Pour l'Olympique de Marseille, c'est le match d'après. Après les images honteuses qui ont fait le tour du monde depuis dimanche, c'est le retour aux affaires courantes, avec la réception du LOSC qui a frappé un grand coup dimanche dernier en renversant Monaco en à peine une mi-temps (2-0). La performance est d'autant plus remarquable que Paulo Fonseca avait décidé de se passer de Jonathan David et Rémy Cabella au coup d'envoi.
Après ce succès référence, l'entraîneur portugais était dithyrambique dans le vestiaire nordiste : "j'ai été très critique avec vous après le match, à juste titre. Aujourd'hui, c'était fantastique. Magnifique ! Nous avons gagné grâce à notre état d'esprit, nous avons été une équipe humble. J'ai vu Edon (Zhegrova) défendre dans la surface, j'ai vu Ivan (Cavaleiro) défendre comme un latéral quand Adam (Ounas) est entré. Cet état d'esprit, nous devons le garder pour gagner maintenant et pour les prochains matches".
Un déplacement sous haute tension
Sur le terrain, le temps est au beau fixe. Dans les coulisses, le président Olivier Létang a œuvré pour que le déplacement au Vélodrome se déroule dans les meilleures conditions, échaudé par les caillassages du bus de l'OL mais aussi des supporters, alors que près de 300 Lillois devaient être en parcage ce samedi : "il y a une ligne à ne pas franchir, c'est celle de la violence. Un match doit rester une fête. Tout le monde a vu ce qu'il s'est passé à Marseille dimanche et, en tant que président du LOSC, je veux évidemment que notre délégation et nos supporters soient protégés".
En conférence de presse, Gennaro Gattuso est revenu sur les incidents dont il n'avait pas pris la mesure le soir-même : "il y a eu un moment d'inquiétude, je n'avais pas vu les images de Fabio. On pensait que ce n'était pas grave. On peut dire qu'il a eu de la chance. J'ai essayé d'être concentré pour ne pas perdre la motivation de l'équipe. C'est juste que le match soit reporté. On était prêt à jouer mais c'était le choix de Lyon".
Évidemment, il s'est enquis de l'état de santé de son ancien coéquipier avec la Nazionale dès le lundi : "je n'ai pas trop voulu lui parler le soir même pour ne pas le stresser. Je suis vraiment désolé pour lui mais j'aurais été désolé peu importe la personne touchée. À quelques centimètres près, il aurait pu perdre son œil".
Des Lillois en confiance
Neuf jours après la victoire en Ligue Europa contre l'AEK (3-1), l'OM retrouve le terrain et les Dogues arrivent au Vélodrome avec les crocs acérés. "Lille est une équipe très intéressante techniquement, très rapide, a constaté Gattuso. L'interprétation du match devra être impeccable. Ils réussissent à marquer quand l'équipe adverse perd le ballon." S'il estime que ses joueurs peuvent mettre les Nordistes en difficulté, il apporte un bémol à la résonance troublante : "il faudra une grande prestation de notre part mais ça pourrait ne pas suffire".
Passé sur le gril juste avant son entraîneur, Geoffrey Kondogbia a analysé que l'espace entre les deux rencontres a permis de travailler : "on peut augmenter l'intensité, de se recentrer sur nous-mêmes. Entre guillemets, c'est comme une semaine de trêve où on a plus de temps. Ça nous a permis de revoir quelques réglages".
Dès lors, les attentes à l'égard des Olympiens sont majorées, surtout que l'OM a perdu contre les trois premiers de Ligue 1. Et avec 10 points d'écart avec Nice, leader du championnat avec 22 unités, il faut gagner coûte que coûte.