Le contexte
Jusqu'ici, les Boston Celtics ont eu le parcours le plus ouvert en direction des finales de conférence. Deux affrontements avec des équipes dont le meilleur joueur était absent ou sur une jambe, deux victoires 4-1 sans réellement forcer, toujours selon le même scénario (défaite à domicile dans le match 2 qui sert de réveil et voit les Verts dérouler sur les trois suivants).
Toujours une incertitude principale, Kristaps Porzingis, qui ne débutera pas la série mais pourrait la rejoindre. Mais hormis cela, Boston semble avoir toutes les cartes en mains. Un écueil principal toutefois : ce sera la sixième finale de conférence sur les huit dernières années pour les Celtics, mais ils n'ont franchi cet écueil qu'une seule fois. Néanmoins, jamais ils n'y sont arrivés autant favoris.
L'obstacle cette fois se nomme les Indiana Pacers. Les joueurs de Rick Carlisle continuent de surprendre dans ces playoffs. Après avoir achevé des Bucks la tête à l'envers, ils ont réussi l'exploit de gagner le game 7 au Madison Square Garden pour terrasser les Knicks qui semblaient pourtant supérieurs. Une montée en régime stupéfiante pour cette équipe en construction.
Deux ans après avoir envoyer valdinguer Domantas Sabonis, Indiana est en finale de conférence. Pas de blessés, le groupe vit bien, a du talent, a déjà réussi ses playoffs, et arrivera l'esprit léger. Quoi qu'il arrive, future is bright comme disent les Américains. Certains se moqueront de ces deux franchises qui ont vu leurs adversaires se blesser les uns après les autres, mais c'est la réussite nécessaires aux champions.
Historique
3-2 pour Boston en saison régulière. Jamais moins de 100 points inscrits par l'une ou l'autre des deux équipes, une pointe à 155 des Celtics lors de leur premier affrontement, mais Indiana a remporté le match à "enjeu", en l'espèce le quart de finale du Play-In Tournament. Trois confrontations réglées par dix points d'écart maximum, voilà qui promet de l'action.
En playoffs, ces deux équipes ne se sont plus croisées depuis le début du siècle, quand elles s'étaient affrontées trois fois d'affilée au premier tour entre 2003 et 2005. Boston avait pris la première série avant de céder deux fois contre Indiana, deux victoires obtenues avec... Rick Carlisle sur le banc. Un bon souvenir qu'il conviendra de raviver.
Analyse des 5 de départ
Jrue Holiday vs Tyrese Haliburton : en retrait durant les playoffs par rapport à ses camarades, l'ancien Buck, défenseur émérite, aura sans doute la clé de la série entre ses mains. Museler "Hali", le meilleur Pacer et la plaque tournante de son équipe, donnerait un avantage psychologique à Boston. Mais le meneur d'Indiana est tellement impressionnant, tant sur le parquet qu'en terme de leadership, que cela s'annonce compliqué.
Derrick White vs Andrew Nembhard : D-White est loué par tous ses coéquipiers comme l'homme clé des Celtics jusqu'ici. Gros défenseurs, n'ayant pas peur des ballons chauds, il est une sacrée arme dans l'Arsenal de Boston. En face, le Canadien contribue à son niveau et shoote à des pourcentages monstrueux, mais difficile de lui donner l'avantage dans ce duel.
Jaylen Brown vs Aaron Nesmith : Aucun doute, Brown est le meilleur des deux. C'est le seul Celtic qui aura participé aux six finales de conférence susmentionnées, il a l'expérience des grands rendez-vous, il se doit de frapper fort contre un ancien de la maison verte. Nesmith est parti prendre son envol ailleurs, s'est imposé sur les ailes à Indiana, et doit maintenant relever le défi contre celui dont il était encore le remplaçant l'an dernier.
Jayson Tatum vs Pascal Siakam : accrochez vos ceintures. Tatum n'a pas encore réellement eu besoin de forcer son talent, mais cette opposition va lui en donner l'occasion. Pour l'instant, il joue sur un rythme de sénateur, mais risque de se faire sérieusement bousculer par Spicy P, qui connait bien ce genre de rendez-vous, qui est un ancien champion NBA, et qui exploitera la moindre faiblesse visible chez son rival. Le match dans le match de cette finale de conférence.
Al Horford vs Myles Turner : Porzingis toujours sur le flanc, Horford va continuer de jouer les utilités au poste 5. Compliqué face à un des meilleurs contreurs de la ligue, qui stretch le plus possible et qui devrait faire courir "Big Al". Le Dominicain ne devrait pas avoir beaucoup de ballons au poste, mais cherchera avant tout à limiter l'impact de Turner, qui réalise une superbe campagne de playoffs.
Le banc
Horford dans le 5, le banc des Celtics a logiquement perdu en densité, mais peut toujours compter sur Payton Pritchard, qui a dépassé les 11 points de moyenne contre les Cavaliers. Un apport loin d'être anodin pour une équipe qui aura besoin du réveil de certains pensionnaires du banc comme Sam Hauser, pour apporter sur un temps de jeu limité.
En face, toujours pas de Bennedict Mathurin, mais une surprenante doublette Obi Toppin - TJ McConnell qui vaut près de 22 points par match. Un atout non négligeable, à condition que les matchs ne se transforment pas en blowout, mais sur le papier, Indiana a quelques armes pour tenir le choc sur ses temps faibles.
Pronostic
On peut tourner la série dans tous les sens, Boston en reste le grand favori. Le meilleur joueur, le meilleur collectif, mais ce duel entre la meilleure attaque et la meilleure défense des playoffs s'annonce tout de même disputé. Indiana n'a peur de personne, n'a rien à perdre, et chaque match gagné accélère la construction d'une équipe collective, magnifiée par un meneur de très très haut niveau.
Suffisant pour un nouvel exploit ? Difficile à imaginer tout de même. La défense des Pacers reste chancelante, et face à la puissance de feu des Celtics, on peut envisager de la voir prendre l'eau une ou deux fois. Néanmoins, Indiana n'est jamais meilleur que pas attendu, et devrait donner du fil à retordre au favori vert.
Malgré tout, Boston semble un ton au-dessus - à condition de jouer à son niveau réel, celui qui lui a permis de dépasser les 60 victoires cette saison. Une occasion d'enclencher pour de bon le mode playoffs. Une victoire 4-1 des C's serait logique, mais la logique et les playoffs, cela fait rarement bon ménage. Aux Pacers de faire mentir une nouvelle fois les pronostics.