvent même viser plus haut avec ce niveau de jeu. Que ce soit le Cameroun ou le Nigéria, qui s'affrontent ce soir, l'adversaire sera prévenu : les hommes de Pedro Gonçalves seront prêts, quelles que soient les circonstances du match.
