Gianmarco Pozzecco est arrivé en conférence de presse d'après-match un peu abattu, la mine déconfite par une fin de match où l'ASVEL a été si proche et finalement si loin de rééditer l'exploit de la saison dernière contre le Barça, quand Nando de Colo avait fait taire le Palau Blaugrana en rentrant le shoot de la victoire au buzzer.
Cette fois-ci, les Rhodaniens ont mal commencé avant de revenir dans le match et de passer brièvement en tête au tableau d'affichage dans le troisième quart-temps. Collectivement, l'ASVEL a été plutôt convaincant, mais comment faire face à une équipe qui tire à 69 % de réussite à 2 points et 65,4 % derrière la ligne, à la surprise même d'Álex Abrines qui, en zone mixte, avouait ne pas se souvenir d'un tel pourcentage ? Et puis, comment faire face à un Nico Laprovittola dans la zone à 3 points, auteur de 8 paniers primés ?
"Je suis très triste parce que nous avons fait un super match mais nous avons perdu, concédé le technicien transalpin. Ils ont shooté de manière incroyable. Pendant le match, j'avais l'impression de regarder Ray Allen."
Fall et Lauvergne en piliers
Depuis son arrivée entre Rhône et Saône, celui qui est aussi le sélectionneur de l'Italie n'est pas parvenu encore à relancer l'ASVEL en Euroligue. L'inauguration de la LDLC Arena le 23 novembre dernier a été gâchée par un revers contre le Bayern (101-100). Seuls le Zalgiris Kaunas et l'Alba Berlin sont tombés et si la série hallucinante de 18 défaites dans la compétition a pris fin en Lituanie, le club n'a toujours pas gagné à domicile depuis… le 26 janvier contre Fenerbahçe. Ce fut aussi le dernier succès avant le précipice.
C'est un paradoxe : contre le Barça, l'ASVEL a bien défendu, posé plusieurs stops importants, mais a tout de même encaissé 101 points pour la deuxième fois d'affilée, la troisième cette saison (101-86 contre le Fener lors de la 4ᵉ journée). Même en ayant capté 11 rebonds défensifs, cela n'a pas suffi pour tenir le choc jusqu'au bout, preuve qu'il y a eu un regain significatif dans ce secteur de jeu, alors que le Bayern avait dominé les débats avec 49 rebonds pris contre seulement 37 pour les Rhodaniens.
En Euroligue, l'ASVEL est contrainte à hausser sensiblement son niveau de jeu, car si le talent est bien présent, sa densité est moindre contre de nombreuses équipes remplies de stars.
Le Maccabi Tel Aviv est porté par son attaque, la 4ᵉ d'Euroligue, alors que sa défense n'est que la 16ᵉ de la compétition. Le match à l'Astroballe s'annonce très offensif et les Rhodaniens pourront compter sur leur secteur intérieur avec Youssoupha Fall et Joffrey Lauvergne pour dominer dans les deux raquettes. Néanmoins, le club-Nation israélien arrivera avec les arguments d'une équipe qui joue peu et consacre beaucoup de temps à l'entraînement et aux soins. Une victoire lui permettrait de s'établir à la 5ᵉ place, le Panathinaïkos qui occupe ce rang ayant le même bilan (6 victoires-5 défaites).
S'il n'y a pas de défaite encourageante, les progrès sont bien présents et se répercutent en championnat. En Élite, l'ASVEL est ainsi remontée à des standards plus en adéquation avec ses ambitions et pointe à présent à 2ᵉ place (11 victoires-3 défaites) avant le choc contre le Paris Basketball, 3ᵉ, dimanche soir.
En d'autres termes, depuis son intronisation à la place de TJ Parker, Pozzecco est invaincu sur la scène domestique avec 6 succès consécutifs. Son arrivée sur le banc est positive, car le club devait impérativement inverser la courbe de performances, mais le chemin est encore long, surtout en Euroligue où, pour l'heure, le principal objectif sera de ne pas terminer à la 18ᵉ et dernière place comme la saison dernière.
