Derrière Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot est, aux côtés de Kylian Mbappé, le deuxième joueur ayant disputé le plus de minutes depuis le début de la Coupe du monde : 387. Un total significatif, car Didier Deschamps lui fait pleinement confiance et le milieu de terrain le lui rend bien.
Face à l'Angleterre, le natif francilien a peut-être délivré sa moins bonne prestation depuis le début de la compétition, c'est dire son niveau... parce que face à l'Australie, puis le Danemark et enfin la Pologne, le milieu de la Juve a été impeccable, aussi bien sans ballon que face au but adverse.
Des performances évidentes
"Je traverse une très bonne période. Ça vient aussi avec le fait que j'ai grandi et mûri, que mon football a grandi aussi. C'est la meilleure période de ma carrière", a indiqué Rabiot en conférence de presse avant le quart de finale. Une déclaration qui a du sens lorsqu'on regarde ses performances de plus près.
Avant le début du Mondial, il s'est montré très intéressant en club en étant l'une des seules satisfactions de l'équipe de Massimiliano Allegri, et ce, même en Ligue des champions. En effet, c'est lui qui a inscrit un doublé face au Maccabi Haïfa lors de la 2e journée.
En Serie A, il a prouvé également qu'il a été le meilleur des Bianconeri jusqu'à la trêve. Malheureusement pour lui, il n'a pas été suffisamment impactant pour permettre à son club de répondre aux attentes. Néanmoins, à sa décharge, il convient d'admettre qu'il ne pouvait sûrement pas faire plus. Malgré cette mauvaise dynamique collective, Rabiot est arrivé dans ce Mondial doté d'un capital confiance plutôt convenable, au vu de sa belle performance face à l'Australie.
Il a régalé par son activité, Rabiot a été précieux dans la première victoire des Bleus au Qatar - 80 ballons touchés. Ensuite, il a été un peu plus discret, étant peut-être moins décisif dans le dernier tiers adverse. Cependant, son volume de jeu est important au sein du collectif mis en place par Deschamps. Il l'a prouvé face à l'Angleterre.
Adrien Rabiot est celui qui, comme Tchouaméni finalement, fait le sale boulot. Ce samedi soir, il a parcouru 11,5 kilomètres, soit 200 mètres de plus que son partenaire du milieu, mais surtout, il est celui qui a le plus produit physiquement de toute l'équipe de France. Contre le Maroc, les Bleus vont avoir besoin de lui, car il risque de pouvoir être utile, ne serait-ce que pour annihiler les éventuelles transitions offensives des Lions de l'Atlas.
Un joueur pleinement intégré
"Il a enlevé des choses qui le gênaient à une période, son positionnement pouvait le limiter psychologiquement. Aujourd'hui, c'est un milieu de terrain complet, un joueur d'équilibre", a déclaré Deschamps la semaine dernière. Des mots qui font écho à ce qu'on peut voir sur le terrain ces dernières semaines.
Avant le début du Mondial, peu de personnes finalement auraient misé sur une telle prise de responsabilité de la part de Rabiot. Tout simplement, car il n'avait jamais démontré un potentiel de taulier chez les Bleus. Un poids conséquent à porter, d'autant qu'il assure le remplacement numérique - et non véritablement dans les faits -, d'un Pogba ou d'un Kanté. Après cinq matches de Coupe du monde, il semble bien qu'il ait plutôt bien rempli son objectif.
Sa relation avec son sélectionneur y est nécessairement pour quelque chose, en témoigne notamment son sentiment à ce propos en conférence de presse avant le quart de finale face à l'Angleterre :
"On a toujours eu de bonnes relations, même avant ce qu'il s'est passé avant le Mondial 2018. Après, il y a eu deux ans où on n'a pas eu de contact. Quand je suis revenu, on a discuté et ça s'est très bien passé. Il y a eu une très bonne relation tout de suite, cette relation s'est améliorée de sélection en sélection, on a appris à se connaître. Aujourd'hui, on est beaucoup plus proches."
Désormais, il nous reste plus qu'à espérer une suite encore plus belle pour l'équipe de France, au sein de laquelle Adrien Rabiot aura son mot à dire face au Maroc et peut-être en finale...
