La reprise post-Mondial avait commencé comme s'était achevée la première partie de saison : sur une défaite. Au Vélodrome, Toulouse avait explosé, torpillé par les assauts marseillais (6-1). Une 4e défaite de rang en championnat et un début d'inquiétude quant la suite des événements. Philippe Montanier ne fera pas partie de la charrette des entraîneurs virés au cours d'une saison anxiogène avec 4 descentes. Car après ce revers cuisant, le Tèf est quasiment invincible en 2023 : 5 victoires, un nul et seulement une défaite, au Parc des Princes contre le PSG (2-1) après avoir mené au score.
En conférence de presse, le coach toulousain est revenu sur ce revers cinglant qui n'a finalement pas impacté le moral de son effectif : "quand on regarde la 1re mi-temps du match aller, on est sur les mêmes standards de jeu mais il y a des matches où l'adversaire est très bon et très efficace : Marseille avait eu 7 tirs et 6 buts, nous 6 tirs et un but. Ce qui était important, c'était de réagir après cette défaite et on l'a fait".
Une belle bande de Bataves
L'influence néerlandaise est manifeste dans le jeu de Toulouse, avec Branco van den Boomen, Zakaria Aboukhlal et Thijs Dallinga. Quoique Belge, on serait tenté également d'y ajouter le capitaine Brecht Dejaegere qui est Flandrien et néerlandophone.
Ce regain de forme est représenté par la réussite retrouvée de Dallinga. Le meilleur buteur de 2e division néerlandaise avec l'Excelsior Rotterdam la saison passée n'avait marqué que 3 fois en Ligue 1. Le passage à la nouvelle année a changé la donne : 5 buts en 7 matches de championnat. La statistique est encore plus éloquente quand il est titulaire : 4 réalisations en 3 présences dans le XI de départ.
Revenu d'un Mondial réussi avec le Maroc, Zakaria Aboukhlal a lui aussi mis la gomme en 2023 : 3 buts et 2 passes en Ligue, 2 réalisations en 1/16 et 1/8 de finale de la Coupe de France. Son influence sur le jeu est notoire et son style apporte de la vitesse dans les offensives.
À l'image de ses cadets, van den Boomen est en forme en 2023 : 3 buts (un coup franc finement frappé contre le PSG et deux penalties) assortis de 3 passes décisives.
Une défense encore trop poreuse
Statistiquement, le Téfécé encaisse autant qu'il marque. Soit 39 d'un côté comme de l'autre. La faute précisément au passage par le Vélodrome qui a sacrément plombé la différence de buts. Cependant, la défense est un chantier permanent pour Philippe Montanier qui dispose néanmoins d'un très bon gardien en la présence de Maxime Dupé (79 arrêts depuis le début de saison, 3.4 de moyenne).
La défense à 4 quasi-immuable n'a obtenu une cleansheet qu'à 4 reprises cette saison dont 2 consécutives en 2023 contre Ajaccio (2-0) puis Auxerre (5-0). Depuis cette nette victoire à l'Abbé-Deschamps, Toulouse a encaissé 6 buts, soit une moyenne de 1.2 par match. Cette porosité s'était payée cher à Marseille et elle pourrait aussi l'être au Stadium alors que l'OM, à la poursuite du PSG, rêve du titre et pourrait voir sa motivation décuplée en cas de résultat positif de Lille au Parc plus tôt dans la journée.
Que du bonus
Avec 14 points d'avance sur Strasbourg, premier relégable, et 9 de Lille, 5e et en position de se qualifier pour la Ligue Europa Conference, le Tèf est lové dans le milieu de tableau, un premier objectif atteint pour le promu. A présent, les Violets peuvent aborder la fin de saison sans pression, avec la certitude de pouvoir contrarier les plus grosses écuries du championnat.
"On m'a dit : votre équipe, c'est une vraie équipe. Ça c'est vraiment un gros compliment qui me touche beaucoup et c'est grâce aux joueurs et leur état d'esprit. Contre Marseille qui est un vrai rouleau-compresseur, il faudra rester sur notre savoir-faire mais il faudra monter d'un cran dans l'intensité". Philippe Montanier a réalisé le plus difficile : donner une identité propre à Toulouse. La saison est d'ores et déjà réussie, il ne reste plus qu'à jouer sans pression pour regarder vers le haut du classement.