Le tirage au sort B de la Ligue des champions a été un vrai cadeau empoisonné pour le RC Lens : ce groupe B est homogène, donc abordable, et donc il y a 6 matches potentiellement gagnables à disputer. L'Olympique de Marseille a connu ça la saison dernière et il a tout perdu à quelques secondes près. Pour les Sang-et-Or en revanche, les affrontements à Séville (1-1) puis contre Arsenal (2-1) ont permis à l'équipe de Franck Haise de donner du relief à leur début de saison fade en Ligue 1.
Il a, en effet, fallu attendre la 6ᵉ journée pour voir les Artésiens remporter leur première victoire en championnat, contre Toulouse (2-1). Un second succès de rang à Strasbourg (1-0) et un match nul dans le derby du Nord contre Lille (1-1) semblaient avoir remis l'équipe dans le sens de la marche. Las, un match nul sans but contre Le Havre a constitué un coup de frein dans la courbe de progression.
Le statut de Lens a évolué et l'équipe est désormais très attendue par les adversaires. En l'espace de trois saisons, les Artésiens ont connu une crise de croissance dont le mérite revient en grande partie à Haise. De la Ligue 2 à la Ligue des champions, grâce à une idée de jeu résolument collective, le RCL a retrouvé le devant de la scène et est désormais logé à la même enseigne que ses rivaux pour le haut de tableau. La rançon du succès, assurément.
Les vieux réflexes
En revanche, sur la scène européenne, les derniers exploits remontent à près d'un quart de siècle et les Lensois avancent masqués. Et, c'est bien dans cette position-là qu'ils sont les plus dangereux. Palanganas et Gunners ont été aveuglés par leur but d'avance et ont finalement perdu de précieux points dans cette phase aller. Les Nordistes ont retrouvé tout ce qui faisait leur force par le passé, avec cette once de réussite qui les fuit en championnat. Comme si cette position préférentielle de challenger était son curseur pour faire des résultats. En l'espèce, qu'en sera-t-il contre le PSV ? A priori, la double confrontation qui arrive est un avantage offert par le calendrier car le club néerlandais était le premier concurrent pour la 3ᵉ place synonyme de basculement vers la Ligue Europa.
À présent, on se demande si le favori est Lens, non seulement contre le PSV mais aussi carrément du groupe ! Une considération qui n'émeut pas Haise qui a clairement tempéré les ardeurs à la veille du coup d'envoi.
Car si l'on se fit à la dynamique globale, c'est bien l'équipe de Peter Bosz qui s'avance avec le plus de certitudes, fortes de ses 9 victoires en 9 journées et ses 30 buts marqués contre 3 encaissés. Lens aurait bien tort de bomber le torse et d'enfiler un costume qui n'est pas le sien, surtout qu'au-delà des points en jeu, l'avenir de la France à l'indice UEFA est au centre de cette campagne 2023-2024 et battre un club d'Eredivisie n'est pas un petit luxe mais une vraie nécessité.
De retour dans la position du petit club qui vient chatouiller les grands, Lens retrouve toutes ses vertus et hausse son niveau de jeu sans peine. Les ressources mentales et physiques ne sont pas évaporées : les circonstances les révèlent.