À l'heure où la LFP connaît quelques difficultés, doux euphémisme, pour vendre les droits TV en France comme à l'étranger, voir une tribune suspendue à cause de quelques fumigènes pour un choc du dimanche soir reste une aberration. 

Sans Pierre-Emerick Aubameyang ni Geoffrey Kondogbia, laissés sur le banc, mais avec Ulisses Garcia et Jean Onana qui ne sont pas inscrits sur la liste UEFA pour disputer la Ligue Europa, le 4-3-3 fétiche de Gennaro Gattuso a eu toutes les peines pour exister dans le jeu face à des Brestois rodés et en confiance. Et même à 10 pendant plus de 30 minutes, le Stade Brestois a battu l'OM, logiquement. 

Brest domine mais manque de réalisme

Après 5 minutes de jeu, Brest en était déjà à 3 tirs. Remplaçant de Pau López, touché au mollet, Rubén Blanco a bloqué une frappe du droit de Kamory Doumbia puis a claqué une tête de Steve Mounié, à la réception d'un centre superbe de Pierre Lees-Melou qui a, quelques instants après, tenté une volée, certes manquée mais démontrant que les Pirates étaient en confiance. 

Meilleure équipe du championnat dans les duels cette saison, Brest a mis de l'impact mais l'OM est revenue dans la rencontre après le premier quart d'heure. Iliman Ndiaye aurait d'ailleurs pu (dû ?) obtenir un penalty après un contact avec Lees-Melou mais ni l'arbitre ni la VAR ne sont intervenus (16e). Pour assister à un tir olympien, il a fallu attendre un coup franc direct de Jonathan Clauss, vertement tancé par Mehdi Benatia sur Canal + comme sur Prime Vidéo ce dimanche. Le latéral droit avait bien anticipé le déplacement vers le second poteau de Grégoire Coudert, intronisé titulaire à la faveur de la suspension de Marco Bizot mais le mur a dévié la tentative (20e). 

Sur les côtés, l'OM était en difficulté. À gauche, Bradley Locko et Mathias Pereira Lage ont beaucoup insisté, ce qui aurait pu offrir un avantage aux Finistériens si "MPL" avait centré en retrait plutôt que de la jouer en solo sans angle et sans précision (22e). Puis c'est Romain del Castillo  qui a mis le turbo pour s'arracher puis centrer pour Doumbia qui s'est emmêlé les pieds (29e).

Si les circuits de passes brestois permettaient aux Ty'Zefs de rapidement se projeter, les initiatives de relance marseillaises, elles, étaient approximatives et, après un pressing haut, Lees-Melou a eu une balle de but à l'entrée de la surface mais il n'a pas assez enroulé son ballon (29e). Cette fébrilité se transmettait à Blanco, qui a perdu le ballon sur une sortie aérienne, sans conséquence car Brendan Chardonnet a tiré au-dessus (31e). 

Capable de multiplier les sprints à haute intensité pour gêner les sorties de balle marseillaises, Brest a manqué le coche juste avant la pause. Lancé en profondeur par del Castillo, Pereira Lage a perdu son duel face à Blanco, abandonné par sa défense (42e). 

Même à 11 contre 10, l'OM sombre

Si l'OM a eu la première offensive de la deuxième période, c'est encore Brest qui a pris l'initiative. Doumbia a été trop court (48e) mais c'est surtout Mounié qui a vendangé un centre rentrant précis de Lees-Melou pourtant sur son pied gauche (53e). Doumbia a provoqué une nouvelle sueur froide aux Marseillais, mais Blanco veillait et le Malien était également hors-jeu (55e). 

Les Pirates étaient à l'abordage mais Mounié les a sabordés. Pour un coup dans le torax de Balerdi, l'attaquant a été exclu directement (60e). Un coup sang absurde qui a changé la face du match. C'est la 3e fois consécutive toutes compétitions confondues que Brest finit à 10... 

Gattuso a procédé à un premier changement en lançant Aubameyang à la place d'Ismaïla Sarr, peu présent offensivement (61e). Eric Roy a répondu avec les entrées de Jonas Martin et Martín Satriano pour del Castillo et Doumbia (66e).

L'attaquant uruguayen a rapidement tenté sa chance, dans les gants de Blanco (67e). Présent dans les airs, il a pris le dessus sur les défenseurs phocéens, ce qui a ensuite permis à Hugo Magnetti de centrer pour Pereira Lage qui a tenté une volée avec rebond, sans cadrer alors qu'il était dans une situation idéale (69e). 

Toujours aussi atone même en supériorité numérique, l'OM a rarement pu se mettre en position de tir et, à l'image d'une frappe d'Aubameyang qui a fini dans les gradins (75e), la frustration prédominait. Gattuso a alors sorti Amine Harit et Azzedine Ounahi, transparents ou presque, et fait entrer Luis Henrique et Kondogbia (76e). 

Les Olympiens ont enfin provoqué un frisson à droite mais la défense bretonne a veillé pour empêcher Ndiaye et trouver Faris Moumbagna, titulaire mais inexistant en pointe (80e). 

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En 4-4-1, Brest a fait le dos rond pour conserver son invincibilité à domicile, au risque de laisser des opportunités à l'adversaire, comme sur cette volée, certes manquée de Ndiaye sur un centre de Garcia (85e). Mais c'est sur une projection rapide après un corner finistérien que l'OM aurait pu l'emporter. Mal servi par Luis Henrique, Aubameyang a cadré mais Coudert n'a eu aucun mal pour intervenir (88e). 

Et ce manque de réalisme s'est payé. Sur l'action suivante, Lees-Melou s'est promené dans la surface, a effacé Balerdi avant de croiser sa frappe entre les jambes de Blanco (90e). 

À la 90e+6, Aubameyang a repris un long ballon de la tête mais Coudert n'a pas été lobé. Quelques secondes plus tard, Francis-Le Blé pouvait savourer : le Stade Brestois est 2e de Ligue 1. L'OM est désormais à 10 points des Bretons, 9e et plus que jamais en crise.