Ayuso triomphe dans une épreuve dont les grands favoris Primož Roglič, Remco Evenepoel et Jonas Vingegaard ont tous abandonné jeudi après la terrible chute collective de la quatrième étape.

Ayuso (UAE-Team Emirates), 21 ans, avait lui-même été victime d'une chute mercredi. Mais il a fait ce samedi la démonstration de son potentiel et de sa maturité, en courant avec maîtrise et intelligence cette étape montagneuse, 138 km autour d'Eibar ponctués de sept ascensions, dont trois de première catégorie.

Au départ, le maillot jaune était sur les épaules du Danois Mattias Skjelmose (Lidl-Trek). Ayuso a laissé son coéquipier Marc Soler – qui pointait à 47 secondes au général –, attaquer le premier, à plus de 60 km de l'arrivée.

La poursuite de Soler a épuisé les équipiers de Skjelmose, qui s'est retrouvé esseulé dans le dernier col de première catégorie, l'Izua. C'est là qu'Ayuso a placé sa première attaque. Skjelmose n'a pas paniqué, est monté à son rythme et a rattrapé Ayuso dans la descente.

Les deux hommes ont ainsi attaqué ensemble au sein d'un petit groupe de six la dernière difficulté du jour, une côte de troisième catégorie sans difficulté majeure. Mais Skjelmose, qui avait lâché trop de forces dans la poursuite, n'a rien pu faire lorsque Ayuso a placé sa deuxième attaque, décisive celle-là. L'Espagnol s'est envolé en compagnie de Carlos Rodriguez, et les deux hommes ont basculé au sommet avec une trentaine de secondes d'avance. 

Ils se sont parfaitement entendus, l'un jouant la victoire finale, l'autre la victoire d'étape et une place sur le podium de l'épreuve. Ayuso a laissé comme attendu son compatriote passer la ligne le premier.

"Évidemment, il avait le classement général à gagner et moi, je pouvais faire un podium, j'avais intérêt à travailler avec lui", a reconnu Rodriguez, qui chipe la deuxième place du général à Skjelmose pour une seconde. Le premier Français est Kevin Vauquelin, huitième à 2 min 38 sec.