Affiche de prestige pour clôturer cette 20ème journée de Top 14. À domicile, le Racing 92 n'avait d'autre choix que la victoire pour ne pas laisser partir le train des barragistes. Mais c'est le leader, le Stade Toulousain, qui venait à la U Arena. Malgré les absences d'internationaux, les deux équipes avaient fière allure, et on voulait du spectacle.
Les Toulousains se mettent tout seuls la pression en commettant un en-avant dans leurs 22 sur leurs premiers ballons. Le Racing, qui n'en demandait pas tant, exploite à merveille cet avantage, et en deux minutes, perce la défense grâce à Max Spring. Mais comme dit en prémbule, le Stade est leader et réagit en provoquant le jaune de Ben Arous, mais surtout en mettant le feu dès que possible dans la défense des Ciel et Blanc.
Une stratégie offensive qui finit par porter ses fruits quand Graou échappe à son vis à vis et envoie Peato Mauvaka à l'essai (9e). Voilà qui équilibre le match, même si Russell fait repasser les siens devant au pied. Toulouse est toujours plus menaçant, et après une initiative d'Arthur Retière (blessé sur l'action) qui aurait mérité un meilleur sort, son remplaçant Dimitri Delibes vient conclure la domination toulousaine (10-14, 21e).
Piqué au vif, le Racing réinvestit le camp toulousain, mais il faudra ferrailller devant avant que l'éternel Wenceslas Lauret ne conclut un groupé dévastateur. Le match est vraiment plaisant, les deux équipes prennent des risques. Néanmoins, les Toulousains commettent plus de fautes, permettant à Finn Russell de gonfler le score.
Mais les attaques toulousaines font mal, et Cruz Mallia enfume deux défenseurs avant d'envoyer Delibes signer un doublé. Le Racing prend l'eau, et après un supperbe "50-22", le Stade éreinte la défense locale jusqu'après la sirène, avant d'aller à dame une nouvelle fois grâce à un Meafou lancé bien comme il faut, et de prendre les commandes en rentrant aux vestiaires (20-26).
Le Racing n'a pas le choix, il faut attaquer. Message reçu par le XV Ciel et Blanc qui accule les Toulousains, pour mieux se faire contrer. Les visiteurs ne ferment pas le jeu, bien au contraire, et une balle de relance est parfaitement exploitée par Mathis Lebel, qui met la défense dans le vent avant d'aboutir à l'essai de Graou (50e).
L'état d'urgence est alors décrété, et le Racing se relance dans quelques offensives qui s'avèrent désordonnées. Alors les locaux reviennent aux bases : une pénaltouche, un groupé pénétrant dévastateur, et un essai aplati par Moukoro (54e). Le spectacle est au rendez-vous, mais le Racing est encore loin derrière. Pas pour longtemps, car Gibert vient intercepter une passe hasardeuse de Cruz Mallia, et s'offre un essai de 50 mètres (30-36, 60e).
Le moment parfait pour que Lauret nous gratifie d'une faute que nous qualifierons "d'évitable", pour offrir trois points cadeaux à Jaminet. Ni une ni deux, le Racing redécolle, et envoie une vraie action d'envergure partant d'un ballon gratté, et conclue en bout de ligne par un Vinaya Habosi récompensé de son bon match. Il manque encore quatre points aux locaux, et dix minutes à jouer.
Et Toulouse se met le feu tout seul avec un en-avant de Jaminet dans son en-but. L'occasion d'une mêlée à 5 que le Racing saborde comme un grand. Mais les locaux ne désarment pas, et obtiennent une pénalité à 40 mètres. Le choix est cornélien, Russell choisit la touche mais ne la trouve pas devant une assistance médusée par une faute si grossière.
Reste une dernière offensive désespérée des locaux après une pénalité lointaine ratée par le Stade. Après la sirène, le Racing tente le tout pour le tout, mais perd le ballon et concède une pénalité fatale. Toulouse s'impose 35-39 et reprend ses aises en tête du Top 14. Trahi par sa défense, le Racing n'a plus que ses yeux pour pleurer, et ce revers assorti d'un grand spectacle devrait lui couter les phases finales.
