Stefanos Tsitsipas a traversé une période délicate qui s'est étendue sur plusieurs semaines mais il semble que le soleil monégasque lui a redonné des couleurs. Avec sa tenue assortie à l'ocre du Monte Carlo Country Club, le Grec a immédiatement voulu mettre la pression sur Jannik Sinner, l'homme en forme de 2024 qui avait droit à un vrai test sur terre battue comme un amoureux de cette surface.
Tsitsipas, un 1er set conquérant
Tsitsipas a obtenu une balle de break dès le premier jeu de la rencontre, sans la convertir. Il a attendu la deuxième mise en jeu de l'Italien, tête de série nº2, pour mener 3/1. Malgré un déficit de puissance dû à son revers à une main, le Grec a réalisé la meilleure entame, malgré un taux de première balle très faible (30% lors de ses deux premiers jeux mais aucune balle de break à effacer).
Malgré un jeu blanc pour revenir à 3/2 et un passing croisé pour inaugurer l'engagement de Tsitsipas, Sinner n'a pas pu engager l'échange et son adversaire a continué son chemin notamment grâce à une première retrouvée. Capable de repousser Sinner deux bons mètres derrière sa ligne de fond, le Grec a été capable de remporter de longs rallyes, à l'image de ce duel de plusieurs échanges conclu d'un revers long de ligne exceptionnel mais aussi de pousser l'Italien à la faute.
Très convaincant en 1/4 de finale contre Alexandre Zverev malgré une deuxième set où il a eu une balle de match à 7/5 5/0 avant que l'Allemand ne recolle pour finalement tomber au tie-break, Tsitsipas n'a pas flanché au moment de conclure la première manche (6/4).
Sinner s'envole... jusqu'à une grossière erreur d'arbitrage
Encouragé par un public globalement en sa faveur, Sinner a retenu la leçon. C'est lui qui a pris les devants en début de deuxième set pour faire le break et rapidement mener 3/0. Plus puissant, capable de décocher des coups droits pleine balle (son coup gagnant à 2/0 0-15 a été flashé à 155km/h), Sinner a mieux servi et s'est facilité la vie pour entrer dans le court et éviter les longs échanges.
À 3/1, Tsitsipas a vu une brêche s'ouvrir à 15-30. Réplique de Sinner : une amortie croisée gagnante, un service sur le T et un dernier point joué dans un rôle de distributeur pour faire céder son adversaire, pris de vitesse. Dans la nasse, le Grec a dû écarter une balle de double break pour rester dans ce deuxième set. L'issue ne faisait guère de doute... mais Sinner s'est employé. D'abord, il a écarté une première balle de débreak à 4/2 30-40. Une faute en revers pour achever un nouveau rallye a permis à l'Italien de s'en sortir. À 5/4, Tsitsipas a eu... 5 balles de débreak, toutes sauvées avec la manière par Sinner, capable de contrer, de varier et de surprendre son adversaire (6/4).
De quoi augurer un 3e set accroché ? Ce ne fut pas le cas. Sinner a breaké d'emblée avant de confirmer avec un jeu blanc. Submergé, Tsitsipas n'a plus été en mesure d'exister en jeu de retour, subissant deux jeux blancs consécutifs. Il a même été au bord du KO mais il a été sauvé par une erreur d'arbitrage sur une balle de double break : alors que son deuxième service était dehors, le point s'est déroulé et a été remporté par le Grec, lui-même surpris.
Au changement de côté, Sinner a fait appel au kiné pour un problème au genou. Proche de s'envoler vers la finale, l'Italie a vu Tsitsipas revenir dans le match. À 4/3, le numéro 2 mondial a dû écarter 5 balles de débreak mais a fini par céder. Son adversaire a confirmé et, à nouveau au changement de côté, le kiné est entré pour masser Sinner, crampé derrière la cuisse gauche. Il n'a pas tenu davantage. Sur le service de l'Italien, Tsitsipas l'a emporté (6/4 4/6 6/4 en 2h42) pour se hisser en finale. Sinner subit seulement sa 2e défaite de la saison et elle devrait lui rester en travers de la gorge.
