Novak Djokovic avait égalé un autre des records de Roger Federer dimanche en accédant à son 58ᵉ quart de finale en Grand Chelem. Ce mardi, le Serbe a augmenté son avance sur le Suisse (46) après s'être qualifié pour la 48ᵉ demi-finale de sa carrière. Tout simplement monstrueux. Au terme d'un long match, bataillé et travaillé, le n°1 mondial a réussi à se défaire de Taylor Fritz en quatre sets (7-6 (3), 4-6, 6-2, 6-3) après 3 heures et 45 minutes.
Le maître des lieux verra pour la 11ᵉ fois de sa carrière les demi-finales à l'Open d'Australie, alors que sur les 10 premières fois, il a glané le trophée à Melbourne Park. Jamais 10 sans 11 ? Avant d'accéder à une potentielle 11ᵉ finale, ce dernier devra affronter Jannik Sinner ou Andrey Rublev.
Ça passe au tie-break
La tendance est donnée dès le premier jeu du match : 17 minutes, c'est le temps nécessaire à Fritz pour prendre son service. Sa qualité de mise en jeu n'est pas au mieux et, face à un tel receveur, forcément, les opportunités de break se sont présentées pour Djokovic (3). Mais l'Américain n'a pas flanché et un coude à coude s'installe entre les deux hommes, alors que le numéro 1 mondial se procure encore trois balles de break sur le service de son adversaire. En vain.
Une fois bien chauds, les deux joueurs enchainent leurs jeux de service en les remportant. La qualité de première de ces derniers n'est pas au mieux, mais ils tiennent bons, tandis que Fritz en est à huit balles de break sauvées dans le set après avoir remporté sa mise en jeu pour se positionner à 5-4.
Les fautes directes, elles, sont aussi bien présentes chez Djokovic que chez son adversaire. À cause de ça, et malgré le 30-A sur le pire jeu de service du Serbe jusqu'ici, le numéro 12 mondial ne parvient pas à prendre l'ascendant. Beaucoup trop de déchets de la part de l'Américain qui sont corrigés instantanément, puisqu'il s'assure le tie-break sur un jeu blanc (6-5).
Un jeu qui lui a fait du bien, car, derrière, c'est au meilleur moment que Fritz va se créer ses deux premières balles de break du match. Mais elles sont majestueusement écartées par un revers long de ligne et un ace de Djokovic, et la première manche doit se disputer au tie-break. Et là, étrangement - ou logiquement -, le Serbe retrouve sa première balle et remporte – enfin – un rally décisif grâce à un passing shot en revers, lui permettant de s'imposer facilement 7 points à 3.
Un coup de chaleur pour Nole ?
On aurait pu penser que gagner la manche précédente allait permettre à Djokovic de s'envoler. Et pourtant, c'est Fritz qui a le dernier mot sur ce premier jeu de la deuxième manche, alors que le Serbe va céder son service pour la première fois depuis le 2ᵉ set du deuxième tour. L'Américain aura eu besoins de deux opportunités pour profiter du manque de justesse de son adversaire. Le break est confirmé et Djokovic, amorphe, commence à bouder.
La bataille du premier set a-t-elle eu des conséquences sur le Serbe ? Le langage corporel de ce dernier est inquiétant et ce dernier paraît amoindri physiquement, alors qu'il fait très chaud sur le central de Melbourne. Dans ce contexte, Fritz maintient son avance, malgré des frayeurs à 3-2 et 4-3 quand Djokovic se procure, au total, six balles de debreak. L'Américain remporte les deux jeux grâce à un rally de 38 frappes, des points cruciaux avec son revers en long de ligne et des aces au bon moment.
Et cette fois-ci, à 5-4, le bras ne tremble pas pour Taylor Fritz, qui conclut la deuxième manche sur un jeu blanc (6-4). Ainsi, le n°12 mondial met fin à 13 sets perdus d'affilée face au n°1 mondial. Novak Djokovic n'a toujours pas réussi à breaker dans ce quart de finale, malgré 15 opportunités.
Une réaction de champion
Oui, mais voilà. Pour toucher le Serbe mentalement et moralement, il faut être dans la forme de sa vie. Le n°1 mondial, comme toujours, renaît de ses cendres dès l'entame de la troisième manche, alors que le niveau de Fritz va progressivement diminuer. Après un jeu de service remporté, ce dernier réalise son premier break du match après 2 heures et 40 minutes de jeu. Cette fois, Djokovic peut faire tranquillement la course en tête pour la première fois.
Une manche remportée facilement, Nole ne dit pas non – surtout après trois heures de match. Le double break sur un jeu blanc et du mieux dans son jeu et son attitude corporelle. Avec 79 % de premières réussies, 87 % des points remportés cette même première et 75 % sur sa deuxième, le Serbe prend le troisième set (6-2).
En face, on n'est plus aussi dynamique. Prendre un set, c'est bien, mais remporter un match au meilleur des trois contre le maître en la matière, c'est une autre histoire. Sans forcer, Djokovic joue juste et envoie les balles à chaque fois dans la bonne zone. La vitesse supérieure a été passée et Fritz ne peut plus suivre.
Inexorablement, le Serbe fait le break à 3-2 après avoir renvoyé dans les cordes l'Américain sur son service. Plus que deux petits jeux à prendre, facile pour le n°1 mondial qui a pris l'ascendant psychologique et physique sur son adversaire ? Eh bien, non ! La bande du filet est du côté du 12ᵉ joueur mondial, qui débreake dans la foulée, contre le cours du jeu.
Mais ce jeu remporté par Fritz n'était qu'un simple mirage chaud dans une Rod Laver Arena caniculaire. Le break est à nouveau fait par Djokovic et, cette fois, c'est la bonne. Le Serbe ne tremble pas et s'adjuge le 4ᵉ et ultime set, 6-3 !
